Si l'ambre est essentiellement un piège sélectif, agissant en un lieu et sous un climat donné, il n'a pas, pour autant, le choix de ses captures. En règle générale, les insectes arrivent vivants dans la résine, ce que prouvent les traces que leurs mouvements laissent dans le milieu piège.

      C'est d'abord le mode de vie des animaux qui décide de leur présence dans la résine fossile.

      Les insectes et animaux piégés sont associés aux végétaux à différents niveaux du biotope. On compte ainsi : le biotope du sol et sous-sol forestier, le biotope des herbes moyennes et hautes, enfin celui du tronc, des branches et des feuilles. Ces 3 "populations" d'inclusions varient selon les gisements et restituent parfaitement l'importance du biotope fossile considéré.



      La chose est assez surprenante, mais les oléorésines à l'origine des l'ambres ont finalement bien résisté aux dégradations. L'action sans doute d'une possible "déshydratation" rapide aura été accompagnée de plusieurs effets antibiotiques (Henwood, 1922). Cependant il faut aussi et surtout noter que certaines oléorésines (riches en sève mêlée, et donc en eau) ont sédimenté dans l'eau (Geirnaert 2002) rendant ces hypothèses asses complexes. Quoi qu'il en soit, les oléorésines ont résisté aux altérations bactériennes qui peuvent apparaître par autolyse avec l'arrivée retardées d'activités bactériennes endogènes (ce qui est le cas des sécrétions contemporaines lorsqu'elles contiennent des sucres, Geirnaert 2002). Et, quoi qu'il en soit, les dites oléorésines ont aussi bien résisté aux dégradations gazeuses car des échanges avec l'atmosphère sont toujours possibles, même sous quelques épaisseurs de sédiments. Le panel d'inventaire des espèces piégées est essentiellement constitué par des arthropodes terrestres côtoyant, le tronc, les branches de l'arbre producteur et vivant au sol et dans la litière du biotope. Une part importante est faite aux espèces où les larves sont aquatiques. ET, POINT IMPORTANT : certains auteurs ne veulent pas considérer les espèces purement aquatiques car elles ne rentrent pas dans le modèle du piégeage aérien d'un arbre situé en forêt. Mais, les références existent (Eric Geirnaert 1998, 2002). Certains inventent alors comme "pirouette intellectuelle" le concept salutaire d'habitats micro-aquatiques installés sur l'arbre (Andersen 1999). Mais le piégeage des mousses, algues, unicellulaires et toutes ces autres espèces dulcicoles démontre assez bien le fait que la résine s'écoulait parfois directement dans l'eau, soit dans des mares d'eau stagnantes (peu profondes comme le démontre les filets d'étirement de certains lots crétacés ) soit dans des tourbières. La déshydratation théorique des résines est assez antinomique avec des matières constamment immergées.


      Un autre point assez étrange, est la taille assez calibrée des inclusions. Evidemment la taille des espèces piégées est conditionnée par la masse des amas de résines. Certains croient pouvoir écrire dans leur thèse que plus la résine était fluide, plus elle figeait des espèces petites à minuscules. Zherikhin 2002 note par exemple que les dépouilles animales ne dépassent pas 6 mm dans le matériel crétacé de Sibérie. De fait, passé cette taille les espèces devaient avoir une puissance suffisante pour se dégager (en perdant éventuellement un organe par amputation volontaire, =autotomie). Oui, ces considérations sont évidement révisées lorsque l'on découvre de grands animaux piégés, des lézards par exemple (plus de 10 cm). Et, personne ne se pose vraiment la question de quelques substances inhibant les mouvements! Pourtant certaines espèces sont figées (sans aucun mouvement d'agonie) laissant une lecture parfaitement lisible des comportements (paléo-éthologie, Geirnaert 2002).


      Ce n'est pas totalement la viscosité et la rapidité d'un engluement (grand format) qui conditionne la taille du piège. Il faut aussi compter avec la concentration de certaines substances qui, attractives dans certaines conditions (= kairomones) peuvent devenir TRES toxiques dans d'autres, selon la présence d'eau et de chaleur.

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