Musée Jaune Virtuel / CORRESPONDANCES











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      Correspondance  : Les escargots (SCCOP) dans l'ambre birman.

      Bonjour aux membres de l'équipe du Musée Jaune Virtuel. Je suis monsieur xxx, (.../...).
Je vous présente la publication du National - geographic où le chercheur Lida xing publie un escargot unique de l'ambre crétacé. Le spécimen mesure moins de 0,2 pouces. Le fossile extraordinaire offre une visibilité incroyable dans la vie de ces créatures discrètes de l'époque des dinosaures. L'escargot était contenu dans un petit morceau d'ambre du Nord du Myanmar, également connu sous le nom de Birmanie. Il a été acheté chez un collectionneur de fossiles privé en 2016 et comprend la coque d'un second escargot moins bien préservé. Alors que la grande majorité des fossiles d'escargots ne conservent que la coquille, cette trouvaille est le plus ancien exemple jamais de tissus mous d'escargot conservés dans l'ambre, disent les auteurs de l'article publié cette semaine dans la revue Crétacé Research et rapporté sur Internet par le National-geographic.
Je ne fais que relayer cette information formidable. Et, autre information, il y a quelques jour j'étais sur le littoral près de bordeaux et j'ai trouvé des fossiles dans de la tourbe argileuse datant du quaternaire, puis dans une espèce d'argile non tourbeuse. Tout cela est fort friable et je me demande si l'argile pourrait préserver les tissus mous. Je reste intéressé par les fossiles d'hyménoptères.
Bien cordialement.
Monsieur xxx (anonymat préservé, svp Merci).






      REPONSE : Monsieur xxx... Vous ne faites que "relayer" !!! Rires - oui...
Oh, peut-être devriez-vous relayer les informations, en faisant remonter les (vrais) scoops aux équipes éditoriales (je plaisante évidemment). Peut-être pourriez vous indiquer aux auteurs et/ou aux équipes éditoriales que les tissus mous d'escargots existent par dizaines dans l'ambre crétacé !!! LES ESCARGOTS (déclarés rares) dans l'ambre crétacé birman se comptent par centaines...
Après le serpent déclaré unique, cette fois c'est l'escargot ! Nous sommes souvent interpellés pour des "scoops" de science qui constats faits sont déjà présentés, commentés, révélés sur notre site web. De plus en plus Internet est une sorte de grand auditoire à spectacle : "Regardez ce scoop!!! Pensez-donc c'est TRES sérieux, c'est une nouvelle fois publié dans la revues xxx". C'est formidable !!! La science spectacle est en marche !!! C'est encore la course aux records... Le plus vieux, le premier, le plus gros...
La paléontologie a t-elle besoin de cette "virilité" étrange (très masculine)...
La mention donnée (encore) par Monsieur xxx (chinois) dont l'objectif est quand même de faire la promotion médiatique du pays, plus que donner des bases solides des connaissances des biotopes crétacés, nous annonce cette fois LA DECOUVERTE UNIQUE d'un petit escargot (tissus mous conservés) dans l'ambre BIRMAN !!! C'est si extraordinaire, si formidable et tellement incroyable que je ne résiste pas au plaisir de vous présenter un panneau qui explique le sujet bien en amont de la publication chinoise. Monsieur, comprenez que certaines revues font désormais surtout de la science "spectacle". "Prenez un billet, asseyez-vous, venez-voir !!! Le spectacle commence : on a trouvé un escargot avec les tissus mous conservés !!! C'est unique, c'est rare ! C'est du jamais vu. C'est le premier, le plus ancien, le plus gros !!!!"





      Heu... Faut-il s'abreuver de la science "spectacle" ou préférer faire ses propres prospections ??? Toutes les semaines une revue sur le web annonce des "exclusivités" qui, vérifications prises, n'en sont peut-être pas... C'est la course et la concurrence aux publications, les scoops sont sous les feux de la rampe, avec en toile de fond, la vérité (souvent) dérisoire... Le VRAI GROS SCOOP POUR LES PETITS ESCARGOTS de l'ambre birman serait peut-être de dire qu'ils conservent AUSSI, de temps à autre, leurs couleurs originelles, confer ci-dessous...
Cordialement, Eric G.



La couleur conservée des
escargots dans l'ambre birman...




 
Voila un scoop pour le national-geographic. On pourra ajouter que
des coquilles d'œufs de ptérosaures piégées dans l'ambre
conservent, elles aussi, les traces polychromes
dans l'épaisseur des matrices calcaires...


Les tissus mous d'escargots existent
conservés dans l'ambre birman.
Il existe plusieurs références...





















      Examinons plus en détail l'inclusion en bas à gauche sur l'infographie ci-dessus... T

      Ressemblant à Oncomelania, (un petit gastéropode aquatique de la famille Pomatiopsidae), l'animal ici piégé dans l'ambre à côté d'un moucheron est sans doute un Subulinidae (car plus lisse, plus rectiligne) et l'escargot est alors effectivement terrestre car synchrone avec plusieurs inclusions du piégeage aérien.
Bon passé cette identification, donnons une remarque concernant la conservation des tissus mous.
Plus les escargots sont petits, à minuscules, moins il y a de traces liée aux dégradations, et, plus faciles sont les observations des tissus mous... Ce sont surtout les gastéropodes qui ont les plus fortes torsions de leurs masses corporelles et viscérales qui sont les mieux conservés dans l'ambre... Les coquilles sont alors plus résistantes (mois écrasées) et les tissus mous sont d'avantage conservés desséchés dans les coquilles... Et ce sont les coquilles les plus petites alors translucides qui laissent entrapercevoir les tissus musculaires et conjonctifs conservés mais rétractés en amas sombres contre la coquille... C'est le cas ici avec ce juvénile... Les tissus mous sont visibles en amas sombres collés dans la coquille devenue d'avantage translucide par le chimisme de la résine.
Depuis peu, la classification des "petits" escargots est remise sur la table et révisée de toutes parts car les ressemblances morphologiques ne suffisent plus pour cataloguer les espèces... Il faut désormais faire une classification à partir du séquençage de l'ADN, ce qui pour l'ambre, pose évidemment UN ENORME problème !!!
CQFD : dans le petit escargot, ci-dessous, les tissus mous de l'animal sont conservés... Et ce fait existe depuis que l'ambre existe... Mais la science (officielle) n'en parle qu'en 2018...


















Autre sujet. Prenons une pièce d'ambre (examinée ici), passée aux rayons-x, ci-dessous.


      Exploration aux rayons x. Pour dire les choses simplement, l'imagerie aux rayons x utilise des électrons incidents sur du matériau cible, lesquels changent de niveau d'orbite sans être éjectés en produisant une radiation ionisante qui donne une réponse blanche sur les images. Les électrons Interagissent avec la matière par diffusion ou absorption. Les photons X "utiles" pour la radiographie et la scanographie correspondent à des énergies s'étalant de 10 à 130 keV,(le kilovoltage détermine l'énergie cinétique des électrons). Le contraste blanc cliché sur l'image produite est fonction de la propriété des tissus, l'épaisseur et la densité des matières. Le rendu net des détails (d'autant meilleur que le contraste est bon) dépend du réglage (keV) qui doit être calibré selon la masse de l'objet examiné... Autrement dit l'opérateur peut proposer des images exploratoires floues si les paramètres sont mal calibrés. Pour connaître les spécifications des réglages par matériel, mieux vaut discuter avec l'opérateur...

Pour commenter l'image ci-dessous : en simplifiant, disons que la radiographie aux rayons x révèle en blanc les composés atomiques les plus lourds (ceux précisément qui stoppent les rayons x). Les dérivés métalliques, les minéraux, les os. Là où c'est blanc, c'est anormalement "lourd"... Ce sont des éléments beaucoup plus lourds que ceux carbonés qui composent le polymère de l'ambre. L'inclusion étudiée aux rayons x, ci-dessous, est une portion de la patte d'un dinosaure (100 M.A.) conservée dans l'ambre birman.










      QUESTION  : Expertise des ambres aux rayons x.

Bonjour, Tout d'abord Bravo pour votre site web très intéressant ! Nous avons récemment acquis 14 spécimens d'ambre de Birmanie contenant des plumes diverses. Dans l'un deux, nous suspectons un fragment terminal de "queue". L'appendice est-il osseux, cartilagineux ou autre, on se pose la question... L'exploration en lumière blanche au soleil est assez peu "expressive"... Nous souhaiterions alors questionner les "minéralisations" éventuelles aux rayons x. Ma question est la suivante quel type de rayon X avez vous utilisé pour vérifier la présence de vertèbres ? L'appareil d'un dentiste peut il faire l'affaire ? En vous remerciant par avance....
Bien cordialement, Marc & Pascale (société : xxx). France.





      REPONSE : Quel est LE "réglage ad-hoc" pour voir les os ? Oui, je vois la question... Bonjour...
Le type de rayon est celui situé dans la longueur d'onde de 10 nm à 10 pm. Les images ont été réalisées avec un mammographe numérique AMULET, les images rendues sont évidemment plane (2D). Voilà pour les renseignements... Cependant l'essentiel est sans doute ailleurs.
Et, la réponse que je donne ci-dessous (rédigée de cette façon) N'EST SURTOUT PAS un traité de SCIENCE "pure et dure" mais d'avantage les impressions déduites d'un naturaliste curieux qui questionne les choses...

Bon, tel que nous le savons tous, les rayons x permettent de voir les os... Ok, c'est entendu.... Plus c'est minéralisé et épais, plus la réponse donnée aux rayons x est et sera nette. L'effet blanc cliché est d'autant plus fort que la calcification osseuse est renforcée, marquée... La réponse évidemment qualitative donnée en imagerie médicale varie logiquement selon la puissance des rayons x utilisés. Plus ils sont "puissants" (dit autrement: plus on monte dans la plage des sensibilités fines), plus il y aura de "réponses" blanches sur le photogramme... Le problème du rendu qualitatif aux rayons x est d'ailleurs comparable à celui de l'observation aux UV où la réponse de fluorescence dépend évidemment des réglages et surtout du temps d'exposition... Tout cela pour dire que l'on peut discourir à l'infini sur les réglages en passant à côté de l'essentiel... Ceci étant, introduction faite, passons à la problématique particulière de l'ambre...

Observation de base cruciale : l'ambre N°3, ci-dessous, NE DONNE AUCUNE REPONSE aux rayons x... L'ambre birman, la résine végétale devenue gemme est donc une matière neutre aux rayons x. Tout ce qui rapporte une réponse positive est donc exogène, (autrement dit ce sont des matières rapportées).



Voici des ambres birmans, (collection du Musée Jaune Virtuel, 100 M.A.) examinés aux rayons x.







Tel que l'on se représente la chose, le piège collant aérien végétal, attrape parfois des animaux osseux, des vertébrés (voir ci dessous) qui ont des os... Mais, dans l'ambre devenu fossilisé, les os ont TRES souvent été digérés, désagrégés par la résine. Peu importe l'âge géologique des matières, le constat est là, dans la grande majorité des cas, les os supposés exister dans les portions décharnées de quelques dépouilles ne donnent aucune réponses aux rayons x. Dans les résines de type copal plus que dans le succin, les portions osseuses disparaissent par le chimisme des acides laissant des traces fantômes... Pour dire les choses autrement, la résine (surtout de type copal) "mange" les os beaucoup plus que la chitine des insectes ou la cellulose des végétaux... On peut s'en rendre compte en questionnant la transparence/opacité en microscopie optique traditionnelle. Le chimisme de la résine dématérialise souvent les os originels en matière alors dégradée dont l'aspect anormalement diaphane, éthéré, peu opaque, ne laisse aucun doute sur la "dissolution" chimique puis mécanique...
Donnons l'exemple (ici) d'un fossile où la résine a tellement dégradé, "digéré" l'inclusion piégée, qu'il est difficile de reconnaître un oisillon... La gemme ressemble d'avantage à une soupe de débris (indéfinissables) qu'à une pièce de collection. Dans la majorité des cas les os (minéralisés) des vertébrés sont mal conservés dans l'ambre.









Et les scientifiques se savent bien... Pour "révéler" des os disparus, ils utilisent la Tomographie CT (une exploration par informatique assez comparable aux rayons x) qui visualise cette fois les cavités, les vides conservés dans l'ambre ce qui permet de déduire les os disparus...
1) L'image CT montre le volume des espaces vides conservés, MAIS ces espaces vides ne sont pas les os.
2) L'imagerie aux rayons x montre les minéralisations dans la matière mais ne montre pas les volumes... L'un dans l'autre les deux explorations sont alors complémentaires. Et, DONNONS DEUX CAS :
A) Lida Xing pour étudier son Coelurosaure emplumé birman (ou son oisillon) réalise une exploration CT (car les os ont disparus). L'image présentée au public donne l'emplacement et l'insertion précise des plumes... Par contre la minéralisation n'est pas visionnée.
B) Autre étude, cette fois faite sur les plumes du Musée virtuel. Nous observons des plumes associées à des épanchements étranges conservés dans l'ambre qui pourraient correspondre à du sang de dinosaure... POUR démontrer l'origine animale des fluides sous les plumes, Eric G. passe l'ambre en exploration aux rayons x. Puisque les plumes sont complètement piégées en profondeur et puisque les réponses aux rayons x apparaissent aux seules bases des appendices, alors les plumes osseuses sont biens sur des socles minéralisés (validant alors le sang) car la taphonomie démontre que l'imprégnation n'est pas extérieure mais conduite et synchrone au fluage.






Les deux observations, les deux études NE MONTRENT PAS D'OS. LES VERTEBRES ne sont pas conservées (physiquement) dans la résine, les os sont dématérialisés dans les deux cas... Un réglage adapté des appareils ne va pas montrer les os CAR ILS NE SONT PAS CONSERVES. Donc tout cela pour dire que la conservation théorique dans l'ambre peut aller de la préservation parfaite (parfois les coquilles calcaires des animaux polychromes sont restées colorées) aux dissolutions les plus diffuses... D'ailleurs, un constat INCROYABLE et même déconcertant : il semble que des matières associées aux os comme du collagène puisse être conservé là où précisément les os on été dématérialisés par la résine!!!! En observation optique traditionnelle le collagène apparaît jaune (comme une laitance fibreuse) lorsque l'ambre est éclairé avec une lumière incidente bleue... Chaque ambre nécessite des réglages fins différents. Dans ces ambres particuliers, aux traces jaunes, la réflexion du signal au scanner rayon X reste une exploration intéressante car elle renseigne précisément sur l'emplacement et la déminéralisation des os...














Explorations inverse passionnante !!!! L'exploration aux rayons x montre aussi, et elle seule, les diffusions minérales et les cristallisations internes !!! L'ambre peut piéger stricto sensu des minéraux cristallisés (comme des grains de sable venant du sol)... L'ambre peut héberger des fluides arrivés de l'extérieur qui cristallisent en profondeur donnant des édifices de calcite et des cristaux de pyrites bien organisés !!! TOUT est possible dans l'ambre, tant par l'extérieur qu'en profondeur...





Au final, ce n'est pas le réglage d'une longueur d'onde particulière qui révèlera tel os ou pas. Le problème ne se pose pas dans ces termes. L'idée est d'avantage de construire une "image scientifique" de la gemme selon TOUTES les longueurs d'ondes possibles pour lire la dynamique des traces conservées dans la gemme. Les images médicales aux rayons X sont immensément précieuses pour l'exploration de l'ambre, car elles ont leur place expressive dans le panel des observations... TOUTES les lumières sont complémentaires. Chaque exploration est indissociable de la suivante, à une autre fréquence... Pour dire la chose autrement, peu importe de savoir à quelle longueur d'onde UV l'image d'un ambre a été faite. L'idée est de varier les longueurs d'ondes jusqu'à révéler le fluage... Lorsque les lignes des coulées apparaissent, l'ambre raconte son histoire.

C'est en observant un ambre en lumière naturelle et en conduisant quelques déductions que j'ai anticipé la réponse aux rayons x de l'ambre N°2. Je savais avant d'avoir le preuve en radiographie que l'ambre N°2 ci-dessus donnerait une réponse positive aux rayons x.

Il faut comprendre que TOUTES les longueurs d'onde fonctionnent pour construire des stratégies exploratoires. Si vous me demandez quelle est la longueur d'onde qu'il faut utiliser pour étudier tel ambre (particulier de telle époque, de tel gisement, de tel arbre, qui aura conservé ou pas des os), ma réponse sera : ON S'EN MOQUE ! Toutes les longueurs d'ondes dans leurs plages fonctionnent pour comprendre la dynamique générale...
Une analogie pour expliquer la chose. On explore le soleil sous différentes composante et les images fusionnées racontent la dynamique profonde. Il faut étudier l'ambre comme on explore le soleil... Toutes les composantes, avec les longueurs d'ondes associées sont intéressantes et donnent des informations.

Dernière remarque : la chitine des insectes, la cellulose végétale n'apparaît pas ordinairement aux rayons x. Or, dans certains ambres birman des organismes arthropodes apparaissent clairement aux rayons x !!!! VOILA une problématique qui démontre tout l'intérêt de considérer le dossier plus largement que la recherche d'une longueur d'onde spécifique et particulière...








INCROYABLE ! Le gammare ci-dessus apparait blanc aux rayons !
Les sels autres que ceux liés aux calcaires / calcifications sont repérés
aux rayons-X. Car ce sont des éléments "lourds". Cependant, les rayons-X
ne permettent pas d'expertiser plus en détail les minéralisations marines....
Il y a concentration minérale de quelque chose sur la crevette, mais,
image faite,... l'exploration aux rayons x ne dit pas de quoi...





L'ambre conserve les inclusions... Mais la règle est
JUSTEMENT qu'il n'y a pas vraiment de règle...












Pour les pièces les plus intéressantes (celles surtout de grande taille contenant des os), après
avoir utilisé ici le mammographe, il serait intéressant d'utiliser un scanner. Le scanner, qui est
beaucoup plus irradiant, offre une qualité, une précision d'image qui est bien meilleure et
permettrait d'avoir un aperçu 360° (3D). La résolution plus fine permettrait aussi par
exemple d'aller visionner des fractures, des fissures (sur les os longs
surtout) et de préciser d'autant la taphonomie du piégege...



L'utilisation du mammographe (ci-dessous)... Ok... Mais l'image rendue a ses limites...






 
Le scanner, pour explorer les os conservés dans l'ambre... Voici un exemple.








Utilisée au Musée virtuel l'exploration au scan 3D est un moyen extraordinaire
d'approfondir l'analyse taphonomique des fossiles. Cette méthode restitue
des vues très explicites des séquences originelles survenue à l'origine
(exégèse) des lentilles de résines fossilisées en ambres.
Cette technique permet en quelque sorte de
lire la dynamique du piégeage.












Autre sujet. Prenons le sujet très commercial de l'ambre au Mexique.



      Correspondance  : l'ambre des Chiapas.

Bonjour, Je viens vers vous (Eric) pour des renseignements. Je suis tombé sur un forum de discussion sur l'ambre des Chiapas par hasard où vous apparaissez. J'espère que cette adresse (email) est toujours active. Pour me présenter : Pierrick, enseignant de biologie et géologie, mais avant tout fervent "lécheur" de caillou et globe-trotter. Je cherche dans le monde et au fil de mes pérégrinations des souvenirs que je peux présenter à mes élèves et regarder ensuite avec nostalgie. Or je suis actuellement aux Chiapas. A san Cristobal de l'as casas pour 3 jours. Et j'aimerai en ramener un ambre, brut, pas forcément gros mais surtout trouvé un situ. Les souvenirs n'en sont que meilleurs. Auriez-vous des précisions de sites intéressants ou de mines où l'on peut faire une visite, un achat sans léser les travailleurs ? Je suis tout à fait ouvert à la possibilité de ramener un second échantillon si la chose peut vous intéresser.
En espérant avoir une réponse avant la poursuite de mon périple.
Merci d'avance pour votre aide, Pierrick.


      REPONSE  : Bonjour Monsieur. Pour les contacts et renseignements que j'ai (Monsieur Flieller me questionnait encore sur l'extraction), les mines sont une chasse gardée et sont peu ou pas vraiment accessibles... Il faut "négocier " un passe droit... Et autre sujet et non des moindres, les faux sont légions. Monsieur Nocher par exemple me demande d'expertiser un lézard acheté contrefait... Bref... Donc, attention, le touriste (avec son argent) est surveillé par les vendeurs... Ensuite Madame Durand m'a demandé aussi des informations sur l'ambre au Mexique, Madame Buffet me demande l'expertise d'un échantillon brut. Madame Laurent me demande d'expertiser una mabre mexicain récupéré en allemagne, Madame Tisseur me propose des lots à la vente, etc, etc...
Monsieur, je ne vais pas faire de longs monologues, mais si vous voulez ramener des ambres authentiques, (C'EST FACILE) alors privilégiez le brut (c'est la matière géologique non travaillée, comme montrée à droite sur cette image). Le prix est aussi TRES abordable par rapport aux "belles" gemmes évidemment contrefaites. Regardez ici l'alerte des faux concernant l'ambre au Mexique donnée aux touristes crédules. Monsieur si vous voulez acheter une pièce TRES particulière sur place (il y en a tant), je peux vous aider dans une expertise (gratuite à distance) si vous m'envoyez les images des échantillons par e-mail... Monsieur, je reste à votre disposition pour vous aider d'avantage. Voici le genre de pièces que l'on propose sur place... Cordialement, Eric G.



-=-=-=-=-



      Autre correspondance  : Expertise d'un ambre des Chiapas.

Bonjour messieurs, Je voulais m'informer à propos de ce morceau d'ambre que j'ai trouvé dans un petit kiosque tenu par une dame des Chiapas. Je suis passé souvent devant son étalage et j'ai observé plusieurs pièces, je me suis enfin décidé en me disant que si c'était un "fake", je n'aurais pas trop payé cher. (1000 pesos soit 43,50€).
Je vous ai placé ici deux photos pour que vous puissiez voir. J'ai lavé le morceau avec du savon pour enlever la poussière comme grise qui le recouvrait.
Merci, Luc Gauthier.




      REPONSE Eric G. : Bonjour Monsieur. Tout d'abord, les résines fossiles originaires du Mexique proviennent du Miocène inférieur, (daté de 25 à 35 M.A.) Les ambres Chiapas sont de type copal (ce sont des résines initiées par des plantes légumineuses). C'est une matière alors très souvent contrefaite et qui est en plus est très facile à reproduire car l'aspect parfois si translucide, pur, comme fossilisé sans imperfection, avec peu de traces, permet de proposer sans difficulté des répliques en plastiques qui imitent alors assez bien les matières authentiques. Il est difficile de pouvoir tenir une expertise (précise?) avec les photos que vous présentez. Mais, Monsieur, vous pouvez vérifier l'authenticité de votre échantillon, vous même, grâce à différentes méthodes simples que nous expliquons sur notre site... Celle qui est incontournable est évidemment l'utilisation d'une lumière noire (UV). Tous les ambres fluorescent sous l'éclairage d'une lumière UV, voici un exemple...
Si votre ambre ne fluoresce pas correctement, (sous entendu il faut voir un fluage dans une réponse graduée) sous un tel éclairage, c'est alors une contrefaçon... Cordialement, Eric G..


      REPONSE Eric G. : Bonjour Monsieur. L'ambre, peu importe son origine géographique, est une matière assez souvent translucide... Bon. Et, ceci constaté, la méthode qui consiste alors à placer l'échantillon devant une source lumineuse électrique (donc une seule longueur d'onde) n'est peut-être pas la solution la plus judicieuse d'examiner les détails... En effet, le rendu par contraste arrière placarde un effet sombre, noir peu exploitable. Cette méthode de présentation des ambres reproduite par tout le monde ("Oh regardez mon ambre !") est sans doute la moins utile pour conduire une expertise... L'ambre géologique, (l'ambre vrai, 100% authentique, également appelé natif) est une matière qui s'examine à la lumière naturelle du soleil... Et l'expertise est facile, car la gemme conserve dans son épaisseur toute les dynamiques et les effets traces de sa genèse. Autrement dit, l'ambre géologique (d'ici ou d'ailleurs) est une matière plutôt vivante comparée aux plasticomorphes amorphes vendus par les faussaires...
Pour comprendre ce que sont les effets dynamiques et les effets traces conservé dans un ambre voici l'exemple d'un échantillon (100 M.A.) correctement examiné au soleil avec des dispositifs bien réglés... C'est le genre d'expertses que nous tennons ici au Musée virtuel. Dans cet ambre on peut voir le fluage, l'écoulement, les recouvrements, les diffusions polluantes graduées et même un début de fluorescence naturelle... Pour expertiser un ambre, il faut lire la mémoire des traces... Et cette lecture (taphonomique) ne se fait pas devant une lampe électrique...
Peut-être pourriez-vous refaire des images selon les conseils donnés sur le site ?
Cordialement, Eric G.



      Correspondance  : Une bille étrange dans l'ambre Crétacé d'Espagne.

      Bonjour GRAND Bonjour Eric, mon ami. J'ai trouvé ce morceau d'ambre (période du Crétacé, dans nord de l'Espagne). Lorsqu'il s'est divisé, tout seul, sans rien faire cela est apparu à l'intérieur. Que pensez-vous de la bille ? C'est quoi ? Que cela peut-il être ? Salutations. Eduardo V. P.





      REPONSE Eric G. : Bonjour Eduardo !!! Je suis TRES content de t'entendre!!! Je comprends ta surprise. La chose ronde contenue à l'intérieur de l'ambre ressemble à une bille en métal (de l'étain) mais ce métal est évidement fabriqué par l'homme et n'existe pas au crétacé. Plus logiquement la boule devrait être une "pyrite - marcassite". Cela est assez fréquent dans l'ambre crétacé. On trouve la même chose en France. Il y a des billes semblables, surtout lorsqu'il y a du bois associé à la résine... Le bois est souvent d'ailleurs pyritisé et associé à l'ambre, qui se conserve alors très mal. La matrice de bois risque fort de tomber en poussière en quelques mois. Le bois va d'abord gonfler se transformant graduellement en une poussière noire de plus en plus fine, ne subsistera alors que les rognons d'ambres. Et l'ambre va également se casser en petits morceaux... C'est d'ailleurs le cas ici.
Il est probable que de la marcasite (qui est normalement d'un jaune plus clair) existe ici dans les échantillons. L'altération des roches contenant pyrite et/ou marcasite, résulte d'un processus d'oxydation qui provoque, dans un premier temps, un accroissement de volume qui s'accompagne ensuite de fissures par où l'air s'infiltre, accélérant d'autant la réaction. L'odeur d'acide sulfurique dégagé des échantillons signale qu'il est malheureusement trop tard pour intervenir, la réaction ayant débuté… Tout va tomber en morceaux... Nous en avions déjà parlé avec tes premières découvertes d'ambre crétacé en Espagne. La bille est donc très probablement faite en pyrite / marcassite, laquelle généralement se développe en boule (ou rognon) autour d'une première petite portion de coquille de gastéropode (le précurseur)... Et, la forme (surtout de l'ambre) démontre ici que les matériaux ont été roulés, compactés et déplacés dans les sédiments meubles (en mouvement).....




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