Enfin des inclusions aquatiques...


      En examinant attentivement le panel des inclusions fossiles (dans des lots échantillonnés au hasard sur le terrain), la nature d'un site fossilifère peut parfois être radicalement révisée. Notons que pour fossiliser en ambre une oléorésine tendre doit impérativement sédimenter en présence d'eau… Il faut alors se poser les bonnes questions sur le biotope fossile : A quoi ressemble le dépôt ? Où les bois et les ambres se sont-ils accumulés ? Le site fossilifère est-il celui d'un marécage ou celui d'un delta formé de chenaux anastomosés, (divisés par des bancs de graviers) ? Est-ce le lit d'un fleuve ou un estuaire ? Certaines inclusions piégées dans la résine prouvent parfois que le matériel a séjourné longtemps dans l'eau avant l'enfouissement définitif. Les chercheurs émerveillés découvrent "enfin", (étonnés), dans les gisements de la région de Rochefort (Charente-Maritime), les traces d'organismes aquatiques d'âge Albien ?!

      Lorsque l'on sait que ces ambres se trouvent dans une strate argileuse recouverte par une série à fossiles marins, caractérisant une interface continent-mer, et, lorsque l'on remarque que les multiples bouleversements durant quelques 100 millions d'années n'ont pas changé la position de cette côte, il est assez logique de découvrir des inclusions aquatiques dans des ambres. Oui, les résines ont séjourné dans l'eau de mer et parfois même dans l'eau douce ! Quel scoop !!!

       Les inclusions organiques de l'ambre restituent parfaitement l'écosystème antique, et, ce sont les espèces aquatiques qui, dans une certaine mesure, sont les sentinelles du biotope fossile.