Découverte exclusive d'un dépôt paralique (cette zone estuaire constituée d'une masse d'eau de transition entre le milieu marin et le milieu continental) à ambres insectifères, étonnamment silicifiés et écrasés (dépôts de pentes en colluvions) originaires du Maastrichtien en Afrique de l'Ouest avec des restes de bois fossiles de palmiers...




 






Au Fil de l'Ambre de Mer, un dépôt inconnu de la science...

Découvertes et confidentialités : LA LOCALISATION des gisements N'EST PAS PRECISEE.

Pour des raisons de confidentialités
et de respect des propriétés privées, la localisation des gisements d'ambre n'est pas précisée. Certains lieux, certains pays sont rapportés, plusieurs dépôts sont évoqués et cités, mais c'est tout au plus pour évoquer des comparaisons de dépôts stratigraphiques en expliquant la topographie particulière des terrains comme les dunes côtières du Sénégal par exemple. Les gisements d'ambre crétacés sont donc distribués en Afrique de l'Ouest et aucune indication quelconque (même par les cartes) ne permet de situer les sites... La confidentialité des prospecteurs sur le terrain est gardée secrète et les lieux ne sont pas précisés. Ceci dit pour faire valoir ce que de droit et garantir la propriété et la confidentialité des découvertes.



LIRE l'article publié au format PDF












L'Ambre Jaune existe en AFRIQUE.
Découverte et présentation exclusive
sur le site web Ambre.jaune.free.fr







Décembre 2018 - L'Ambre Jaune existe en AFRIQUE.
Découverte exclusive Marie José Crespin.






L'intuition fulgurante que l'ambre
(comparable au succin balte)
existe bien en Afrique...





      Marie-José Crespin : En juin 2018, alors que j'étais invitée à Zurich (Allemagne) pour présenter une exposition personnelle de mes perles d'Afrique, au JOHANN JACOBS MUSEUM, une gravure ancienne m'interpelle... On y voit des pêcheurs d'ambre qui prospectent dans le nord de l'Europe. Là dans les flots et très éloigné de mon pays. Puis, l'intuition fulgurante que la situation identique pourrait bien exister en Afrique. Aussitôt, je fais partir mon prospecteur, personnage honnête, dégourdi et intelligent dans un lieu (que je garde secret) où je soupçonnais les indices d'un trésor jaune comparable au succin balte... Une découverte possible d'ambre en Afrique ?...








 
L'ambre jaune fossile existe en Afrique...





L'ambre crétacé de l'Afrique de l'ouest, qui se pêche en mer selon l'érosion marine des strates profonde existe aussi sur la terre ferme. Mais le matériau géologique (étonnamment solide car silicifié) ne se mérite alors qu'après un lourd, et laborieux travail de prospection. Les sables ambrifères situés profonds sous le premier dépôt holocène ne se perçoivent que dans ce qui constitue le lit fossile d'une rivière antique où les suints insectifères, roulées par l'érosion fluviatile, auront été regroupés en dépôts paraliques plus ou moins riches avec les gemmes compactées par des dépôts de pentes en colluvions...











Madame Crespin, le 03/12/2018 nous rapporte
des ambres de l'Afrique de l'Ouest...
Il y a de quoi être enthousiaste !







Les matières brutes sont burinées, encroutées au
niveau des surfaces très exactement comme le
succin balte d'Europe... Tous les indices
des ambres natifs sont présents pour
donner une attention bienveillante
à ces matières merveilleuses !











Eric G. : Depuis si longtemps que j'ai osé dire que
l'ambre jaune devait forcément exister en
Afrique, d'ailleurs dès 1980, à des
spécialistes plutôt septiques, voir
le matériel brut présenté ici
par Marie José Crespin
constitue alors un

Ravissement incroyable !!!


      Question posée par Madame Crespin : "Bonjour Monsieur Geirnaert. Puis-je savoir comment vous avez été convaincu de l'existence de l'ambre en Afrique sur plusieurs situations différentes que vous mentionnez sur votre site Internet Ambre.jaune et même des références pour des pays d'Afrique de l'Ouest (où pourtant aucun travail scientifique ne mentionne encore d'étude), si je ne suis pas indiscrète ?"


      Réponse Eric G. : Bonjour Madame. Comment peut-on flairer ("anticiper") les découvertes des gisements d'ambre en Afrique ? Oh, rien que du bon sens. La prospection au hasard, n'est peut-être pas la plus efficace (humour). Pour prospecter l'ambre, (voyons un exemple), il faut surtout travailler en bibliothèque et utiliser les cartes géologiques...

      Dans les années 1950 - 1960 les grandes firmes pétrolières européennes prospectaient PARTOUT, sur tout, pour tout ramasser ce qui est lucratif et rentable (pétroles, minéraux, etc)... C'est le temps de la colonisation où tout ce qui est disponible doit être exploiter en allant aux pays riches... Les forages pétroliers ont donné évidemment des rapports techniques aujourd'hui accessibles à chacun... Il suffit de croiser ces rapports avec les cartes géologiques et la topographie des terrains pour flairer les situations intéressantes. Ensuite, il est aussi intéressant de lire les travaux d'urbanismes, les autorisations et les rapports techniques surtout ceux liés aux réfections et/ou constructions des ports et des ponts, ces édifices avec une large assise profonde dans le sol (surtout érodé déjà par l'eau). Une lecture en diagonale renseigne plus ou moins alors sur l'âge des matériaux environnants dans la région... Et si ce sont des bassins sédimentaires déjà prospectés par les grandes firmes pour le pétrole, alors il y a des indices supposés de la présence d'ambre, et un peu d'autres choses (dans le domaine de la paléontologie)...
C'est de cette façon que j'ai anticipé plusieurs découvertes dont celle de la plus vielle fourmi fossilisée dans l'ambre. Plusieurs années avant sa découverte, j'ai annoncé (démonstration faite par la date de publication) où l'on trouverait la fourmi la plus ancienne au monde. Et la chance sourit aux audacieux perspicaces... J'avais raison... J'ai écris ce point dans mon livre, les américains affirmaient que le progénote des fourmis était sur leur "nouveau" continent, ce qui est peut-être vrai mais il faudrait pour cela quand même trouver le (ou un) fossile...
Pour trouver de l'ambre, en fait la méthode est assez facile... Comment font les bédouins pour trouver de l'eau dans le désert  ??? C'est simple, ils cherchent les dépressions et le lit des rivières... Je simplifie mais c'est grosso modo la même méthode...


Pour connaître et dater les matières sous marines, une solution facile consiste à exploiter les rapports des firmes qui font la prospection des hydrocarbures... En exploitant les rapports géologiques par secteurs on peut rapidement dater les matières situées dans les bassins paléontologiques et les vallées anciennes creusées par les fleuves antiques.

En croisant toutes ces données, il est loisible (et possible) d'anticiper sans trop d'erreur la découverte de gisements intéressants...

Les prospections les plus efficaces ne sont pas celles faites au hasard...


 
      Connaitre l'ambre d'Afrique de l'ouest AVANT sa découverte, (oui, c'est possible).


      Si l'on regarde un peu les cartes paléontologiques, (accessibles assez facilement dans les bons livres "scolaires"), si l'on croise les limites des terres émergées anciennes avec quelques notions de terrain, la présence de glauconie confirme par exemple la faible profondeur de la mer lorsque la roche (ciment calcaire) se forme, si l'on retrouve les lignes du niveau fossile d'un estuaire ancien avec quelques restes typiques de végétaux continentaux, etc..., etc., tout est en place pour supposer la présence d'ambre fossile.
Au crétacé dans ce qui deviendra l'Afrique, il existe une mer occidentale intérieure importante. Et compte tenu de la topographie, on peut supposer qu'à cette époque lointaine, la nature concentre quelques dépôts de résines sur ce qui deviendra plus tard les côtes Ouest de l'Afrique.
D'un point de vue statistique, en tenant les probabilités : IL EST IMPOSSIBLE QUE L'AMBRE N'EXISTE PAS au moins en Afrique de l'Ouest. En effet, L'Afrique est le continent aux côtes les plus rectilignes, à l'exception notoire de cet estuaire fossile crétacé assez énorme !!! Statistique, topographie, indice de terrain, lecture des cartes satellites et géologiques, tous les indices concordants peuvent se réunir en présomptions raisonnables...
Donc sans être devin, en recherchant les lits fossiles des fleuves anciens, les estuaires, et les vallées fossiles, il est loisible de retrouver facilement les bassins versants susceptibles de concentrer des dépôts d'ambre anciens. Faut-il croire l'universitaire qui affirme de haute autorité (tout jeune diplômé et convaincu par le dogme) que l'ambre n'existe(ra) pas en Afrique ??? Croire, en tenant un diplôme en papier en main, n'est pas la meilleure lecture du monde. Exit les dogmes (poussiéreux)...
En Afrique ou ailleurs peu importe, les dépôts d'ambre sont TOUJOURS situés aux estuaires des "fleuves fossiles" que l'on peut se représenter surtout récemment à partir des images satellites. On peut utiliser les images satellites mais en comptant, quand même, le décalage temporel où il faut remonter le temps géologique. En fait, il faut "retirer" la mer pour retrouver (imaginer) la topographie sédimentaire ancienne... Il faut prospecter aux deltas fossiles de ces choses qui ressemblent à des "arbres" d'eau formés par la mer qui rentrent dans les terres du continent. En Afrique ce procédé fonctionne correctement sur la côte ouest !!!! L'ambre est forcément situé aux "racines" de l'arbre visuellement fait d'eau (la rivière fossile). Les prospecteurs d'or ont grosso modo les mêmes raisonnements pour trouver les grosses pépites concentrées par gravité dans le lit des anciennes rivières... L'ambre (plus léger) bouge d'avantage aux déplacements de l'eau mais, la logique des choses est comparable (implacable).
Chercher, prospecter au hasard, n'est pas la bonne méthode... IL FAUT LIRE le monde... plutôt que d'imaginer des théories. On peut lire le monde en raisonnant à partir des cartes géologiques... Il est alors possible de préméditer les découvertes des gisements d'ambre. Mon résonnement de la découverte d'ambre en Afrique de l'Ouest a débuté il y a 39 exactement en posant des indices sur la table rejetés avec force par les scientifiques (surtout de laboratoire qui théorisent le monde devant un tableau noir loin des constats de terrain)...
LIRE, observer est la MERE de toutes les sciences.
En regardant les choses ON PEUT DEVINER les découvertes des gisements d'ambre...
Au Crétacé supérieur (Cénomanien) s'ouvre l'Atlantique sud. Amérique du Sud et Afrique se séparent. La transgression marine est synchrone de cette ouverture. On remarque que les continents sont envahis par la mer. Les dépôts sédimentaires peuvent se faire (à cette époque) et on note l'extension précisément de TOUTES les roches détritiques en Afrique (actuel Sahara) ainsi que les mers peu profondes révélées par les dépôts carbonatés (en Afrique de l'Ouest). La transgression marine mondiale est de grande ampleur...
Donc, dans ce contexte général forcément l'ambre peut (et doit) exister en Afrique de l'Ouest.



Depuis si longtemps que j'ai osé dire que l'ambre jaune devait forcément exister sur
le vieux contient, voici les premiers échantillons que j'examine originaire de
l'Afrique de l'Ouest... Et c'est exclusif, les ambres ont une signature
stratigraphique vraiment originale liée au dépôt très particulier.
Les lentilles sont retrouvées écrasées, compactées.





Très longtemps, les spécialistes ont affirmé qu'en Afrique les seules résines retrouvées
ne pouvaient être que du copal sub-fossile récent, donc sans intérêt, et d'ailleurs d'un
assez mauvais genre pour concurrencer le Succin de la Baltique, seul "Or du Nord"
qui lui, vénérable, ne doit surtout souffrir d'aucune comparaison (commerciale).
Pour certains auteurs, l'Ambre d'Afrique, n'existe tout simplment pas...

Bon, ceci-dit, il faut aussi ajouter que l'ambre d'Afrique a aussi mauvaise presse pour la fréquence absolument ENORME des substituts (mélanges jaunes de tout et n'importe quoi) utilisés en parures... A l'époque de l'argent roi toutes les matières "jaunes" sont déclarées être de l'ambre... Et l'exemple des expertises chimiques (de ces parures africaines exposées au prestigieux Musée de l'Homme) démontre que porter le nom d'emprunt "AMBRE" ne fait pas de vous un succin...


Mais, exit les faux... Le temps...


Le temps qui passe donne
raison aux prospecteurs attentifs...





OUI !!! L'AMBRE ANCIEN
EXISTE BIEN EN
AFRIQUE !!!



La preuve ici avec la découverte de Marie José Crespin.






Ci-dessous, une portion de bois, une branche constituée
de plusieurs rayons ligneux dans l'ambre d'Afrique.











Ci-dessous, d'autres inclusions végétales,
une écorce et des fibres de bois dans
l'ambre de l'Afrique de l'Ouest...






Ci-dessous, une portion exfoliée de l'écorce d'un acacia (?) mort, serait-elle
conservée dans l'ambre africain ? L'ambre d'Afrique de l'Ouest
pourrait-il avoir une affinité botanique avec les acacias ?






Les ambres de l'Afrique de l'Ouest sont riches en végétations aquatiques et rotifères épiphytes (à la surface des végétaux), Lacinularia flosculosa. La gemme restitue des microalgues unicellulaires planctoniques des eaux douces et marines (Bacillariophyceae).










L'ambre africain restitue une biocénose aquatique déterminée
par une contrainte thermique très forte conduisant à la
prolifération des espèces thermophiles.









      L'ambre d'Afrique, l'identité végétale : l'origine botanique des sécrétions reste problématique...

      Les pièces fossiles sont ambrées, colorées jaune clair éclatant à brun foncé (comme existe le succin balte) et sont parfois diaphanes et translucides... On pourrait envisager des analyses chimiques en laboratoire mais, déjà tentées sur la matériel crétacé éthiopien elles ne sont surtout pas concluantes... D'ailleurs, il faut évidemment considérer la chose au pluriel : il faut tenir autant d'analyses chimiques qu'il y a d'échantillons... En effet dans un même lot, issu d'un même site fossilifère, les variations chimiques peuvent être considérables. Disons que la résine provient d'une série végétale éteinte d'une division des Conifères (alors un gymnosperme inconnu du Crétacé)... Et cette hypothèse n'est même pas "concluante" car la source botanique de la résine aurait pu être produite par une ancienne espèce angiosperme tardive du Crétacé avec des caractères hybrides... La dichotomie (théorique) si simple Ambre (gymnosperme) - Copal (angiosperme) inventée pour défendre l'identité commerciale du matériel balte pendant de si nombreuses années est malmenée par les résines fossiles géologiquement anciennes où désormais tous les critères se combinent pour donner des échantillons hybrides (tous les critères sont mêlés)...
Les échantillons peuvent aussi résulter d'une mixtion de plusieurs sécrétions végétales différentes... L'ambre ramassé sur un site n'est pas forcément la sécrétion botanique unique d'une seule espèce d'arbre ! Le model simple ne représente pas la réalité de terrain...








      L'ambre d'Afrique, l'origine botanique : deux prétendants possibles supposés...

      Dans son livre "Life in Amber" page 77, George O. Poinar parle en 1992 des inclusions végétales dans l'ambre mexicain. Il évoque l'anacardier ("l'Acajou à pomme" selon les propos de Lamarck), Tapirira durhamii Miranda, un arbre représentant des Anacardiaceae et l'Acacia angustissima (Fabaceae).
Voici la classification de ces arbres. (Rosidae).
La résine de l'anacardier est connue pour son contact surtout allergisant. La récolte des noix doit se faire avec des gants et elles doivent être ensuite nettoyées à la vapeur pour être manipulées et consommées. L'anacardier et l'acacia sont deux arbres particulièrement efficaces pour se défendre avec des molécules chimiques.
L'ambre africain pourrait-il avoir quelques ressemblances, quelques affinités avec le matériel mexicain ?
Deux arbres sur les trois supposés semblent pour l'instant pouvoir être à l'origine des ambres Africains...
Les anacardiers
donneraient quelques résines colorées (parfois teintées sombres) et les acacias donneraient des "résines de gommes" plutôt claires...























LES AMBRES sont nés dans un dépôt marin
TRES PARTICULIER qui a généré des
écrasements plans horizontaux
très forts...




Les ambres crétacés de l'Afrique de l'ouest (nés en environnement dunaire à l'estran), ont séjourné dans des flaques ouvertes sur le littoral entre les marées hautes où s'accumulaient divers détritus amorphes et notamment des restes d'organismes marins. Le suint végétal a sédimenté dans des cuvettes d'eaux chaudes (surchauffées au soleil, sursaturées en minéraux) où la matière organique fermentait.


L'évaporation de l'eau saumâtre a conduit
une silicification hydrothermale
partielle des échantillons.


















Les ambres sont nés dans des rivages parcourus par un réseau dense de chenaux et bolongs (le bolong est un chenal d'eau salée), subordonnés à l'érosion locale. Parfois des butes accusées par des roches solides (comme la latérite) dessinent des petites cuvettes dans un panorama de dunes côtières... Du point de vue géomorphologique, les ambres sont arrachés de la partie supérieure d'un plateaux qui pourrait bien être constitué par des grès latéritiques sur une base d'argile ferrugineuse et des grès latéritiques quartzeux avec ciment ferrugineux.





Les ambres, tous nés face à la mer, ont des traces mémoires de dépôts de pentes meubles mis en place par la gravité (colluvions) et affichent également des écrasements secondaires pour donner des lentilles planes, comme des pièces de monnaies (avec parfois des mises en mouvements de matières recompactées)... Ces caractères de dépôt sont très originaux  !










Les inclusions fossiles piégées dans les ambres d'Afrique de l'ouest (surtout végétales) racontent les faciès d'une zone intertidale (ou replat de marée qui est la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées). Et la zone d'étude des surfaces cette fois des échantillons rapporte trois origines différentes pour les résines. Les informations situées aux surfaces des échantillons précisent trois types de biotopes ouverts à l'estran : un biotope sableux, sablo-vaseux et rocheux.



















Les prospections d'ambre de Marie José Crépin !!!

MAGNIFIQUE !!!





      LES PERLES en Afrique, symbole de réussite et de richesse...

      Les Hollandais et les Portugais ont été parmi les premiers européens à commercer activement le long des côtes africaines à partir du XVIe siècle. Les perles de commerces fabriqués en Europe s'intègrent facilement dans un système de monnaie et de troc servant pour les marchandises africaines déjà activement échangées comme l'ivoire, l'or, le cuivre, les épices et l'huile. Malheureusement, les esclaves étaient une marchandise de ce commerce. Parfois le troc (odieux) se faisait avec des perles. L'esclave était marchandé contre des perles... Les perles commerciales européennes ont pris une telle importance qu'elles on été thésaurisé plus que de raison et sont devenues un symbole de statut de réussite et de richesse. La perle matérialise le pouvoir dans les communautés africaines. Certaines perles jugées les plus précieuses étaient réservées à l'usage des rois et de leurs tribunaux royaux. Les perles sont assimilées à des monnaies de dot et ont été transmises évidemment de générations de familles comme possessions très précieuses.





      Ambre, Résines, Perles, Afrique... Correspondance de Marie José Crespin.

      L'Afrique de l'ouest est depuis longtemps une place reconnue du commerce où les négriers portugais, français hollandais et américains venaient faire du troc aux populations africaines en vendant aussi aux indigènes des perles d'Italie en verre de Murano ou d'autres, originaires d'Europe de l'Est. Les perles de verre contre d'autres d'ambre (et bien d'autres sécrétions végétales)... L'ambre mystérieux, si chaleureux, a pour moi plus de "valeurs" que le verre ostentatoire et d'un prestige placardé si parfaitement glacé. Maintenant le commerce moderne, "mondialisé" comme l'on dit, se fait autrement. Mais les matériaux de base (indémodables) sont toujours les mêmes... L'ambre fossile très ancien, celui caché dans les couches géologiques venu d'un temps ignoré des hommes, se révèle aux grandes marées annuelles (Equinoxes?) un peu comme sur le model des histoires baltes... Les résines disparates de tout genre peuvent aussi arriver la mer en provenance d'horizons lointains... Des ambres baltes sont sans doute ici aussi chez nous tombés des bateaux malmenés par Mère Nature en colère de voir tout ce commerce débridé... Désormais ici en Afrique, la vie commerciale continue... Et maintenant ce sont des perles modernes d'Asie que les touristes achètent dans nos ruelles. Hélas, pour celui qui aime prendre le temps de regarder les choses, le monde change... Les vraies richesses (non négociables) sont celles de la vie avec ces traces mémoires dans l'ambre (le vrai ambre fossile jaune comme le dit Eric)... Eric rêve aux fourmis ancestrales et leur rend d'ailleurs la "parole"... Chose incroyable : il a libéré de l'ambre une fourmi de l'ambre. Eric a extrait une fourmi de son sarcophage d'ambre ! C'est incroyable ! Et, au final c'est étonnant comme nous avons des chemins proches et si voisins d'exploration...

      C'est pour moi aussi un vrai plaisir de pouvoir vous lire en retour lorsque je présente mes prospections de si longues dates puisque depuis le début de mes entretiens épistolaires avec Eric, depuis début décembre 2018, je vous savais attributaire de mes messages et des photos de Manoa, ma petite fille que J'ai voulu associer. Vous savez donc combien je suis heureuse d'avoir, par intuition fulgurante, fait une découverte presque innocemment. L'ambre d'Afrique en petits nodules, en perles et en résines indurées est une merveille et Eric partage ma passion...J'ai donc compris que votre couronnement serait de trouver une fourmi du Crétacé. Une fourmi Africaine au crétacé ! La doyenne de l'humanité en quelque sorte dans le monde des fourmis !!! Le monde d'ailleurs le plus répandu sur Terre... Je vais prier et je crois aux signes. Je dois dire pourtant qu'en abordant le site d'Eric j'étais loin de penser "Ambre et inclusions", domaine que j'ai commencé à admirer avec le livre "Les "fantômes l'ambre" un ouvrage qui couvre une exposition temporaire au Musée d'Histoire Naturelle de Neuchâtel.
Marie José Crespin.












ET POUR L'AMBRE d'Afrique étudié ici, justement la
règle (ci-dessus) ne s'applique pas complètement
CAR le suint est une sorte de mélange(S)
hybride (partiellement hydrophile avant
induration)... C'est unique et jamais
commenté dans aucun sujet
publié relatif aux sécrétions
végétales fossilisées...


      L'ambre Africain est-il fragile et d'ailleurs est-il fossilisé (polymérisé) ?

      Examiné sous des lampes électriques halogènes (calorifiques), les collectionneurs d'ambre le savent, le succin balte peut éclater sous la dilatation du gaz contenu dans les vacuoles et les inclusions entomologiques... Quel collectionneur de renom, n'a pas fait le constat douloureux de voir son ambre balte éclater, se briser par dilation, lors de l'examen sous la loupe binoculaire? Désormais les ampoules led ne sont plus calorifiques, mais ce rappel (physique) permet de préciser les matières... L'ambre balte (le succin) très bien fossilisé, stable, résistant, peut se déliter au niveau du recouvrement des coulées internes lorsque la gemme est soumise à des dilatations thermiques. Le gaz interne chauffé exerce une dilation profonde qui éclate la gemme... Pour l'ambre africain le constat est différent !!! Il n'y a pour ainsi dire aucune vacuole interne dans la gemme. La matière très solide, parfaitement polymérisée est résistante à tel point que les prospecteurs africains peuvent percer les échantillons au moyen d'une pointe métallique chauffées à blanc. Là où le succin éclaterait systématiquement par effet de dilation, le matériel africain résiste, car polymérisé, sans clivage interne et sans gaz. Le matériau africain endure ce que ne supporte pas le succin. Le matériau africain endure un perçage à la pointe métallique bouillante. Le matériau se liquéfie évidemment au contact du métal chauffé à blanc mais conserve une stabilité étonnante, même après refroidissement. La seule dénaturation générique de quelques matières n'est décelable qu'en périphérie lorsque les échantillons ont séjourné en eau de mer. Mais, d'un point de vue mécanique le polymère africain est moins "cassant" que le succin, plus solide que le copal malgache, plus léger que l'ambre birman et d'une limpidité gemme étonnante! La matrice est maintenue "de l'intérieur" par un polymère fossile TRES, "élastique" plus solide que d'ordinaire. Observer des matières brute encroutées, burinées pourrait faire croire que les gemmes africaines sont fragiles et instables. C''est rigoureusement l'inverse. Le polymère chimique du matériau africain a des propriétés qui n'existent pas ailleurs. L'ambre de l'Afrique de l'Ouest n'est sans doute pas la sécrétion polymérisée d'un conifère. La composante "gomme" (intégrée dans un mélange) est sans doute pour une part dans cette solidité mécanique. Autant l'ambre français de l'Oise de délite en petits éclats par le chimisme de la pyrite (qui attaque les résines), autant le matériel africain est "souple", tout en étant résistant et bien solide ! L'ambre de l'Afrique de l'Ouest ne ressemble à aucun autre...






      Les résines contemporaines ne sont pas des fossiles.

      Les sécrétions botaniques actuelles collectées sur les arbres ne sont pas des fossiles. Les résines qui collent aux doigts, qui sont très odorantes et restent souples au toucher ne sont pas fossilisées. De telles observations existent avec les oléorésines récentes Fabacées, celles de l'acacia laeta, le suint des Mimosoideae (Vachellia seyal), les sécrétions des Burseraceae (commiphora africana), etc... Les résines légères, blanchâtres, friables (indurées) qui restituent des odeurs fortes et un aspect collant ne sont pas des matériaux géologiques fossiles. Un ambre géologique, donc dur et ancien de plusieurs millions d'années, est forcément solide (rigidifié par la polymérisation).



      Résines, Fossilisations, Arbres.... Extraits de correspondance de Marie José Crespin adréssée à Eric G.

      MJC : "comprendre ce qu'est l'induration et la fossilisation déterminant l'ancienneté". Oui, là déjà les choses sont assez "compliquées"... Une résine ancienne, géologiquement ancienne, plusieurs millions d'années est STABLE, rigide, éventuellement fragile cassante si on la perce et/ou on la choque... Mais la matière est assez ferme en ne fond pas... A l'origine les sécrétions qui coulent des branches (et des feuilles de ces premières plantes anciennes qui n'ont pas encore de branches) sont fluides, malléables, elles suintent comme un liquide visqueux... Soumises à l'air, les résines sèchent, les composés volatiles s'évaporent... Le suint végétal durci assez rapidement (en quelque heures) et reste sur cet état plusieurs dizaines (centaines) d'années. La matière conserve cependant une odeur. La matière indurée, redevient néanmoins collante si elle est chauffée. Une résine séchée (on dit indurée) est simplement dans un état "desséchée". La fossilisation c'est autre chose.
Pour passer en mode fossilisation, la résine doit polymériser, l'édifice se transforme en mode TRES homogène... Il apparait des liaisons TRES SOLIDES qui emprisonnent pour TOUJOURS les dernières substances volatiles odorantes. Le mode fossilisation nécessite deux millions d'années... Et, cette fois les liaisons solides font que les résines ne coulent plus même soumises à la chaleur du foret qui perce une perle...
Le mode fossilisation nécessite 2 millions d'années. La première étape d'induration (séchage) ne nécessite que quelques heures... Une résine séchée n'est pas une résine fossilisée. ET LA CHOSE TRES COMPLIQUEE c'est qu'il existe une gamme infinie de variations entre ces deux états !!! Je ne rentre pas dans le détail... Mais dans certains cas, certaines matières sont plus solides que d'autres sans raison(s) logique(s)... Certaines résines séchées sont parfois plus dure que d'autres fossilisées...

      MJC : "Je savais qu'il existait plusieurs espèces d'acacias..." OUI il existe actuellement plus d'une centaine d'arbres pouvant donner des oléorésines qui durcissent (induration)... ET ENCORE d'avantage d'espèces qui donnent des sécrétions qui ne résistent pas au temps... (Gommes, latex, etc.) Toutes les sécrétions qui contiennent des sucres ne se conserveront pas. Car les sucres seront attaqués pas les bactéries et la matière sera ruinée et terminera sous forme de poudre... Là aussi les choses sont d'une complexité incroyable... Car l'idée est de s'attendre à ce qu'il n'y ait pas de "sucres" dans l'ambre ("fossile"), mais il y a des exceptions.

      MJC : "Mais pourquoi avez vous pensé dés le départ à l'acacia ? Parce que c'est un arbre tropical ? J'ai parlé d'Araucaria à mon interlocuteur." Il ne faut pas réfléchir aux arbres antiques en prenant le model des explications dichotomiques modernes !!! Ce qui se passe sur terre au Crétacé ne correspond pas vraiment au model actuel... Lorsque l'on remonte en arrière, loin dans le temps, à l'époque Crétacé, la situation ne correspond pas forcément à la dichotomie claire (trop simplifiée souvent) que veulent nous donner les chercheurs... Au crétacé l'idée de séparer les angiospermes des gymnospermes en distinguant copal et ambre ne tient pas forcément... Il y a plus de contre exemples que de références utiles aux théories... Raconter le monde (par actualisme) sur le mode de la simplification ne convient pas... Après analyses chimiques, on ne sait même pas si les résines crétacées originaires d'Ethiopie sont de type copal ou ambre... Le sujet est si complexe que désormais on a inventé une nouvelle nomenclature en 5 registres... (1, 2, 3, 4 ou 5), ou (a, b, c, d ou e). Pour désigner les matières fossiles on ne parle plus de "copal et/ou d'ambre" on utilise un registre alpha numérique où on l'on regarde le niveau d'induration et de polymérisation des substances et peu importe l'affinité botanique...

      MJC : "Autre réflexions - questions; lu dans vos réponses explicatives le mot de "niayes". C'est un nom n'existant pas dans mon dictionnaire français. .../... Pour vous que signifie niayes ?"
Ce n'est pas la linguistique du mot qui va expliquer la genèse des ambres... Le mot niayes... Est ce qu'il est... Pour certains c'est un espace de culture moderne le long de la mer. Pour d'autre ce sont plutôt des notions de topographie des dunes et, pour d'autres, c'est une zone de falaises... Revenons à notre sujet, l'ambre crétacé... Pour comprendre le site primaire de sédimentation des résines (puis celui de la formation fossilifère), il faut se représenter un système de dunes à cuvettes séparées les unes des autres. Les dépressions interdunaires doivent être imaginées sur le model des Niayes (ce sont ces bandes côtières construites de dunes intercalées de dépressions variables le long du littoral Nord, de Dakar au Sud du Delta du fleuve Sénégal) à mi-chemin avec le paysage d'un bayou en Floride, où l'aspect végétal luxuriant serait celui de l'inventaire crétacé. Ici le mot "NIAYES" est utilisé pour suggérer des cuvettes marécageuses antiques très végétalisées dans lequel le niveau de l'eau pouvait varier considérablement.
C'est donc ici la notion de topographie qui est utilisée, le site est un espace de dépôt qui ressemble aussi un peu à une culture et, ensuite, c'est une formation qui peut prendre l'état d'une falaise à l'érosion...
DONC LE MOT suggère ces trois notions complémentaires... Le mot "NIAYES", n'existe que dans le vocabulaire des hommes... Au crétacé, le mot n'existe pas et les résines sont (cependant) entreposées en cuvettes sableuses.

SINON, LE POINT médiatique du dossier serait maintenant d'identifier des inclusions organiques (végétales et animales) dans les résines crétacées fossiles.
Cordialement, Eric G.





Le dossier est publié dans le magazine
"Dinosaures, Préhistoire & Fossiles"...























      Des résines anciennes (de type ambre maastrichtien issus des Cheirolepidiaceae assez surprenant pour le caractère écrasé de ses échantillons essentiellement retrouvés en lentilles ovoïdes dans des dépressions interdunaires observées sur le model des Niayes, jusqu'aux aux sécrétions indurées récentes des Acacias (ci-dessous montées en colliers), toutes les sécrétions végétales (récentes à fossiles) issues de l'Afrique de l'Ouest, permettent de conduire des explorations intéressantes car vierges de toutes annotations... Chaque observation faite est un scoop, une exclusivité.


Les sécrétions des acacias confusion
ENORMES entre résines et gommes...

      Petite précision qui demande à être vérifiée  : c'est Dell (en 1977) qui rapporte le premier que les acacias, de la sous-famille des Mimosoideae, produisent un revêtement résineux (ON PARLE DE RESINE) sur les jeunes feuilles. Cependant la sécrétion des arbres (Mimosoideae) est essentiellement une gomme formée dans le tissu d'écorce (la gomme arabique). Lorsque le suint exsude (souvent en masses plutôt rondes) et durcit, le matériau ressemble à de la résine... Mais c'est une gomme solide. D'ailleurs, lorsque la gomme touche l'écorce, elle peut absorber les tanins et devenir jaune... TOUT cela pour dire qu'IL EXISTE une ENORME confusion entre la gomme et la résine...
Sur les acacias les deux sécrétions différentes existent.
Une gomme (qui gonfle toujours par absorption de l'eau) ne fossilise jamais. Une résine par contre peut fossiliser si et seulement si elle ne contient pas de sucre... Et, (TRES IMPORTANT à savoir) les acacias produisent donc des gommes et également des résines.
CQFD : les résines (vraies et génériques) sécrétées par les acacias ne sont pas la gomme arabique...
Parmi les arbres à légumineuses, la confusion gomme / résine existe aussi chez les Prosopis. Ce sont des arbres proches des acacias. Ceci étant, il est difficile d'expertiser des matières indurées qui évidemment issus d'un même arbre peuvent être un mélange... Des sécrétions végétales (résines) sont fréquemment appelées "résines de gomme" parce qu'elles peuvent être légèrement hydrophiles avant qu'elles ne se durcissent ou ne gonflent quelque peu lors de la première mise en solvant. En dépit de ces faits, désormais établis sur des arbres contemporains, une question demeure lancinante dans notre dossier : n'y aurait-il pas eu une mixtion entre "gommes et résines" pour donner ici ces échantillons "hybrides" assez" hors normes rapportés par Madame Crespin ?...





Pourquoi étudier les sécrétions des acacias ?
Nouvelles lectures gondwaniennes
des dossiers myrmécéens ?


      Les sécrétions contemporaines d'acacias (résines et gommes dures) ne sont pas de l'ambre fossile, mais la matière parfois claire et solide, (on dit alors indurée,) est une substance intéressante car TRES efficiente dans la communication inter espèce. Les acacias "dialoguent" avec les autres plantes et même les animaux grâce à leurs sécrétions (gommes et résines). Les fourmis ont spécialement élaboré des stratégies pour vivre avec les acacias...

      Au seul constat que certaines sécrétions végétales ne sont pas fossilisées, certains naturalistes boudent ces matières. Quel dommage ! Certains suints (surtout récents, sub-fossiles) permettent d'étudier les associations lâches et/ou obligatoires avec plusieurs espèces animales. De nombreux sujets de sélections naturelles, de coévolutions et des relations de mutualismes peuvent êtres explorés en suivant ces sécrétions végétales (surtout d'acacia). Concernant l'ambre crétacé, l'affinité botanique supposée et les espèces animales associées, le sujet des nectaires est un point d'entrée immensément instructif.

      Parmi les nombreux mutualismes avec un échange mutuel de services "nourriture contre protection", certains sont basés sur la présence chez des plantes de nectaires extra-floraux (ce sont organes sécréteurs de nectar en dehors des fleurs) qui avant même l'incention des fleurs attirent des insectes dans le meilleur cas susceptibles d'écarter les herbivores pouvant les endommager. La chronique "aliment sucré comme salaire de récompense pour payer les gardes du corps" constitue un type de mutualisme très répandu chez les plantes en association le plus souvent avec des fourmis. Mais est-ce le cas, y a t-il bien une protection ? Avant même que la fleur existe, on peut donc se poser la question : quelle est l'utilité des nectaires (extra floraux) qui drainent une grande quantité d'eau et de sucres et nécessitent donc une certaine dépense d'énergie pour la plante ? Ces nectaires attirent souvent des fourmis et des coléoptères, au détriment des principaux pollinisateurs des plantes. Faut-il réfléchir à la fleur pour comprendre les premiers pollinisateurs ou voir le sujet par le biais des nectaires ? Les nouvelles lectures gondwaniennes pourraient être très intéressantes...

-Ce sujet des nectaires et des proto-fleurs est en cours de rédaction-.


Fossile RARE (originaire de l'Afrique de l'est) une fourmi antique
de l'ambre est piégée avec une portion d'acacia, de
quoi étudier la relation de proximité de l'insecte
avec la plante (et ses graines)...


Ci-dessous une graine d'acacia dans
l'ambre jaune de l'Afrique de l'ouest.
 




Autres graines d'une autre espèce végétale :













      La 1ère publication scientifique de l'arbre à ambre dans la littérature est celle donnée dans l'ouvrage l'Hortus sanitatis (Jardin de la santé) publié en 1491 par Jacob Meydenbach et imprimé à Mayence... (voir ci-dessus). On voit un arbre à fleurs exsuder. Son suint coule pour tomber finalement directement dans la mer... Le détail pour le moins troublant est que le paysage d'arrière plan, dans le vieux livre, est constitué de dunes... C'est totalement incroyable mais le dépôt d'ambre africain que nous examinons ici pourrait-être très similaire à celui dessiné il y a plus de 500 ans !!! En effet, dans notre cas, les résines au moins des Fabales (parmi lesquelle existent les acacias), tombent directement dans l'eau de mer et c'est la raison pour laquelle les nodules apparaissent tous en bonbons ovoïdes parfaitement calibrés. Les résines claires sont vierges de toutes souillures, translucides, diaphanes presque irréelles !

      Le dépôt d'ambre (de mer !!!) que nous étudions ici dans notre dossier est très intéressant car les résines actuelles (au moins des fablales, acacias et assimilés) continuent à sédimenter par dessus des strates géologiques anciennes qui, elles, contiennent des résines indurées et même d'autres fossilisées aux formes différentes.
Sur le même site, au même endroit, on peut prospecter des dépôts géologiques anciens et également des résines contemporaines en phase d'accumulations. Et les premières n'ont pas le même aspect ni les mêmes traces compactées que les secondes. LES SITES n'ont pas été remaniés par l'érosion. Les ambres écrasés sont nés par des compactions verticales dans des dunes, ce sont des lentilles planes. Et les résines aux formats plutôt type "bonbon" sont des matières directement tombées dans l'eau de mer... Non seulement il y a une large période ouverte des temps géologiques observés mais il y a aussi plusieurs sédimentations différentes, celle en cuvettes marécageuses, celle en dépôts de pentes (colluvions) et enfin celle complètement marine... Au même endroit, il y a au moins trois processus de dépôts différents (synchrones) et également trois types végétaux à l'origine des différentes sécrétions... INCROYABLE ! Aucun site connu ne restitue un tel panel ouvert de lectures ! Dire que le sujet est passionnant est un euphémisme...



Model balte VS Model africain...

      --- LE MODEL de l'ambre balte. ---
Le model géologique et stratigraphique de l'ambre balte (l'Or du Nord) est construit autour de dépôts de résines en milieu continental forestier, un milieu initialement terrestre et sec. Les résines nées de la blessure des arbres (donc contenant des inclusions d'insectes) ont été charriées par l'eau de ruissellement (l'eau douce) et, par la suite, remaniées par des glaciers. Autrement dit l'ambre de la Baltique a été déplacé par des érosions glacières. Les matériaux ont été concentrés en dépôts secondaires (dépôt de deltas) vers des strates maintenant situées dans la mer...

      --- LE MODEL de l'ambre de l'Afrique de l'Ouest. ---
Schlee mentionne dans ses travaux en 1978 des résines holocènes (récentes donc) sur les terres d'Afrique de l'Ouest... Mais les ambres examinés ici ont plus que des traces terrestres !!! Les traces sont marines et on peut examiner également des compactions en dépôts de colluvions. Les ambres ont des patines d'érosions anciennes intéressantes... Pour correspondre à ces deux influences (marine et en même terrestre) -étant dit que les matières sont récoltées maintenant dans la mer par des pêcheurs-, il faut au moins remonter dans le temps avant la dernière transgression marine qui touche les côtes de l'Afrique de l'Ouest. Ceci fait nous sommes alors à une époque lointaine, où les pays d'Afrique ne sont pas encore nommés par les hommes. Le biotope n'est pas celui de la forêt riche en insectes... Le biotope est celui de plages où existent les espèces marines. Les arbres sont implantés en milieux marins. Ce ne sont pas des résineux MAIS plutôt des arbres à fleurs avec de larges feuilles... Les dépôts sédimentaires des exsudats végétaux se font alors dans des lagunes parfois ouvertes sur l'océan. Et selon les saisons (où sous ces latitudes la glace n'existe pas) les cuvettes refermées par le sable deviennent plutôt marécageuses. LE MODEL de l'ambre de l'Afrique de l'Ouest est donc TRES différent de celui des dépôts baltes. L'ambre ici n'a pas été remanié (déplacé) par des glaciers quelconques. L'ambre est encore installé dans son dépôt primaire d'origine. Le gîte est pauvre en insecte car lagunaire, côtier et même marin... C'est rigoureusement un "ambre d'eau", un ambre de mer !!! L'ambre de l'Afrique de l'Ouest est résolument une matière située là où l'on peut pêcher de gros poissons en eaux peu profondes... (Confer la 1ère publication scientifique de l'arbre à ambre, extraite de l'ouvrage l'Hortus sanitatis (Jardin de la santé, 1491 rédigé par Jacob Meydenbach, imprimé à Mayence)... L'environnement publié en 1491 est plutôt celui de l'Afrique centrale. La première représentation de l'Arbre à Ambre dans les travaux de science correspond d'avantage au model africain de l'ambre plutôt que celui des pays baltes.







L'étude des lots d'ambre d'Afrique de l'Ouest
débute; à ce stade, pour l'instant nous
mettons les observations
à plat, sur la table...


      Après la découverte d'une première portion végétale, comme une écorce de bois longue et fine, étirée dans la résine, voici quelques remarques générales.
1) Le suint végétal a parfois été compacté fort, comme "écrasé" dans le sol (par le sol) et également cisaillé ultérieurement par des mouvements du sol parfois brutaux (mouvements latéraux)...
2) Dans tous les ambres au monde, on trouve généralement des bulles souvent petites, parfois assez nombreuses, (bulles de dégazage) qui manque ici dans les échantillons.
3) Habituellement, lorsque l'on observe les ambres issus d'un même gisement, les pièces ont grosso modo la même "empreinte", la même signature pour l'expression des teintes. Or ici les couleurs sont dissociées très fort par échantillons comme si il existait plusieurs arbres différents qui auraient sécrété des résines synchrones...
4) Ordinairement, lorsque l'on regarde attentivement un ambre, (lorsque l'on lit le détail fin des coulées) on peut apprécier la fluidité parfois forte de la résine... Or ici c'est l'inverse. On a l'impression de sécrétions presque pâteuses, plastiques à malléables mais "solides" comme le serait une colle partiellement séchée... La dynamique des coulées est ici très différente... Il n'y a pas d'effet stalactite.
5) Les traces internes (toujours présentes dans toutes les résines du monde), sont elles aussi réduites aux expressions les plus simples...
6) La faible résistance, la mauvaise stabilité des matières est ici aussi étrange et très éloignée de l'ambre balte, birman et même du copal malgache (visuellement identique pour certains échantillons qui ont la couleur champagne clair)...
7) L'observation des inclusions montre surtout des restes végétaux toujours désagrégés (déstructurés) alors qu'il n'y a pas eu de fluage, comme s'il s'agissait d'une confiture effectuée en cuisson froide... Rien n'est standard dans les observations...
8) En examinant les micros débris associés aux résines, les sols semblent ferrugineux, de texture sableuse et pauvres en matière organique (comparés au séries exploitables en France par exemple).


      Le point le plus intéressant dans les études faites, ici, dans ce dossier, est de pouvoir étudier les échantillons natifs (qui n'ont pas été nettoyés). Toute l'information précieuse de lecture taphonomique des traces associées aux surfaces est conservée ! C'est tellement rare !!! On va explorer les indice qui permettent de savoir d'où proviennent les résines, soit une origine sous terraine, par les racines (sous sol), soit aérienne par le tronc et par les branches... Nous cherchons pour l'instant des portions d'insectes, sans succès... Les échantillons examinés bruts pourraient faire croire que tous les matières sont comparables et identiques entre elles... Ce n'est pas vraiment le cas.
Les couleurs sont surtout dossociées par échantillon (voir ci-dessous).



Trois arbres au moins semblent donner des résines
différentes (des Anacardiaceae et Fabaceae....)












Etude des échantillons : écrasements, ramolissements
et quelques matières végétales jusqu'à
minérales incurstées aux surfaces...

      Ci-contre, la fluorescence (irrégulière, ce qui démontre l'authenticité des matières observées) ne restitue aucun "fluage" interne du genre stalactite, écoulement alors vertical, si fréquent ailleurs, dans le matériel balte par exemple. La réponse UV est ici celle de sécrétion parfois recompactées au sol par la force d'écrasement des roches encaissantes avec un possible ramolissement des matières sous la chaleur (effet calorifique du soleil)...


















      Les images réalisées en UV montrent plusieurs choses.

1) Les zones qui fluorescent fort sous la lumière énergisante des UV sont essentiellement les premières épaisseurs des gemmes (bien plus que la pellicule extérieure de surface)... Les zones périphériques, sous influence de l'eau de mer, ont été "dématérialisées / dénaturalisées" par le chimisme marin. L'eau a pénétré ces "résines de gommes" parce qu'elles étaient légèrement hydrophiles avant qu'elles ne se durcissent... La fluorescence montre un état dénaturé (déstructuré) des matières surtout périphériques.
2) Chose étrange. Les bulles très fréquentes dans toutes les sécrétions végétales fossiles et indurées ne sont présentes ici que dans un seul échantillon montrant que le dégazage bactérien (réduit sans doute sous l'influence de l'eau de mer) n'est pas efficient malgré la présence d'inclusions organiques (porteuses de bactéries). Le dégazage bactérien peut-il être ralenti, diminué et/ou "étouffée" par l'eau de mer ? Les fermentations, comme les halos blancs (si fréquents dans le succin balte) n'apparaissent pas ici dans ces "résines de gommes".
3) Les observations en UV montrent que les résines parfois ramollies (fort en surface et de façon assez différentielle selon la profondeur par niveaux successifs) peuvent mémoriser des plissures, des étirements de contact au niveau des surfaces... Si la résine profonde est solide, il arrive que les épaisseurs périphériques tendres (ramollies) puissent avoir été déformées par les forces de déplacement des roches sédimentaires alentours (en mouvement, dépôt de colluvions). Un échantillon montre des abrasions franches en diagonales sur ses surfaces démontrant, dans ce cas unique, que les matières extérieures étaient solides, suffisamment dures et stables...





      Les dépôts d'ambres sont situés dans un estuaire fossile.

      L'ambre provient de plusieurs affleurements submergés par la mer situés dans un archipel, lequel, constitue évidemment la partie émergée d'un gite plus ancien (plus vast) qui correspond à un delta estuarien surtout particulier car riches d'ambres aux formes différentes (segmentation multicritère) mais néanmoins assez homogènes. Certaines formes prises par les résines avant induration (les formes rondes et ovoïdes) démontrent que les dépôts primaires sont au moins sur l'estran, cette zone de marnage, ce replat de marée où le littoral est situé entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées. Cependant à coté de ces résines restées "sphériques", il existe aussi et surtout des échantillons très compactés ayant la forme de galettes planes écrasées (dépôts de pentes en terrain donc plutôt secs). Il existe donc dans un même lieu à des endroits très proches des processus dynamiques modifiant la forme des résines tombées des arbres. Toute la subtilité des lectures taphonomiques du matériau brut consiste à comprendre le littoral dans ses formes, sa cinématique au cours du temps, pour suivre l'évolution des strates à ambres.

      Dès que l'on prospecte les ambres en mer, les mêmes questions se posent. Les ambres sont arrachés évidemment des fonds marins mais quelle est l'origine stratigraphique des couches? Concernant les gîtes d'Afrique de l'Ouest, les ambres sont issus essentiellement de lignes de rivage fossiles que l'on rencontre çà et là notamment le long des paléo-vallées aux profondeurs variables: 10, 25 ou 35 mètres... Et, ces formations apparaissent sous la forme de petites falaises aux profondeurs transitoires érodées par l'influence marine. A l'inverse des dépôts des différents succins baltes, où les résines ont été charriées par les glaciers jusqu'à la mer, ici dans le contexte africain, les ambres sont situés sur leurs dépôts primaires de sédimentation... C'est la mer qui a opéré ses remaniements, avancées et régressions successives... Pour l'ambre balte, les résines on été charriées des terres vers la mer. Ici, cas différent, les ambres africains sont encore "in situ", dans leur vallée fossile originelle. Mais, un conglomérat de cailloutis, de galets et sables grossiers a roulé les fonds (de surface) et les ambres sont arrachés de leurs couches... Toute cette dynamique marine (bien connue) existe sur les côtes au Sénégal et en Mauritanie...
Pour appréhender correctement les dépôts d'ambres, il faudrait réaliser des carottages (prélèvements sédimentaires) sur quatre formations différentes :
1- les formations dunaires et autres sols nus terrestres,
2 - l'estran sableux,
3 - les estrans vaseux (appelés communément les petits fonds) et
4 - le faciès de la zone intertidale.
La collecte systématique de prélèvements sédimentaires pourrait quantifier le caractère révélateur de l'action des agents dynamiques (évolution des paysages et transformation également des roches par l'érosion).
Dans ce contexte, trouver un ambre aggloméré à de la latérite (voir ci-dessous) est du plus grand intérêt.

      Le contexte d'étude stratigraphique des ambres de l'Afrique de l'Ouest ne peut se faire qu'a l'examen des roches encaissantes, sujet d'autant plus intéressant que le site n'a pas été remodelé. Le site est "érodé", difficile à lire, mais il n'a pas été remanié (comme c'est le cas des gisements baltes)...
L'observation des ambres doit s'inscrire dans l'intégration thématique des couches qui décrivent la sédimentologie dynamique de l'archipel dans son ensemble général. Mais la représentativité et la cohérence des données collectées est difficile à tenir et nécessite aussi des moyens coûteux...

      La composante terrigène adjointe aux dépôts d'ambre (et limons) semble montrer que le matériel organique provient la désagrégation du couvert végétal alentours et pas vraiment par les apports continentaux principalement dus aux cours d'eau et, accessoirement, aux vents. Autrement dit, ce qui est collé, incrusté, inclus aux ambres provient du site local et pas vraiment d'apports extérieurs. Les ambres, pauvres en inclusions ne restituent pas facilement la paléo-dynamique de sédimentation. L'histoire est d'avantage restituée par la forme expressive des échantillons et racontée par la stratigraphie technique et la topographie locale marine...

Les strates à ambres sont toutes situées dans les
paléo-vallées et les lits des fleuves antiques.
Et, à l'inverse des gîtes baltes, les
dépôts ambrifères n'ont ici
pas été remaniés par
l'érosion glacière.



C'est en tenant la lecture "technique" des inclusions
(lecture dynamique et taphonomique) à l'intérieur
des échantillons, que l'on pourra comprendre
le mécanisme du piégeage et sans doute
aussi tenir l'exégèse botanique...









Parmi les nombreux échantillons examinés, quelques spécimens, avant qu'ils ne se
durcissent, peuvent avoir été légèrement hydrophiles car les matrices ont été
dénaturées par l'eau. De telles matières hybrides(sortes de "chimères"
entre le succin vrai, type gédanite, le copal sub-fossile et les gommes
modernes) sont appelées "résines de gomme" et ne sont pas
spécialement examinées dans le registre fossile...




Les ambres natifs encore incrustés en surface par des roches encaissantes, de quoi tenir l'étude stratigraphique...

Les ambres natifs (ci contre) qui sont incrustés en surface par des roches encaissantes SONT TRES PRECIEUX car ils permettent surtout l'étude stratigraphique des dépôts.

Le reliquat collé en surface des résines permet de lire le nano monde associé à l'ambre à son époque de dépôt. Ici, les archives devraient sans doute correspondre à une microflore diatomique subfossile et fossile.

L'évolution des assemblages de diatomées, combinée avec les données lithologiques et faunistiques (mollusques et foraminifères) pourraient peut-être montrer que les dépôts sédimentaires des résines se sont initié dans le passé d'une lagune parfois ouverte sur l'océan à des gites ensuites saisonniers de cuvettes plutôt marécageuses.

Ces différents stades ont été influencés à des degrés différents par les fluctuations du niveau marin et l'instabilité des cordons littoraux et des sables dunaires.
Les dépôts sédimentaires géologiques anciens (et donc ceux liés à l'ambre) de l'Afrique de l'Ouest, ont été soumis à l'érosion et remodelés "récemment" aussi selon les conditions particulières lors des transgressions marines. La transgression Nouakchottienne (- 7000 à - 4000 ans) a créé de nombreux golfes dans les vallées et les interdunes. La côte atlantique nord du Sénégal est envahie par la mer. C'est le retour en puissance du courant des Canaries. Cela se traduit sur le littoral par la configuration d'une côte désertique, très sèche, battue par la houle où vasières, bras de mer, hauts fonds et îles perdurent... Ailleurs le cordon sableux littoral se construit, barrant les baies, les golfes...







Le sable noir imprégné aux premières épaisseurs de
l'ambre permet de situer les dépôts sédimentaires
et de caractériser la stratigraphie géologique
des roches encaissantes...





      Les roches encaissantes latéritisées...

      Des ambres aux formes différentes et originaires de plusieurs couches différentes, (les datations restent à préciser), sont installés dans des roches latéritisées du miocène. Les roches latéritisées sont toutes ces matières rouges à brunes (colorées par le fer), formées de la seule altération des strates sous les climats tropicaux.
Les roches encaissante contenant les ambres sont des : sables, limons, argiles, graviers, galets d'origine alluvionnaires, conglomérats (ces roches détritiques sédimentaires consolidées), brèches (les conglomérats arrondis), arènes (sables grossiers), sables plus fins avec des restes carbonatés...




Ci-dessous, ce sont les roches encaissantes (ici de la latérite noire, à droite) et
les minéraux (des quartzs, à gauche) imprégnés dans les gemmes par
les surfaces qui permettent de localiser les strates à ambres.
 














      Les roches encaissantes de la zone intertidale qui reçoivent les résines...

      Dans la zone intertidale (qui est la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées), le sable a été constamment déplacé par le battement des marées avec autant de tris successifs et un changement de la taille des grains jusqu'à former une subdivision appelée tidalite. Le sédiment (tidalite) déposé en fine states, s'est accumulé ainsi dans la zone de replat de marée. Et pendant les périodes durant lesquelles l'érosion du relief a été stabilisée en raison de la présence d'une couverture végétale suffisante (on appelle cela une biostasie), le sable fin ainsi concentré a évolué... La diagenèse à transformé ce sable fin en roche détritique. Le sable le plus fin de la plage a été cimenté par des cristaux d'aragonite issus du carbonate d'origine biologique. On voit parfaitement les restes calcaires disséminés de plusieurs animaux marins, du corail et des échinodermes, des portions de bivalves. Les crinoïdes et les oursins se reconnaissent assez facilement car leur squelette est formé de plaques calcaires bien cristallisées qui se cassent en portions de plus en plus petites. Le sable (maintenant cimenté en cailloux informes blancs, voir ci-dessous) contient des résidus calcaires d'organismes marins fossiles. La roche est parcourue par de larges perforations. Ces tous qui traversent le sédiment bioclastique (qui signifie qu'il contient des résidus noyés dans la masse) correspondent aux racines des végétaux antiques sur site (type mangroves) qui recouvrait les plages carbonatées.







 




      Les boues marines reçoivent les résines...

      Matières peu étudiées, dans le registre des fossiles de l'ambre, les boues encaissantes qui reçoivent les résines sont des potentiels d'études formidables. A l'estran, dans ces zones où les cuvettes sont ouvertes sur la mer, l'ensablement et/ou la végétalisation temporaire d'un espace peut refermer un biotope d'eau, qui, maintenant isolé au soleil peut s'assécher. Cela donne un paysage fractionné en unités disparates. Chaque flaque ainsi formée (qui s'évapore) peut exister plus ou moins longtemps et héberger des "soupes" de bord de mer, comme véritable patchwork chimiques. Certaines cuvettes sont riches en macrorestes végétaux, d'autres hébergent des algues mêlées aux minéraux en présence d'animaux marins. D'autres limitées en profondeurs ne sont formées que d'un tapis microbien déjà coloré par la présence de plus en plus élevé des sels concentrés. Les soupes ainsi formées évoluent par désintégration des matériaux exposés au soleil.
Quand ces flaques sont riches en sulfures (sulfures hydrothermaux ou sédimentaires) survenus par l'affleurement naturel suite à l'érosion, ces sulfures s'oxydent spontanément et même naturellement sous l'action des bactéries. Naissent alors des amas gélatineux, des efflorescences colorées souvent jaunes, parfois blanches… Les métaux comme le cuivre ou le fer dont les sels sont également colorés, donnent des encroutements alors verts ou couleur rouille. Les eaux chargées en sulfates ferriques sont devenues acides.
Mais les réactions acides (acidifiantes) sont aussi contrecarrées par le sel marin, de plus en plus concentré dans des saumures selon les cas. L'environnement peut alors être alcalin riche en sel de sodium dissout, notamment carbonate, chlorure et sulfate de sodium. Le biotope de front de mer peut donc amener des cuvettes acides et des gites basiques et cela aux concentrations élevées (souvent proche de la saturation) car conduit sous évaporation à la chaleur du soleil.

Les cuvettes boueuses de front de mer sont des laboratoires morcelés aux caractéristiques toutes différentes !!! La règle est justement qu'il n'y a rien d'homogène, aucune règle... Les boues, les marnes sont toutes exposées aux conditions extrêmes. Chaque cuvette est une microscènose originale (un micro monde indivisible aux paramètres uniques). Les boues qui tapissent le fond des cuvettes sont disparates et variées. Certaines sont épaisses, d'autres fines, formées de plusieurs épaisseurs successives nées par renflouement avec la survenue occasionnelles d'eaux saumâtres pour de nouvelles évaporations toujours originales... Les boues se suivent les unes après les autres, se recouvrent avec des textures différentes et des propriétés mécaniques également variées. Une onde occasionnelle peut apporter de l'eau douce par ruissellement avec des résines parfaitement rondes. Puis la compaction transformera les résines déjà ovoïdes en lentilles planes parfois écrasées aussi fines que des pièces de monnaie... Dans certains cas les résines rondes tombent directement dans des boues asséchées mais encore humectées par des saumures. Les boues encaissantes sont alors incrustées aux surfaces des résines et peuvent se craqueler aux écrasements répétés lors de l'enfouissement. Les plaques des boues encaissantes incrustées dans les premières épaisseurs de l'ambre sont très intéressantes... La fracturation est causée pas la compaction sédimentaire.





      Les boues marines reçoivent les résines (suite)...

      Les sécrétions végétales, plutôt ovoïdes à rondes (parfois parfaitement sphériques), tombent dans des cuvettes d'eau saumâtres ouvertes sur la mer, qui selon l'évaporation du moment, laissent en surface des boues, des marnes carbonatées plus ou moins pâteuses. Les résines sédimentent donc là dans des boues, surtout colorées par des linceuls bactériens. La boue est une phase calcaire microcristalline, la micrite, qui correspond à la désintégration des algues fixant le calcaire, également l'érosion des bioconstructions animales et l'usure mécaniques des matériaux par l'agitation des matériaux séchés au soleil et constamment déplacé par le battement des marées... Les boues sont donc une soupe "cuite" d'algues, de résidus animaux et de minéraux. La matière évolue à tendance évaporitique, (la boue se transforme en roche sédimentaire solide et compacte, constituée de sels minéraux). Et, à l'occasion une précipitation et/ou une minéralisation purement chimique (silicification ici hydrothermale) peut avoir lieu... Les résines végétales sont donc en contact avec une saumure (qui contient quelques espèces extrêmophiles)...






L'ecrasement avec un effet de
rebonds dans des boues souples...



Les ambres de l'Afrique de l'Ouest
-partiellement silicifiés- sont riches en
débris végétaux (étrangement désagrégés)...






L'inventaire des inclusions des ambres originaires
de l'Afrique de l'Ouest, montre le piégeage
d'espèces végétales et animales
toutes thermophiles, en
biotope d'eau...














Une véritable soupe de rotifères ! Philodina, Lepadella, Lecane, Brachionus, Euchlanis, Synchaeta,
Mytilina, Keratella, Notholca, Lecane, Adineta, Cupelopagis, Colurella, Hexarthra, Trichotria, Trichocerca,
Monommat, Habrotroch, Cephalodella, Squatinella, Limnias, Anuraeopsis, Colotheca,..
etc...
Les rotifères contemporains des eaux douces, saumâtres et marines sont nombreux...
Les ambres de l'Afrique de l'Ouest restituent ici une soupe de rotifères écrasés...
Les plaques translucides en chitine de ces animaux constellent les gemmes...















Après les rotifères, quelques amphipodes et copépodes...














Les ambres sont nés dans un
biotope chaud, d'eau calme.

      Les ambres examinés sont "constellés" de débris de plantes aquatiques, portions de lichens, bryophytes, ptéridophytes et autres phanérogames aquatiques. Des feuilles translucides arrondies présentes en amas ressemblent à celles des chiloscyphus, d'autres portions structurées assez informes ressemblent à des hépatiques à large thalle comme Conocephalum... De fines "brindilles" semblables à des herbes pourraient être des Isoetes.

      La végétation aquatique, quelques rares insectes, les rotifères épiphytes (à la surface des végétaux) comme Lacinularia restituent des biotopes d'eau. Ce sont des petites cuvettes peu profondes assez tranquilles... Cet assemblage où apparaissent les résines suggère des connexions avec une végétation arborescente poussant dans un environnement dulçaquicole calme. Des invertébrés saumâtres à marins complètent les inventaires. Plusieurs mollusques, quelques bivalves (brachidontes) et sans doute des petites portions de crabes podotremata... .






      Les résines récupérées sur les sites de dépôt peuvent être classées en trois registres de couleur (teinte rigoureusement : jaune, champagne et marron, voir ci-dessous). L'une des trois couleur, toujours homogène par échantillon, suggère une qualité différente de résine plutôt qu'un effet de colorisation qui viendrait du sol. L'hypothèse est alors que plusieurs résines d'espèces végétales (au moins trois) se côtoient dans le même dépôt dans des conditions stratigraphiques qui ne modifient pas spécialement les nuances. La teinte observée des résines est essentiellement celles des sécrétions botaniques d'entrée plutôt que celle d'effets théoriques venus du sol. Une remarque au passage qui doit être confirmée. Les résines jaunes serait les plus "collantes". Les résines claires seraient les plus malléables (plastiques) et souples... Les résines rouges à marrons seraient celles d'avantage marquées par des micro-restes végétaux, avec les traces de diffusions internes et un reliquat de siccativation... Tout cela pour dire que l'observation donne trois types de résines en entrée sur le même gite, de quoi rendre le dossier (déjà exclusif) très intéressant...

      Pour étudier les échantillons, le plus simple est de tenir une comparaison avec les momies d'Egypte... Lorsque l'on ouvre un sarcophage égyptien, l'archéologue peut être immédiatement attiré par le corps du défunt (ici l'échantillon de résine). Mais l'essentiel des indices techniques pour expliquer l'environnent du pharaon est situé dans les poussières alentours... Toute la poussière située dans le tombeau, celle également dans la crypte funéraire et celle située au contact de la peau et dans les vêtements du défunt sont précieuses. Grain de pollen, poils, cellules de l'épiderme burinées au soleil, poussières de contacts collées aux vêtements, etc... TOUTES les particules minuscules donnent les directions d'étude de l'environnement immédiat du pharaon. Pour l'ambre c'est la même chose. Chaque lentille de résine peut être imaginée comme une "momie" miniature... Certaines momies seraient de type asiatique (celles à la peau jaune) d'autres européennes (avec la peau claire) et les dernières sombres, seraient d'origine africaine... L'image ici est évidement une allégorie pour expliquer que trois types génériques de momies génériques se côtoient les unes à côté des autres... Et l'essentiel de l'information réside dans les poussières alentours. Et justement les petites portions donnent des renseignements précieux... Ici une fleur apparemment séchée est incrustée dans une résine jaune...


      Des fleurs de graminées (Poaceae, ci-dessous) collées, incrustées aux résines !?

      Les résines (fraîches et indurée) situées aux premières épaisseurs du sol dans des sables exposés au soleil (surtout chaud d'Afrique) peuvent monter en température et devenir temporairement et partiellement collantes aux surfaces... Une inclusion végétale (portion d'une graminée Poaceae) est incrustée ici dans un ambre jaune. La petite portion végétale est une portion de bractée desséchée avec une forme en pointe caractéristique. L'inflorescence est formée de plusieurs glumes. L'épillet est celui d'une graminée (Poaceae).


Les gemmes fossiles sur le site peuvent être cataloguées
en trois teintes principales (sans graduation). Et si les
inclusions sont surtout celles d'espèces aquatiques
certaines sont aussi terrestres comme ces
petites portions de graminées !



Ressemblant à une portion de Schoenefeldia gracilis voici
une petite inclusion végétale extraite d'un ambre jaune...




Les portions de graminées antiques Poaceae existent à l'état fossile dans l'ambre.
Voici un exemple trouvé dans l'ambre dominicain... Les Pooideae
sont une sous-famille de plantes monocotylédones de
la famille des Poaceae (Graminées).





Trois registres pour la couleur (sans graduation)...
Voilà typiquement, le genre de chose qui semble simple et rapide à produire mais
qui demande une réflexion longue et patiente. Les ambres ramassés peuvent
être classés par couleur franches. Et l'explication sans teintes graduées
est problématique. Le sujet ne trouvera qu'une explication qu'en
examinant les syninclusions et d'autres paramètres alentour...












Un copal d'Afrique de l'Est contenant des restes
d'acacia et des fourmis pour raconter
l'ambre de l'Afrique de l'Ouest...

      Résumé de la situation. L'ambre d'Ethiopie (l'échantillon montré ci-dessus) est rigoureusement un matériau TRES ancien (daté du crétacé), environ 100 millions d'années... Même après étude au laboratoire avec la participation des meilleurs chimistes accompagnés des botanistes les plus pointus, les scientifiques ne connaissent pas l'affinité botanique et sont incapables de dire si le matériau est de type ambre ou copal... C'est très ancien, certes, MAIS on n'en sait pas d'avantage... Les scientifiques ne savent donc pas si la plante à l'origine de l'ambre d'Ethiopie est un résineux ou une plante à fleur...Par le matériau d'Ethiopie (crétacé) restitue des insectes et des fourmis... Ceci étant... En étudiant les insectes en suivant leurs affinités, leurs comportements intimes (éthologie), on peut déduire le caractère des plantes alentours. C'est un peu : "dit-moi qui tu es, je te dirais où tu vis et ce que tu manges..." DONC, en utilisant les acteurs entomologiques situés dans les matériaux on peut aller chercher des informations intéressantes que la chimie de laboratoire ne donne pas.
Pour trouver des informations sur l'ambre de l'Afrique de l'Ouest (étant dit que la chimie n'a pas toutes les réponses) j'interroge les fourmis... ET, j'ai une PIECE EXPLICITE !!!! En travaillant sur le copal (daté de 2 millions d'années) de l'Afrique de l'Est, j'ai une observation / démonstration INTERESSANTE. En fait la fourmi fossilisée dans un échantillon m'indique, me suggère qu'il y a autour d'elle des matières utiles qu'elle prospecte. ET ce sont des portions d'acacias et des graines. L'acacia libère plusieurs sécrétions végétales dans une résine copal (de l'Afrique de l'est) qui, précisément, n'est pas celles des acacias...
En fait dans l'Afrique de l'ouest, c'est la même chose, PLUSIEURS sécrétions botaniques sont là aussi mélangées !!! Ce n'est pas la chimie au laboratoire qui me renseigne MAIS ce sont les insectes présents qui me donnent des indices et me permettent de tenir des déductions.
Pour les ambres de l'Afrique de l'Ouest, il y a au moins trois arbres impliqués dans les sécrétions... Par contre, il n'y pas d'insectes encore identifiés... Toutes les sécrétions observées, laissent à ce stade de l'étude, des indices correspondant aux végétaux de l'Ordre des Fabales (un très grand groupe botanique dans lequel existent les acacias mais pas seulement)... La présence des insectes dans les ambres de l'Afrique de l'Ouest devrait être TRES RARES car les résines ont séjourné dans un gîte où il n'y a pas tellement d'insecte, là où le piège (entomologique) ne fonctionne pas vraiment. Les résines ont sédimenté dans un environnement marin et de l'estran, avec des vents forts par exemple... Ce n'est pas là où l'on capture le plus d'insectes...
Les entomofaunes sont un bon indice pour étudier les plantes alentours, à défaut d'insecte, il faudra opérer autrement.



      Une affinité botanique difficile à cerner et problématique à certifier.

      Etudier l'affinité botanique des ambres (et même des résines indurées subfossiles plus récentes) par la prise en observation des inventaires forestiers risque d'être problématique... Sans aller bien loin dans les raisonnements, le constat est là sans appel : les forêts primaires locales sont toutes sous aménagement humains... Et les influences (estimées à par les experts à plus de 80%) se situent avec des espèces introduites. L'arbre qui a donnée l'ambre antique risque fort de rester l'inconnu du dossier, d'autant qu'il y a des mélanges de plusieurs sécrétions végétales combinées dans les mêmes échantillons. fossiles.. L'idée qu'une analyse chimique expliquerait tout, comme par magie, est une vue de l'esprit...

      L'idée pragmatique de questionner un botaniste pour avoir l'inventaire précis des arbres distribués actuellement dans le paysage (et la région de prospection) est intéressante. Par contre si l'on tient le sujet des acacias il ne faudra pas oublier le décalage temporel  !. En effet, les arbres plantés récemment par les organismes gouvernementaux pour luter conte l'érosion des sols comme cela existe pour les Niayes (les bandes côtières le long du littoral Nord de Dakar et tout au long du fleuve Sénégal), les aménagements sylvo-pastoraux, les plantations villageoises, les plantations expérimentales de gommiers, etc, ne restituent pas forcément l'équilibre anciens des espèces autochtones (éventuellement endémiques) à 500 ans et la même remarque se pose d'avantage encore si l'on remonte de plusieurs millions d'années dans le passé... Les arbres modernes plantés par l'homme (tout récemment) ne vont pas forcément correspondre aux affinités botaniques des matières géologiques...







Important, voici un rappel qui montre
que l'on a encore rien trouvé
de crétacé sur la côte
ouest de l'Afrique.


      Pour éviter de se perdre en tergiversations, voici une synthèse des choses à savoir pour réfléchir et mieux appréhender le dossier de l'ambre africain.

      Succin, ambre, ambre jaune, gédanite, copal, gomme, gomme arabique, résine de gommes, résinites, rétinite, copalite, succinite, oléorésines des plantes à fleurs, sécrétions indurées, ambres subfossiles et suints récents... Etc... Que de subtilités dans ces notions, surtout si les définitions "fluctuantes" varient selon les interlocuteurs, également par époques et par sources régionales...
Celui qui intègre le sujet de l'analyse des ambres avec des connaissances fausses et des bases limitées peut vite passer à coté de l'essentiel. L'ambre, n'est pas le copal qui, lui même, n'est pas la gomme arabique, laquelle, n'est pas la résine de gomme... etc, TOUTES ces matières ont des spécificités propres (originales) et des propriétés vérifiables...
Maintenant, ceci dit, le processus du temps qui, par dessus toutes les choses, transforme les matières vers un état plus ou moins stable, n'est pas responsable, à lui seul, des noms attribués aux matières... Autrement dit ce n'est pas la fossilisation qui détermine, seule, la nomenclature des matières... Et, c'est un secret de polichinelle, mais pour compliquer le sujet à l'extrême, disons qu'il existe 5 définitions de l'ambre, chacune basée sur des notions de rentabilité commerciale...

POUR résumer l'essentiel des bases en simplifiant à l'extrême :
1) Ambre : c'est la sécrétion fossilisée des résineux.
2) Copal : c'est la sécrétion indurée (= durcie) des plantes à fleurs.
3) Copalite : c'est la fraction du copal géologique qui a effectivement fossilisé.
4) Succin ou Ambre jaune : c'est le nom générique des seuls ambres des pays baltes. Ces matières contiennent 8% d'acide succinique.
5) Gédanite : c'est le nom générique de toutes les résines fossiles des pays baltes, même celles qui n'ont pas 8% d'acide succinique.
6) Gomme : c'est un exsudat végétal, qui séché, solide, alors débarrassé de la sève (qui n'est que de l'eau), reste hydrophile. Cet exsuda qui gonfle à l'eau ne fossilise donc pas.
7) Gomme arabique : c'est l'exsudat le plus connu des acacias. Mais les acacias donnent aussi d'autres sécrétions végétales.
8) Résine de gommes : ce sont des sécrétions végétales faites d'un mélange de résines et de gommes. Ces matières, provenant d'acacias mais pas seulement, résistent géologiquement mieux que les gommes, mais disparaissent le plus souvent au temps car elles contiennent souvent des sucres.
9) Oléorésine : c'est le nom donné aux résines lorsqu'elles contiennent des essences volatiles.
10) Résine : ce sont mélanges polymères végétaux présents chez certains conifères mais pas tous... Les matières qui polymérisent (végétales) peuvent fossiliser.
11) Sève : c'est un liquide nourricier des plantes, c'est essentiellement de l'eau... En aucun cas l'eau fossilise...

Complément à tout cela :

      Les suints végétaux ramassés lors de prospections (peu importe le type et le lieu) qui montrent des patines burinées aux surfaces et des croûtes bien marquées avec des reliquats d'échanges nés dans le kérogène sont TOUJOURS intéressants, d'autant plus, si les échantillons marqués d'une silicification hydrothermale (voir ci-dessous) proviennent de lieux vierges d'études et que les gemmes ont des formes marquées (écrasées) très spécifiques...



Unique :
une silicification hydrothermale !










      Rien de bien scientifique à cela, mais les collectionneurs pour commenter leurs matières donnent parfois des noms de classes aux ambres selon leurs formes. En effet, selon la conformation de base des échantillons géologiques, des noms plus ou moins reconnus sont utilisés... On parle de "lentille" lorsque la résine est détachée de son support et flotte au gré de l'eau et devient ronde à ovoïde... Lorsque la sécrétion est encore associée à l'arbre, éventuellement connectée au sol, aux racines, on parle plutôt de "rotule". Lorsque le déversement végétal est vertical, pendulaire et aérien on parle de "stalactite"... Lorsque le suint est initié dans l'intérieur du tronc, on parle de "poche"... Et lorsque le gluau tombe vertical sur un support plan, horizontal, on explique la "flaque"... Donc : lentille, rotule, stalactite, poche et flaque... Ici l'essentiel des ambres africains est constitué de lentilles, formées sous l'eau et transportées par l'eau, lentilles, par la suite, écrasées par les roches encaissantes...



En tenant la lecture de la forme des échantillon, certains
ambres montrent quelques particularités étranges...





Un ambre a bien ici mémorisé
l'empreinte en négatif d'un coquillage...



































Voici, ci-dessous, une pièce exceptionnelle !
A une époque lointaine, un arbre enrésiné qui
chute dans la mer par le jeu de l'érosion a
décroché du socle marin des fossiles
(Stromatolites) pour rapporter des
inclusions improbables aux
spécialistes qui doivent
admettre que le piège
végétal collant des
résines dépasse
largement le
cadre
conceptuel de
la forêt continentale.
INCOYABLE : des Stromatolites dans l'ambre !





Les ambres africains sont tellement précieux, qu'ils
méritent d'avoir leur exposition...




Mars 2019 - Les ambres
d'Afrique de Madame
Crespin font leur
exposition...













L'exposition est une énorme réussite (un petit complément ici)...













Ci-dessus, des fermentations bactériennes sont
cristallisées sur des rotifères coloniaux
et ci-dessous des fourmis... Voici
donc des exclusivités (2019)
inconnues de la science !














Ci-dessous, ressemblant à des "sternites thoraciques"
voici une inclusion très étrange dans l'ambre africain...















Etude des dépôts et des sables ambrifères.

      Les ambres crétacés de l'Afrique de l'ouest sont nés dans un environnement marin (chaud) très particulier. Les ambres africains sont constitués d'une soupe putride fermentée... Des sécrétions végétales (d'au moins trois arbres différents, donnant trois couleurs bien repérables) sont tombées dans des cuvettes marécageuses exposées au soleil dans lesquelles existe un lit de matière marine en décomposition. Les résines séjournent dans des flaques plus ou moins profondes, des cuvettes sablonneuses ouvertes sur le littoral entre les marées hautes où s'accumulent divers détritus amorphes et notamment des organismes marins. Le suint végétal tombe à quelques mètres ou arrive par érosion dans ces cuvettes d'eaux chaudes où la matière organique fermente. L'évaporation de l'eau saumâtre au soleil augmente la concentration des sels et des minéraux qui imprègnent le suint végétal, lequel reste collant au soleil brûlant... Les résines constamment ramollies (selon les alternances jour / nuit et les marées) peuvent à l'occasion se recombiner, se recoller les unes aux autres au hasard des mouvements du sable qui bouge sur ces dépôts de pentes (colluvion) lorsque les cuvettes asséchées redeviennent planes par l'érosion... Certaines résines sont plates, écrasées comme des galettes. La sécrétion végétale qui séjourne dans ces eaux surchauffées (saturées de minéraux en solution) colle divers particules de coquilles marines qui sont alors conservées sous formes de traces (carbonate de calcium) dans l'ambre... De plus et c'est unique, les gemmes sont solidifiées par une silicification hydrothermale partielle. La silice imprègne les gemmes en profondeur. La silice cristallise d'ailleurs sur les fermentations bactériennes par dessus les restes organiques cuits au soleil. Dans les ambres, on voit de nombreuses fermentations bactériennes cristallisées... La silice colloïdale amenée par les eaux chaudes à minéralisé autour du dégazage bactérien (trace de floculation)... Les seules inclusions d'insectes qui arrivent dans les cuvettes sableuses putrides sont apportées par le vent. La fourmi présentée dans ce dossier a été transportée (déjà morte) par le vent dans les cuvettes marines exposées au soleil. La fourmi a d'ailleurs une morphologie surtout étrange, car l'insecte a de très grands yeux orientés vers le bas. Dans cette "soupe végétale", cuite au soleil, il existe de très nombreux restes végétaux parfaitement bien conservés comme des branches formées de trachéides et de tissus spongieux... Mais le caractère singulier, ici, c'est la silicification hydrothermale partielle qui a bloqué toutes les diffusions fluides internes. Les inclusions des ambres africains sont ici toutes dans des gemmes translucides, diaphanes, vierges de diffusions. Les résines ainsi baignées (pour ne pas dire cuites et marinées) en milieu abiotique marin ont une dureté très élevée, une densité également importante. Pour s'en convaincre, on peut rayer facilement un succin balte (né en forêt oligocène) par un ambre d'Afrique de l'ouest...
La gemme africaine est unique sans comparaison possible, tous gisements d'ambres étudiés au monde... Les ambres à inclusions originaires de l'Afrique de l'ouest ont été solidifiés par une silicification hydrothermale...







Les études morphoscopiques des grains des sables associés à l'ambre (certains sont d'ailleurs incrustés dans les surfaces) consistent à identifier la nature, l'origine et le degré d'usure des particules sédimentaires pour déduire le dépôt. Sur certains échantillons, les grains sont plutôt variés et, inversement, parfois triés (en majorité) sur d'autres. Le sable trié est d'avantage celui fluviatile, avec l'impact d'un transport hydraulique sur le matériau d'origine. Les résines semblent conduites parfois avec l'eau de ruissellement (des sables donc calibrés) mais arrivent dans des cuvettes où le sable apparaît sur plusieurs catégories. Tous les grains ont cependant peu d'arêtes estompées (le transport est donc limité) les grains ne sont pas ronds mats ou dépolis invalidant l'effet éolien d'érosion. Le sable est plutôt côtier (parfois assez fin) mais tantôt grossier (quartz nu) avec le témoignage de la pluralité des agents d'usure côtiers. Le biotope est celui de dunes d'avantage marquées par l'érosion mécanique et océanique que par l'érosion éolienne (usure au vent).
















C'est la force de l'eau qui est responsable de la granulométrie
des roches encaissantes ambrifères. L'eau en mouvement
déplace les particules élémentaires alors triées
par calibres parfaitement identifiables.






















Et incroyable !!! Déjà de nouvelles découvertes !!!
Autant le premier gisement (décembre 2018)
avait des influences marines, autant, cette
fois, le dépôt est terreste... C'est ici
un nouveau gisement !
 



Avril 2019, voici une autre découverte ! Un autre ambre
exclusif est à l'étude... Voici un ambre fossile
ayant sans doute quelques affinités
avec les palmiers...











 

Décembre 2018, nous découvrons (et c'est une exclusivité sur le site Internet Ambre.jaune.free.fr), un gisement d'ambre sur les côtes de l'Afrique de l'ouest... Incroyable - formidable génial !!! Mais, STOP. Coup d'arrêt pour l'enthousiasme général : les prospections géologiques sont impossibles. Les strates ambrifères sont sous-marines. Il est décidé de prospecter plus en amont... Et, mars - avril 2019, la chance, la réussite sourit aux audacieux et nous découvrons un nouveau site d'ambre, cette fois, continental ! Ah les inspections pointilleuses vont pouvoir commencer... Bizarrement, bien qu'il y ait des ressemblances, le second ambre est différent (et même très singulier)... Autant le premier ambre a rapporté un bestiaire hors norme sous influence marine (des écailles de poisson, des huitres, des bivalves, des rotifères des gastéropodes, des bryophytes, des hépatiques, des algues, des copépodes, des amphipodes, des branchiopodes, des moules, des éponges, des coraux et ce qui semble être même des stromatolites), autant le second est vierge de tout !!! Incroyable mais vrai, l'ambre continental avec des indices de palmiers silicifiés, n'offre aucune inclusion piégée. Voilà qui nécessite une enquête forcément et attentive...

Les prospections se suivent et s'enchaînent... Et sur le site boisé, en creusant pour atteindre les niveaux à ambres, une chose bien singulière et de plus en plus évidente apparaît. Il y a un décalage fort (une rupture nette) qui existe entre les archives souterraines et le model vivant tel qu'il est structuré en surface.
Bien évidemment, le sous sol concerne une époque éloignée antique... Et, la surface représente le présent...
Nous sommes d'accord. Voyons donc quelles est cette "rupture". De quoi parlons-nous ?

Les indices observés et collectés au sous sol lorsque l'on arrive à la strate d'ambre sont ceux de l'estran, cette zone de marnage où l'on peut lire le déplacement des éléments déjà accumulés ici et là dans la zone intertidale. Le replat de marée est alors parsemé des petits chenaux (ce réseau de petites rivières en tresses ouvertes vers l'océan) ramifiés dans une plaine alluviale. La stratigraphie fine du sable, la disposition de tous les petits indices solides dispersés permet de comprendre la concentration gravitaire des ambres (évidemment légers) conduits par l'eau en mouvement. Les niveaux sont régulièrement exposés à l'érosion de l'eau, mais la surface topographie étant assez horizontale les choses évoluent en douceur, calmement... Tout cela se lit par déduction dans le sable ambrifère profond. Ok. Jusque là rien d'anormal.

Par contre vers la surface, plus rien. Aucun mouvement de quoi que ce soit. Toutes les matières holocènes de surface (qui peuvent représenter plusieurs mètres) sont homogènes. Les graviers et petits éléments divers sont distribués de façon homogène et continue. Le couvert végétal est installé, certes. Mais ce n'est pas lui qui influence quoi que ce soit sur l'effet de l'eau... Il faut d'avantage chercher une régression marine... A topographie identique, selon que l'on est dans le passé (en profondeur) ou d'avantage vers les strates en surface (dans le présent) on examine des archives marines ou terrestres...

Les premières découvertes d'ambre en décembre 2018 correspondent rigoureusement à des ambres de mer. Toute la biodiversité conservée dans les résines sédimentées dans des cuvettes surchauffées au soleil, restitue un écosystème végétalisé sous influence marine. Puis, en mars 2019, les nouvelles prospections en amont restituent cette fois des strates continentales. Sont-elles comparables, si oui, jusqu'à quel point ? Cette fois il semble que la résine fossile puisse être celle (générique) d'un palmier.

Un ambre de type "palmier" semble installé dans des unités du paysage épargnées du front de mer. Et, en ces lieux, le cycle de l'eau, le mouvement général de l'eau n'est pas responsable d'une érosion qui dessine des chenaux... L'eau circule certes, mais différemment, d'avantage par infiltrations diffuses mais sans ravinement... Et les indices sont très précis.

Les ambres en effet en ces lieux ne sont plus ovoïdes et ronds (roulés par les eaux), les ambres ne sont plus écrasés par les glissements de terrains (dépôts de pentes en colluvions), non, c'est différent ! Les ambres ont cette fois la forme originelle des rognons disparates et informes formés aux troncs des arbres et aux racines... La patine des ambres ici démontre qu'il n'y a eu aucun écrasement d'aucune sorte, ni le moindre déplacement des matériaux. La signature est si expressive que l'on peut replacer tous les échantillons d'ambre sur une carte !!!! La forme des ambres permet de dessiner le paysage ! Ici c'est ambre roulé dans l'eau de mer. Ici c'est un ambre écrasé dans les dunes inondées. Et là, cet ambre, en rognon, est résolument terrestre. Chaque ambre reprend sa place dans le paysage fossile. C'est assez incroyable, mais les gemmes racontent le caractère des lieux. Et, l'observation étonnante ne s'arrête pas là. Quittons le sous sol et remontons à la surface...

L'écosystème forestier d'Afrique de l'ouest (le couvert végétal, donc, contemporain) montre une richesse bien documentée qui trouve des correspondances à l'œuvre en Afrique de l'Est avec le copal de Zanzibar et de Madagascar... Ici en Afrique de l'Ouest, la forêt qui recouvre les deux gisements d'ambre (marin et terrestre) ne correspond pas du tout à l'archétype souterrain qui à donné les gemmes fossiles. Et c'est bien là le problème. Les archives fossiles en Afrique de l'Ouest ne fonctionnent pas avec le modèle connu du copal...
En effet, le copal de l'Afrique de l'Est est très particulier. Très étirées, les coulées progressent sous forme de stalactites et sont très insectifères. A l'inverse, pour l'ambre de l'Afrique de l'Ouest, les résines n'auront jamais été pendulaires et les sécrétions (sans doute toxiques) n'ont piégé pour ainsi dire aucun insecte. Deux fourmis seulement ont été identifiées dans l'ensemble des prospections.
Dit autrement : les archives géologiques de l'Afrique de l'ouest montrent un ambre de mer et un ambre continental issus d'un model très original disposé autour d'une plaine alluviale où les résines exsudent d'une façon tout à fait hors norme, très éloignée du model copal installé à Madagascar et Zanzibar.

Les ambres de l'Afrique de l'ouest ne sont surtout pas nés de sécrétions pendulaires, style stalactites aériennes étirées par le jeu de la pesanteur. Et ce caractère noté est très marqué. Pour réaliser des interceptions strictes d'inclusions amorphes et/ou dénuées de forces et d'autres très fragiles comme le plancton pour aller jusqu'aux stromatolites, il faut partir sur des "SUPER" mangroves et d'autres arbres (chimériques) installés dans les fonds marins... Le mode de sécrétion de telles résines pour capturer tout ce bestiaire marin hétéroclite n'a rien de comparable avec le model du copal aérien de l'Afrique de l'Est. Le mode opératoire des résines (par interception stricte dans l'eau saumâtre) est singulier, différent sans comparaison possibles. Les oléorésines ici sont totalement hors model. Les résines à l'origine des deux types d'ambres de l'Afrique de l'Ouest ne suintent pas de façon pendulaire (à la périphérie des troncs aériens). Et, les propriétés intrinsèques des sécrétions végétales sont également différentes.

Le plus intéressant dans ce sujet est le temps géologique et la rupture de modèle. Le piégeage en milieu marin nécessite des arbres résistant à l'eau de mer. Le caractère silicifié également des gemmes suggère des substances en amont qui ne devaient pas être hydrophobes. Le défaut de toute entomofaune piégée suggère aussi une toxicité aigue des sécrétions... La distribution des lots en trois couleurs monochromatiques invariables suggère trois types d'arbres. La forme des échantillons roulés par l'eau atteste d'une origine inondée... Il faut de vrais bouleversements (autre qu'une régression marine avec une évolution légère du climat) pour passer d'un modèle à un autre... Deux types d'ambres fossiles (très particuliers) installés sous un couvert végétal contemporain qui raconte bien le model du copal de l'Afrique de l'Est, le dossier est absolument étonnant à tous les étages...
















Le même ambre de palmier observé, ci-dessous, cette fois en lumière noire (UV).





Le rônier ou borasse, l'arbre appelé Borassus, est un
genre de palmiers qui pourrait bien avoir quelques
affinités avec des résines paléontologiques
fossiles retrouvées en Afrique de l'Ouest.
Ce dossier est à l'étude...






























Les strates ambrifères, en terrains forestiers, sous des palmiers.

Disposés sous les couches sédimentaires meubles de la surface et compactés sous un lit de glaise d'une épaisseur de 60 cm environ, les sables ambrifères géologiques sont disposés en strate assez homogène selon une épaisseur de 3 mètres de puissance environ. La strate sablonneuse contenant les ambres géologiques est cimentée par les processus chimiques hydrothermaux. Les sables encaissants (fins à gros) sont perminéralisés. Cela se produit après l'enfouissement des matériaux quand les espaces vides des anfractuosités (autour des bois par exemple) se remplissent d'eaux souterraines riches en minéraux et que ces éléments précipitent et cristallisent aux surfaces des échantillons en comblant surtout les espaces vides dans les roches encaissantes. Ce processus de solidification des sols est bien visible au niveau de ces petites traces blanches dans les trous de prospections (le long des parois au niveau du plan de coupe vertical dans les fosses).

Le point très intéressant ici, c'est l'état de conservation très bon, presque parfait, des dépôts originels (qui n'ont pas été remaniés par l'érosion). En lisant la granulométrie des grains de sable différent selon les emplacement, en utilisant la forme spécifique de chaque lentille de résine, en observant la patine d'abrasion sur les ambres et les surfaces des macrorestes végétaux (portions de bois) on peut lire et déduire avec une précision étonnante le niveau détaillé d'organisation spatiale du biotope ancien... Ici ce sont les racines d'un arbre, là c'est un chenal d'eau douce, à cet endroit c'est une érosion de quelques centimètres qui aura déplacé les résines à la suite de la bascule d'un arbre mort... etc.

Dans la microscènose ancienne tous les éléments constitutifs originaux sont encore en position. On peut lire les chenaux anastomosés d'une rivière fossile... Et c'est dans ce sens que certains espaces prospectés sont riches en échantillons d'ambre tandis qu'à quelques distances, (quelques centimètres seulement) les sables ne restituent rien, aucun ambre fossile... La lecture des indices du sol (le déchiffrage stratigraphique des indices conservés dans les roches encaissantes) permet de déduire la position des cuvettes à ambre du paysage antique.

La strate ambrifère constituée de sables perminéralisés permet une lecture taphonomique des processus anciens d'enfouissement... Ce niveau de conservation stratigraphique est assez exclusif, tout comme de nombreux autre points géologiques et biologiques concernant les dépôts d'ambre de l'Afrique de l'Ouest.







L'extraction manuelle des ambres est ici rendue difficile, car les sables encaissants, perminéralisés par des processus hydrothermaux, (confer les flèches sur les images ci-dessus), sont géologiquement solides et accessibles qu'en profondeur... L'ambre d'Afrique, rare, magnifique et très précieux ne se mérite qu'après par un long travail de prospection difficile...






















Petit récapitulatif des découvertes
d'ambres réalisées par Mme Crespin :





Silicification et Perminéralisation des ambres.

La silicification est un "enrichissement" qui peut aller jusqu'au "remplacement" d'un matériau carboné par une fraction soluble de silice. C'est surtout les propriétés génériques de la matrice englobante qui conditionne les réactions relativement rapides. Selon le matériau hôte, les réactions impliquées peuvent être de type dissolution / précipitation / imprégnation. Les réactions de plusieurs types peuvent être simultanées. La quantité et l'emplacement de la matière organique et le caractère de la silicification, comme tous les types de fossilisation, peut produire des éléments différemment stabilisés. Le gîte marin africain est susceptible ici d'apporter des végétaux et les mollusques à coquilles calcaires, une fraction de calcite, dans des sédiments carbonatés et tout cela dans des environnements avec une silice dissoute élevée. Pour comprendre le principe de la silicification des matières organiques, il est intéressant de faire quelques expérimentations comme celles de Leo et Barghoorn 1976, Karawoe et Jefferson 1987, Akahane et al. 2004, Ballhaus 2012.
Sans rentrer dans le détail, les faussaires savent bien que faire macérer des organismes (végétaux ou animaux) une semaine dans l'eau de mer chauffée, constamment renouvelée, offre des contrefaçons indécelables. Les fossiles contrefaits sont un substitut lucratif bien difficile à révéler. La silicification expérimentale est le domaine des faussaires (cupides) qui fabriquent les supercheries en laboratoire plutôt que d'explorer les choses dans leurs contextes naturels.
La silicification (ici des ambres originaires de l'Afrique de l'ouest) est une imprégnation (pénétrante, profonde et intime) de la gemme par de la silice en solution (en phase liquide). Durant une période de macération, lorsque la sécrétion végétale baigne dans une eau saumâtre surchauffée au soleil, le suint végétal, qui n'est pas complètement hydrophobe, absorbe une faction de silice. La gemme se solidifie alors par imprégnation d'une fraction minérale de silice. La gemme végétale reste diaphane, translucide et gagne en solidité.

Ceci étant les ambres de palmiers sont légèrement différents. Ils ne sont pas "totalement" silicifiés. Nés, déposés en terrains secs, les ambres sécrétés par les palmiers sont d'avantage enrobés, encroûtés aux seules surfaces par des précipitations de minéraux. Les ambres de palmiers sont perminéralisés.




Ambres silicifiés - Bois opalisés fossiles : (métasomatoses) mêmes genèses.

Les ambres africains silicifiés en dépôts lagunaires sont à rapprocher des bois opalisés australiens. Le phénomène d'imprégnation de la silice est identique dans les deux cas. Lorsque l'on étudie la végétation opalisée australienne et particulièrement le bois et sa texture, on remarque que la majeure partie des macrorestes végétaux, le bois opalisé, est sableux. Ceci suggère que la roche sédimentaire crétacée s'est formée pendant une période plus sèche. Le gîte géologique originel n'est pas spécialement celui des tourbières. Dans ces dépôts qui évoluent vers l'assèchement, l'évaporation concentre les éléments chimiques. Les conditions devenues extrêmes permettent aux bactéries d'initier les processus des premières transformations chimiques. Les matériaux végétaux évoluent vers le pôle minéral plutôt qu'en mélanges de matières décomposées de type combustibles fossiles. L'opalisation des bois en terrains soumis à s'assèchement progressif est comparable à la silicification des résines en cuvettes sablonneuses. Les ambres devenus silicifiés sont comme ces bois opalisés. Dans les deux cas une eau sursaturée en silice imprègne les matières qui se minéralisent en conservant le détail de leurs structures les plus fines... Tout ceci pour dire que les ambres silicifiés africains sont particulièrement intéressants... Opalisations, silicifications : mêmes processus, mêmes genèses, on parle de métasomatose (ce sont des contaminations, des imprégnations chimiques).



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