Feuilles, fleurs et graines et petites
portion de bois,...les inclusions
amorphes végétales pour
reconstruire le paysage
de la forêt d'ambre...
Fleurs,
graines, feuilles, branches, herbes et écorces diverses, etc. constituent
une "soupe" végétale assez hétéroclite
qu'il n'est pas forcément facile de remettre en place dans un décor
théorique pour restituer l'image paléontologique de la forêt
d'ambre. Distribuées au hasard des espèces spécialemen
sur plusieurs étages différents (selon des traumatismes
spécifiques par les espèces engluées), les portions
amorphes végétales sont difficiles à identifier.
Tout d'abord les portions sont toujours incomplètes (donc pas forcément
expressives), et, de surcroit, les
portions végétales sont rares...
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Superbe feuille d'Hymenaea, 35 M.A.
11 mm, dans l'ambre du Mexique...
L'affinité
botanique des ambres est toujours problématique; les inclusions
végétales piégées dans l'écrin jaune
peuvent provenir d'espèces étrangères. Les portions
végétales souvent longues et forcement inertes sont rarement
recouvertes entièrement de résine. Et, si l'une des extrémités
émerge, l'inclusion se décompose, la désagrégation
gagne l'intérieur de l'ambre, ne reste alors que l'empreinte. Les
inclusions fossiles de feuilles permettent, par gisement, de suivre les
séries évolutives synchrones, malheureusement les formes
juvéniles sont rarement identifiables.
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Cette
feuille d'Hymenaea est celle
de l'arbre producteur de résine... |
![]() |
Et,
du pollen est
perceptible dans l'ambre... |
Autres gisements, autres découvertes (ci-dessous) dans le matériel
balte.
Autres observations d'inclusions, cette fois, dans le copal malgche...
Les empreintes fines en surface des
ambres bruts natifs racontent
souvent des piégeages
incomplets.
Les
ambres bruts ont souvent (pour ne pas dire toujours) des
empreintes fines en surfaces (empreintes fantômes peu perceptibles)
nées par les interceptions strictes faites par contacts lorsque
les matières partiellement séchées tombent contre
un support solide (au sol, mais pas seulement)... Ces empreintes mémoires
réalisée sur des portions fixes et amorphes (comme le feuilles
par exemple) sont du plus grand intérêt car elles démontrent
les étapes de la séquences du piégeage, phase après
phase, à l'origine de la pièce d'ambre. Les traces fines
en surface des échantillons fossiles racontent l'exégèse
des ambres bruts et complètent les indices taphonomiques des traces
profondes...
C'est pour ces traces fines (immensément précieuses aux surfaces) qu'il ne faut jamais polir ou décaper inutilement les gemmes. Pourtant c'est ce que font tous les vendeurs... Pour commercer, ils nettoient les ambres et les débarrassent de la "croute sale" qui recouvre la gemme limpide profonde perdant ainsi de précieux renseignements... Pourquoi polir des gemmes d'ambre pour explorer les inclusions sises en profondeur lorsque des techniques d'observations non destructives (comme celle de l'eau sucrée bleue apposée sur les ambres) permettent une observation sans entraves des détails ? Pourquoi retirer les empreintes de surfaces lorsque l'on peut passer outre avec un peu de réflexion et de méthode ? Un ambre nettoyé perd toujours de sa valeur. Un ambre décapé, débarrassé de la matière qui constitue ses surfaces, a moins de valeur qu'un ambre gemme nettoyé. |
Mais attention, il ne faut pas confondre les belles empreintes
mémoires des surfaces (présentées ci-dessous) avec
les craquelures et
les fissures de dessiccations,
qui, racontent autre chose qu'un impact
et / ou un enrobement...
Les traces souvent imperceptibles en
surface des échantillons bruts...
Depuis
que les résines sont ramassées par les observateurs curieux,
les auteurs nous racontent émerveillés que les échantillons
bruts peuvent être marqués en surface par des empreintes
qui laissent des traces expressives en négatif. Ce sont surtout
des traces végétales mais, parfois on peut lire l'empreinte
d'une patte animale avec les coussinets... Dans sa monographie sur l'ambre
: Der baltischen Bernsteinbäume (1890), Hugo Conwentz nous
amène des dessins de fleurs, des reproductions de feuilles et des
portions végétales des espèces antiques inféodées
à la forêt balte qui ont marqué les surfaces des échantillons.
Examiner les ambres bruts natifs (c'est à dire tels qu'ils sont
extraits des gîtes fossilifères) est du plus grand intérêt.
En effet, le fin maillage des lignes qui marquent les surfaces peut représenter
les nervures d'un feuillage antique. De tels échantillons ne sont
pas rares mais n'apparaissent évidemment pas dans le circuit
commercial lorsque les matières sont décapées sans
ménagement au tambour automatique pour faire le commerce cupide
des inclusions...
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Plus rare, encore... Cette fois examinons l'extraction
d'une feuille antique piégée dans l'ambre fossile...
En observant les végétaux de l'ambre (et spécialement
certains ambres, d'Afrique de l'est), une question se pose...
Les belles inclusions
de l'ambre, les fleurs...
Les inclusions rares végétales les plus intéressantes de
l'ambre sont incontestablement
les fleurs, qui, évidemment amorphes, -piégées sans déplacement-
renseignent
beaucoup sur l'inventaire de biodiversité des biotopes antiques.
Les calices versus
Les fleurs...
Fleur ou calice ? La
question se pose ici pour cette inclusion (10 mm) de l'ambre balte...
Le "calice"... d'une "fleur"... un peu spéciale...,
une inclusion datée de 100 M.A.
En fait pour être précis cette formation pourait bien être
un antheridiophore.
ATTENTION
- ATTENTION !!!
Comptant sur la ressemblance (avérée pour faire de l'argent), certains vendeurs certifient des queues poilues de "dinosaures" alors que les inclusions crétacées ne sont que des portions végétales... Si vous achetez des pièces crétacées, croyant faire l'acquisition de portions de dinosaures, restez surtout critiques...(voir ci-dessous)... |
Les inclusions végétales du crétacé
NE SONT PAS FORCEMENT DES
QUEUES POILUES DE DINOSAURES... Soyez critiques...
Méfiez-vous des mensonges...
Passons au sujet royal des graines !
Observer des graines dans les gemmes
végétales est du plus grand intérêt...
Les autres inclusions (très rares) et,
également amorphes, les graines...
Un "Jurassic Park" végétal serait-il possible ?
L'expertise est parfois confuse pour certaines graines...
Pour information, certaines graines ressemblent (ou peuvent être confondues)
avec des
coléoptères lesquels, piégés dans l'ambre, ont parfois
une position enroulée ne
laissant apparaitre que les élytres dont le volume est ovoïde à
rond.
Les coléoptères "cirtidae-marsh-beetle" (coléoptère
du marais)
peuvent être confondus avec des graines et inversement...
Le
sujet des graines conservées dans
les résines fossiles et indurées à Madagascar...
Ce sujet prometteur, immensément intéressant est examiné
de près pour rendre vie à quelques espèces végétales
antiques (ce qui ferait écho au travail incroyable des collègues
de Svetlana Yashina, de l'Institut de biologie cellulaire de l'Académie
des sciences russes qui viennent de rappeler à la vie des graines
de la Silene stenophylla, datées de plus de 30.000 ans.
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Oh, suprise ! Les graines
fossiles peuvent être extraites des ambres...
Alors l'idée est-elle
possible d'imaginer
un "Jurassic-Park" végétal ?
Les graines libérées
des résines
pourraient-elles être exploitables ?
Les graines fossiles de l'ambre ou les graines
antiques du kérogène sont-elles
vivantes ?
Autre sujet : dans certaines
pièces d'ambre TRES rares,
les
fourmis recherchent les graines d'acacias...
Les inclusions végétales pour
reconstruire la Forêt d'Ambre
La
Forêt d'ambre |
En
replaçant comme c'est fait ci-dessus les inclusions de l'ambre dans un
biotope (probable) pour représenter le site antique, aucune représentation
n'est vraiment satisfaisante pour expliquer les particularités cosmopolites
si étranges de la forêt d'ambre qui mêle espèces thermophiles
réparties autour de l'équateur et séries plus
résistantes capables d'exister
aux plus hautes latitudes...
La
Forêt d'Ambre se représente surtout avec les rares
macro-restes végétaux des arbres producteurs.
Quelle
représentation faut-il avoir pour dessiner la forêt d'ambre ?
On croit, par habitude et par manque d'esprit critique, (et sans doute aussi par autosatisfaction), tout savoir ou presque du piège végétal antique à l'origine de l'ambre dans les forêts paléogènes baltes. (Reportez-vous aux dessins et aux publications !)... "Les oléorésines des pins -Pinaceae, genre pinus- ont exsudé en quantités énormes, qui, tombées au sol, ont piégé par le jeu du hasard, les animalcules et autres portions végétales amorphes distribuées dans le biotope forestier". Bon, si tel est le cas, pourquoi une inclusion sur mille (ce qui est très peu !) est une portion végétale ? Et, plus étrange encore, pourquoi, tombant au sol, la résine n'a pas enrobé d'avantage d'aiguilles qui constituent pourtant fondamentalement la litière d'un peuplement de pins ? Réponse : le sol forestier n'était peut-être pas clair, nu et dépouillé mais peut-être encombré de troncs enchevêtrés sur plusieurs mètres d'épaisseur. Certes. On peut supposer que les flots de résine des branches n'auraient pas atteint le sol. Etant convenu qu'au Paléogène les forêts n'étaient pas "manucurées" par les sylviculteurs, on peut estimer qu'un arbre d'une duré de vie moyenne de 100 ans disparaissait en 300 ans environs, d'où, l'inextricable enchevêtrement de bois -vivant et mort- qui cachait alors, dans une certaine mesure, la litière formée d'aiguilles... Bon, si tel est le cas, si la litière d'aiguilles était cachée sous l'accumulation importante de troncs entremêlés (bois morts en décomposition retenant essentiellement la résine vierge d'inclusion) pourquoi les coulées aériennes n'auraient pas capturé d'avantage de gastéropodes inféodés au bois décomposé? Les petits escargots sont aussi rares que les aiguilles de pins ! Alors que des milliers de tonnes d'ambre ont été collectés puis examinées par les spécialistes et que le piège de résine a fonctionné durant plusieurs dizaines de millions d'années, peut-on croire que ce déficit d'aiguilles et d'escargots puisse être imputé au seul hasard (ou à la myopie des chercheurs?) Non, peut-être faut-il réviser le modèle de la forêt d'ambre. Pour expliquer le déficit de certaines inclusions, la vision d'une forêt deltaïque totalement inondée ne convient pas d'avantage avec une topographie en pente supposée nécessaire (voir ci-dessous) pour démarrer la migration des dépôts. Si les fleurs apparaissent il y a 120 M.A. sous la forme des fleurs monochromes de magnolias, (avec un avantage écologique évident pour le végétal), il serait sans doute bien venu de comprendre l'apparition de la résine de ces arbres carbonifères, regroupés sur le super continent de la Pangée tandis que le climat devenait rude il y a 300 -250 M. A. Comprendre l'invention de la résine chez les conifères permettrait de mieux appréhender le model encore très secret de l'ambre! |
Quel
model retenir pour la forêt d'ambre ?
Qu'il s'agisse d'ambres dont le caractère présente des entomofaunes exclusivement forestières, ou, qu'il s'agisse d'échantillons dont les des inclusions restituent d'avantage les espèces inféodées aux biotopes aquatiques, la forte concentration des matières dans les dépôts fossilifères baltes oblige à une certaine réflexion. Le solide rassemblement de la résine en dépôts d'une puissance remarquable -par le seul jeu du transport de l'eau des rivières, rivières alimentées par la fonte des glaciers- suppose une forêt de montagne -donc inclinée- riche en cuvette et en marais provisoires, inondés et régulièrement "décapés", par les crues. Il est incontestable que les dépôts primaires baltes ont étés remaniés par l'eau. On peut parler d'une migration de l'ambre fossile... Sur les représentations dessinées de la forêt d'ambre balte, (1998), la topographie est quelque peu oubliée. On se représente souvent le site d'une forêt ambrifère comme le delta plat d'une région lagunaire calme. Or, concernant la forêt oligocène balte, on peut imaginer des escarpements assez forts, où, les nombreux arbres morts pouvaient libérer sous quelques incidents rapides les nombreux nodules non insectifères (80% des sécrétions) formés dans les troncs pourris de longue date. Nous n'avons aucun référent actuel pour nous représenter la forêt oligocène balte. Ce qui caractérise une forêt, à ces époques où l'homme n'existait pas encore, c'est, sans doute, l'importante quantité de bois mort enchevêtré au sol... Mais, tel que le botaniste Kurt Schubert l'a publié dès 1961, la forêt primaire balte n'est pas un model uniforme dans l'espace et dans le temps. Bien au contraire. En complétant ses propos, quatre unités différentes semblent avoir agencé la région productrice d'ambre. 1 - Une forêt mixte de pins et de chênes. 2 - Un biotope de savanes résineuses. 3 - Une forêt de palmier et de dattiers le long des rivières. 4 - Des unités montagneuses plus conformes au model récent ne nos forêts européennes actuelles comptant des cyprès chauves, des hêtres, des ormes, des tilleuls, et,des saules, couverts de lianes... Il est assez difficile de ce représenter ces forêts types équatoriales -chaudes et supposées luxuriantes- dont la géographie aurait été limitée par des glaciers... Comme dans de nombreuses extrapolations, où nous réduisons (ignorons) les échelles du temps, par la focale de l'observation des inclusions, notre model de la forêt antique d'ambre est sans doute assez imparfait. |
La Forêt
d'Ambre se "re"-construit avec
un résultat final assez étrange...
L'examen attentif des
inclusions organiques de l'écrin jaune expose un curieux
mélange de formes de vie tempéré, subtropical et tropical.
N'est-il pas
déconcertant de voir des geckos, des termites, des palmiers
exister dans le grand nord de l'Europe ?
Les inclusions végétales amenées dans cette page
(d'ailleurs comme toutes celles présentées sur le
site Internet Ambre.jaune) sont le résultat
d'un travail de prospection du brut.
Voici un
pêle-mêle d'inclusions végétales de l'ambre de plusieurs
gisements...
(Découvertes, collection et photographies Eric GEIRNAERT).
D'autres inclusions végétales
dans l'ambre balte ici.
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