La légende de l'ambre

L'ambre, dont les couleurs vont du jaune or au brun sombre, du blanc complètement opaque au miel zoné translucide est une oléorésine fossile que l'on trouve principalement dans les sédiments marins des bords de la mer Baltique. Ce matériau précieux, qui résulte de la polymérisation de plusieurs sécrétions antiques végétales (gédanites), s'est formé il y a 20-50 millions d'années, selon les gîte, remaniés plusieurs fois par l'érosion et transportés vers la mer en terrains pentus par les grands glaciers du nord de l'europe.
A coté de cette observation scientifique, la matière -tendre et plus ou moins translucide- a aussi une origine légendaire. L'évocation de l'ambre est inséparable de l'histoire de Phaéton... Personne ne voulant croire à sa filiation divine, Phaéton, fils du soleil, Hélios, souhaita conduire le monde, et, ... son manque d'expérience est à l'origine de l'ambre. Voir le poster

L'ambre doré, qui est couramment utilisé en bijouterie et joaillerie et, également façonné pour la fabrication d'objets ornementaux, est une oléorésine fossile sécrétée par des conifères antiques de la Baltique. Mais, la matière d'origine végétale est empreinte d'une genèse légendaire divine.
L'ambre jaune de la Mer Baltique existerait selon la manifestation des douleurs des arbres qui auraient pleuré en bordure des rivières... Des larmes de peupliers tombées dans l'Eridan seraient à l'origine de l'ambre.

En mêlant la mythologie et la science, on peut se poser la question si l'Eridan n'aurait pas finalement pour origine les terres de l'Ethiopie actuelle. Car, c'est en Ethiopie que l'on trouve parmi les plus vieux ambres à insectes... C'est d'ailleurs dans ces pierres que l'on a identifié l'ancêtre des fourmis...

      L'ambre existerait selon la manifestation des douleurs des arbres qui auraient pleuré en bordure des rivières. Dans la mythologie grecque l'ambre est lié à l'histoire de Phaéton, qui, conduisant le char de son père Hélios, s'est approché trop près de la Terre suscitant alors un incendie. Pour l'éteindre Zeus fit tomber Phaéton du ciel dans le fleuve Eridan. Les sœurs de Phaéton, les Héliades, pleurèrent désespérément la mort de leur frère…

      Hélios, dieu du soleil et de la lumière doit régulièrement lever le soleil. Il s'élance donc chaque jour sur son attelage de feu pour porter la lumière à la terre. Phaéton, son fils, a été élevé par sa mère la déesse de l'Océanie Clymène. Phaéton, voulant connaître son père et désirant surtout couper court aux railleries de ses camarades qui ne croyaient pas à son ascendance divine, força les portes du palais du Soleil. Malgré les mises en garde sur les dangers d'une telle mission pour un mortel, Phaéton entra dans le palais… Expliquant qu'il voulait se faire reconnaître, il obtint le privilège de conduire le char du soleil.

      Mais effrayé, et rapidement dépassé, il ne sut contenir les chevaux. Inexpérimenté, maladroit, il perdit le contrôle de l'attelage qui se rapprocha trop de la terre, se renversa, faisant brûler les montagnes. Les habitants d'Afrique devinrent noirs et les immenses déserts se formèrent... Le cri que la terre poussa parvint jusqu'aux dieux... Déméter, Déesse de la fertilité et de la Terre nourricière hurla en voyant brûler ses récoltes. Elle protesta vigoureusement et alerta Zeus, lui montrant les blés qui s'enflammaient. Zeus, Dieu des dieux, pour éviter le pire, lança alors ses foudres pour arrêter l'attelage dans sa course folle. Les chevaux furent précipités dans la mer et Phaéton, en feu, tomba alors dans le fleuve Eridan (le Pô).

      Les sœurs de Phaéton, les Héliades, pleurèrent sa mort pendant des mois sur le bord du fleuve. Les dieux, emplis de compassion, les changèrent en peupliers, pour qu'elles puissent éternellement lui porter miséricorde.

      Leurs larmes dorées sont autant de gouttes qui encore maintenant se transforment en perles d'ambre étincelantes.

Outre l'histoire de Phaéthon et des Héliades d'autres allusions légendaires existent pour l'ambre.

-1) Pour Sophocle (494 - 406 av. J.C.) l'ambre provient des larmes solidifiées des sœurs du héros Méléagre, lesquelles changées en oiseaux, pleurent la mort de leur frère. Il y a peu, les pêcheurs d'ambre de la mer Baltique racontaient qu'ils plongeaient pour récolter les " larmes des oiseaux de mer ". Ce miracle de l'apparition de substances minérales nées de la transformation de pleurs divins se retrouve dans d'autres légendes de l'Antiquité. Ainsi
-2) Théophraste (372 ou 373? - 287 av. J.C.) identifie l'ambre aux larmes du lynx. Mais il est possible que le terme de lynx désigne ici un peuple de Ligurie (Italie du nord), qui se serait procuré l'ambre de Sicile. Autre métaphore des larmes nées de l'océan pour les anciens baltes...

Originaire des forêts (pour la science) ou des pleurs divins (pour la légende), la mer est une source d'ambre, comme l'établit les récoltes baltes. Et certains échantillons comme ces beaux ambres de Klaipeda semblent indiquer qu'une autre légende, celle d'un palais mythologique, -aujourd'hui caché dans les fonds marins- pourrait bien être à l'origine de lambre.

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