1 AFRIQUE de l'ouest
et 2 MADAGASCAR

Etudes - observations in situ.
 


Oléorésines contemporaines
résines indurées et
copal fossilisé




Rédactions,
expertises, infographies
Eric GEIRNAERT




Texte introduction - Contexte d'étude des résines africaines -



- Dossier en construction -

Contact : eric.ambre.jaune@hotmail.fr

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Une résine-gomme très différente du suint collant des conifères.

Les sécrétions très collantes des conifères (sapins, pins) ne sont pas vraiment celles qui peuvent générer des empreintes de surfaces de ce genre. En effet les sécrétions des résineux adhèrent trop. Les propriétés intrinsèques de ces oléorésines ne restituent pas spécialement les portions interceptées, cela serait plutôt le contraire. Les suints qui procèdent par des interceptions en restituant à l'occasion les portions saisies (pour ne conserver que les empreintes fantômes) sont d'avantage les résines-gommes. C'est la fraction gomme contenue dans le suint qui, gonflant à l'humidité surtout atmosphérique, conduit le piège collant. La surface ramollie en périphérie piège les objets extérieurs par contact puis se rétracte et sèche jusqu'au prochain piégeage éventuel par les surfaces avec un nouvel apport d'eau... Les résines gommes gonflent à la présence de l'humidité alentour et redeviennent collantes par les surfaces fraîches et "ramollies". Les résines gommes ont ainsi des micros cycles collants pour ensuite se rétracter et libérer à l'occasion portions végétales les plus grandes (celles pesantes, piégées incomplètement qui peuvent avoir une prise au vent) pour ne laisser finalement que l'empreinte mémoire de leurs passage.

Ce sont les résines gommes de plusieurs types végétaux différents qui sont à l'origine de plusieurs copals géologiques distribués aux quatre coins du monde. Le copal fossile, s'il contenait une fraction de gomme est donc une matière potentiellement hydrophile qui pouvait parfaitement réaliser des interceptions en environnement humide, lorsque les sécrétions étaient humectées ou noyées. Des suints végétaux antiques ont ainsi fonctionné dans l'eau et même sous l'eau. Les résines gommes sont des matières qui peuvent exister et même fossiliser en environnement marin. Et ces matières sont très différentes des suints racontés hydrophobes des résineux à l'origine du succin retrouvé dans les régions baltes.






































































 








Tetxte / rédaction en cours...










































Burseraceae commiphora(?)






Les amas de résines correspondant aux callosités (tylose).

Ci-dessous, voici typiquement les sécrétions parfois énormes qui apparaissent en formes rondes au tronc et aux racines lorsqu'un arbre est attaqué par des champignons. Chez les arbres Arécacées, par exemple, on remarque que les végétaux savent se défendre des attaques fongiques. Les champignons sont contrariés dans leurs progressions par une oléorésine qui s'accumule peu à peu et enrobe finalement les hyphes mycéliens, (les éléments végétatifs filamenteux du champignon). Les champignons parasites, envahissants sont contrariés dans leurs progressions par cette résine qui ne coule pas mais qui s'accumule pour finalement développer cette tylose (callosité) de cicatrisation.

D'un point de vue géologique, à Madagascar, ce sont ces résines rondes (sans fluage) qui sont retrouvées en mer lorsque d'aventure les arbres antiques sont tombés sous l'érosion côtière libérant les poches résineuses alors transportées par l'érosion fluviatiles. Ces résines géologiques patinées par l'eau de mer sont souvent sombres, noires car riches en tanins (substances toxiques qui éloigne les insectes et complète d'autant le pansement défensif). Le point intéressant sur ces matières géologiques (ou indurées alors contemporaines), c'est que l'on peut toujours retrouver le côté intérieur appliqué contre l'arbre du côté extérieur soumis aux éléments (soleil, lumière, vent) permettant de lire la position originelle sur l'arbre...

























Un copal jaune, une pièce malgache plutôt étrange, non ?







Un copal jaune-orangé, bien étrange à Madagascar...

Dans les guides botaniques, on peut couramment lire la description des espèces végétales avec leurs spécificités et avoir parfois quelques propriétés dans le paragraphe relatif aux oléorésines... Pour les travaux géologiques ayant rapport à l'ambre fossile, on explique assez bien les gisements par pays, par étage, avec des précisions sur les affinités botaniques supposées des matières à partir de la lecture des indices conservés dans le sol. Jusque là tout va bien...
Le copal est une oléorésine qui peut être ancienne à très ancienne, donc fossilisée géologiquement. La matière peut être semi-fossile jusqu'à sub-fossile, dans ce cas, elle est simplement durcie, (on dit indurée). La gemme est stabilisée par une réaction lente de polymérisation. On trouve la matière copal (sous plusieurs de ses états) selon les régions, principalement en Afrique et en Inde. Le copal, comme oléorésine polymérisée au cours du temps qui passe, est finalement assez proche de l'ambre (appelé succin). Mais la matière est généralement plus claire... Le nom copal vient de "copalli", ce mot d'origine aztèque signifiant " encens ". Chaque région a ses dénominations... A Madagascar, la matière, selon les autochtones, serait produite par le "Mandof" ou "Mandrorofo", que les scientifiques appellent l'Hymenaea verrucosa.
Voilà l'essentiel est dit...
Les articles et les livres racontent ainsi les choses... Les faits sont assez simples.
Oui, mais en creusant les notions, on se rend compte que les narrations ne collent pas forcément à la réalité de terrain...
Ici le copal malgache a une couleur plutôt étrange. La teinte est jaune... Et rien dans les publications ne permet de lever la moindre explication...


Le mélange... Une notion jamais évoquée...

Ici la gemme malgache (dans sa partie seulement interne, orangée) pourrait bien être le résultat d'un mélange originel de plusieurs sécrétions végétales associées qui auraient ruisselées ensembles. Les indices, situés profonds, laissent à penser que ce suint interne pourrait être une mixture de plusieurs sécrétions végétales différentes La coulée profonde (fissurée et jaune) semble être un mélange. Le copal d'Hymenaea (ordinairement diaphane clair et stable), lorsqu'il est associé à une autre sécrétion botanique, résiste mal au processus de polymérisation, d'où les brisures internes lorsqu'un polluant exogène dégrade le processus de la conservation. D'ailleurs, outre la couleur et les fissures, la coulée profonde montre aussi une libelle. Une libelle (n. f.) est une petite bulle gazeuse dans le liquide d'une inclusion. La libelle est cette inclusion pluriphasée, (phase gazeuse + phase liquide) située ici sur la sécrétion jaune. Le liquide conservé dans la libelle est sans doute le reliquat des fluides non miscibles qui auront contrarié le processus de maturation (polymérisation) du copal créant alors ces fissures nombreuses qui apparaissent tel un maillage profond sur la coulée jaune... Outre la teinte jaune, les fissures et la libelle, un autre indice démontre encore le mélange... C'est le halo blanchâtre qui entoure l'un des insectes piégés dans la gemme... Habituellement le halo blanc de dégazage qui nimbe les inclusions entomologiques est plutôt rare dans le copal d'Hymenaea malgache. Mais il apparaît lorsque les substances ont été enrichies en eau. C'est ici sans doute le cas si l'on suppose que la sécrétion jaune immiscée au copal puisse être une sève sirupeuse... D'ailleurs les deux insectes piégés (peut-être des butineurs) sont peut-être, eux aussi, un indice de la présence de cette sécrétion sirupeuse immiscée au copal. L'observation des indices, permet déduire que la coulée jaune interne pourrait bien être un cocktail de plusieurs sécrétions botaniques (mélange déjà recouvert d'une coulée neutre non polluée). Le fossile malgache montre donc une coulée profonde qui est un mélange de plusieurs sécrétions botaniques, d'où l'intérêt de la pièce...






Des graines ...
... collées sur les résines
des arbres à Madagascar !







Le copal de Madagascar ...
   ... la réserve de biosphère originelle à portée de main.


Les écosystèmes naturels forestiers d'Afrique de l'est (et particulièrement celui de Madagascar) sont caractérisés par une richesse extraordinaire mais, également, par une dégradation généralisée. Depuis juin 1992 où 172 gouvernements ont décidé d'intervenir pour assurer le développement durable de la planète, avec, en entrée, la célèbre conférence de Rio, des actions, des déclarations et des principes de gestion ont été développés. Les projets de gestion et protection de la Biodiversité (laquelle se décline en diversité génétique et variabilité écologique des unités paysagères) sont désormais en place et permettent vraiment de développer la connaissance précise dans le domaine. Cependant les actions à entreprendre afin de répondre aux besoins définis de l'objectif de connaissance, puis, de protection sont énormes. Tout cela pour dire qu'examiner les matières forestières (on parle ici du copal et des résines subfossiles et contemporaines) n'est pas neutre... Oui, il faut faire des réserves de Biodiversité... Mais certaines existent et tiennent même dans la main...
De quoi parlons-nous ? Oh, c'est simple... Du copal...

Le copal précisément de Madagascar... Le copal fossile (la matière végétale fossilisée) et sa composante contemporaine, l'oléorésine de l'Hymenaea verrucosa qui coule ici sur sur le tronc, sont des supports didactiques. Mais, ce sont aussi, dans une certaine mesure, des sources de réflexions. Le copal géologique permet de sonder l'étude systématique des méthodes et des pratiques de l'enseignement paléontologique en général en mesurant la naturalité des écosystèmes anciens... Mais, ce copal avec ses inclusions d'une pureté presque irréelle, positionne, aussi l'homme devant sa responsabilité face à la disparition des espèces...
A Madagascar, tout spécialement, la déforestation est l'une des plus alarmantes du monde tropical. On peut rechercher dans le Journal officiel de la République Française quelques décrets, qui, dès 1928 donnent déjà une date à la création de réserves naturelles à Madagascar... Mais sans frontière, sans décret d'aucune sorte, sans argent, sans même se déplacer (dans l'espace temps) on peut tenir la biodiversité originelle des premières réserves naturelles parmi les plus riches de notre planète... En effet, en tenant quelques grammes de cette gemme malgache, il est loisible de lire la naturalité originelle des paysages parmi les plus riches du monde. L'espèce est là et accessible sans grande appréhension...

Oui. Les intensions sont bonnes pour construire (à grand peine) une réserve de biodiversité sur la grande île africaine... Mais, en tenant ce copal, puis cet autre échantillon, il me vient une idée...

Jurassic Park est une histoire "ludique" pour certains. Mais derrière le spectacle à grande audience, il y a aussi et surtout la réalité du terrain. Plusieurs scientifiques travaillent réellement à récupérer le vivant figé dans le fossile. Ne rêvons pas, le premier laboratoire qui réalisera la performance de rendre la vie à une espèce antique passera à la postérité et décrochera le jackpot avec les retombées commerciales énormes. Toutes les matières ad hoc sont examinées très attentivement par les chercheurs (souvent d'ailleurs dans le plus grand secret). Mars 2012, le temps s'arrête !
Il y a bien longtemps, un écureuil arctique creuse dans le sol gelé son terrier de la taille d'un ballon de football et y entrepose ses graines collectées ce qui devient son garde-manger entouré de paille. 32.000 ans plus tard, des scientifiques récupèrent les graines et tentent l'improbable en espérant faire pousser une plante. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre une petite plante vit, pousse et grandit jusqu'à donner ses fleurs blanches. Les graines de la Silene stenophylla viennent d'être rappelées à la vie par l'équipe de Svetlana Yashina, de l'Institut de biologie cellulaire de l'Académie des sciences russes. L'équipe russe a gardé l'information secrète depuis 2003. Sans doute pour rester propriétaire de toutes les pistes ouvertes par ce dossier.
Une telle prouesse pourrait-elle exister avec l'ambre ? Bon, c'est vrai, le permafrost à 30.000 ans d'âge, n'est pas l'ambre fossile. Mais le sujet se pose dans plusieurs directions avec l'observation de graines germées dans l'ambre fossile balte et également des pelotes végétales, ramenées dans la résine (cocons et autres amas hétéroclites de matières variées d'origines animales parfois à 100 M.A.) qui pourraient contenir des graines "récupérables". D'ailleurs, dès 1990, Eric Geirnaert extrait des graines antiques (imaginées "stabilisées") en fracturant différentes gemmes d'ambre (40 M.A.). Les images sont publiées en 2002. Mais les graines (celles à 2 M.A.) ne donnent pas de pousses viables. Certaines sont déjà attaquées, mangées par des insectes (le trou de perforation est parfois visible).

Ici sur cette résine contemporaine (ci-dessus) on aperçoit des graines sans doute de Dipterocarpaceae, déjà enrésinées sur le tronc puis au sol dans une flaque (ci-dessous)... Les graines sont-elles vivantes ? Les graines antiques conservées dans le copal (fossile et subfossile) pourraient-elles être récupérées (viables) ? Exploiter, étudier les graines extraites du copal malgache fossile (jusqu'à 2 M.A.) en brisant la gemme, est sans doute l'un des domaines les plus prometteurs de la science qui, sur le sujet, ne recherche pas vraiment les feux de la rampe et préfère travailler dans l'ombre. "Montre-moi ta graine et je te dirais la richesse de ta forêt originelle."



Ci-dessous, une observation précieuse. Le saupoudrage d'une centaine de graines tombées en une seule fois sur le milieu piège collant de la résine (sur le tronc, puis au sol). Les graines libèreront chacune dans la gemme un corps gras, une huile qui sera une sorte de protection qui nimbera l'inclusion... Ces huiles existent encore dans le copal fossile de Madagascar (2 M.A.) et apparaissent sous l'effet d'irisations à la prise d'images... Tout cela pour dire qu'un copal malgache qui contient des graines, c'est une sorte de réserve naturelle (une biosphère) qui ne demande qu'à redémarrer...







A suivre... Travail en cours...