Jean-Henri
Fabre Les livres Article
La poésie Le
bulletin
Jean - Henri Fabre
"Pour
apprécier la quintessence de la science écrite."
"Jean-Henri
Fabre, l'homme des insectes, n'était pas un saint."
Voilà le ton est donné. Monsieur Patrick Tort dans son ouvrage : J.H. Fabre, le miroir aux insectes, veut nous proposer une narration critique de l'uvre et de la doctrine du grand naturaliste. Et, monsieur Tort de poursuivre : "Jean-Henri Fabre conserve pourtant ses adeptes enthousiastes, ses cultes régionaux et ses célébrations jubilaires - en Aveyron, en Provence, à Paris, au Japon et ailleurs. La pensée du naturaliste est celle d'un chevalier de la foi animé d'une hostilité sans mesure contre la biologie évolutive, allant de l'incompréhension élémentaire jusqu'à la falsification d'énoncés. L'opposition de Fabre à des pans fondamentaux de la biologie moderne rend presque incompréhensible son exceptionnelle popularité d'auteur naturaliste et de pédagogue des sciences. " Simples candides, piètres lecteurs, sommes-nous aveugles et ignares de cette "réalité" ? J.H. Fabre, qui se tint délibérément à l'écart du siècle (isolé du monde à l'harmas) a t-il construit sa légende (d'ailleurs volontairement ?) sur le caractère pittoresque (pour ne pas dire ridicule) du personnage ? Car pour le détracteur, tout est là pour construire un mythe, un miroir aux alouettes et aux insectes... Les bons ingrédients d'une béatification sont réunis : pauvreté, solitude, dénuement, chétivité. Le labeur quotidien; les épreuves, la persévérance, J.H. Fabre trouve son inspiration sur une table ridicule d'écolier acquise à Carpentras. La petite table en noyer, thésaurisée, reçoit la connaissance du monde versée en manuscrits. Fabre, chétif, trimbalait la table minuscule à volonté, dans le cabinet de travail ou au salon, suivant la lumière ou l'envie. (A l'époque où nous parlons il n'y avait pas d'électricité à l'Harmas). " [ ] Grande comme un mouchoir, occupée à droite par l'encrier, fiole d'un sou, à gauche par le cahier ouvert, ma table de travail fournit tout juste la place nécessaire au maniement de la plume. J'aime ce petit meuble, l'une des premières acquisitions de mon jeune ménage. Cela se déplace aisément où l'on veut, devant la fenêtre si le temps est obscur, dans un recoin d'éclairage discret si le soleil est importun ; cela permet en hiver l'intime voisinage du foyer où se consume une bûche. " Souvenir entomologiques, Série XIV, souvenirs mathématique, ma petite table. J.H. Fabre devenu spécialiste des insectes par l'observation des espèces vivantes est fait légendaire de son vivant. Ses Souvenirs Entomologiques, (4.000 pages en dix volumes, publiés dès 1879 qui ont servi de modèle à des générations d'élèves et des instituteurs tant français qu'étrangers) démontrent que le naturaliste faisait preuve d'un immense talent de vulgarisateur pour expliquer et raconter la beauté du récit de ses observations. La critique au vitriol de l'uvre et de la doctrine du grand naturaliste est-elle fondée ? Ce livre est-il provocateur ? Vouloir être le premier et affirmer être le premier à proposer une étude critique est-il autre chose qu'un plan marketing littéraire ? Cette page internet est (1) une réponse argumentée aux critiques, puis, (2) une galerie graphique pour retrouver la quiétude d'une contemplation sereine... |
Jean
- Henri Fabre
"Pour
apprécier la quintessence de la science écrite."
Ce dossier est une réponse à l'article de M. Guillaume Lecointre,
paru le 16 octobre 2002
dans le journal -Charlie Hebdo- qui fait : éloges et louanges aux propos
de M. Patrick Tort.
Le journal satirique Charlie Hebdo se délecte de pouvoir peindre au vitriol
le portrait du grand naturaliste, en s'inspirant
des critiques de Patrick Tort: "Les Souvenirs Entomologiques, jonchés
de contradictions massives dans la
caractérisation de l'instinct, ne sont qu'une scénarisation de
la vie animale".
(Rédaction, images et Internet : Eric GEIRNAERT)
Les livres de Jean Henri Fabre, bien plus qu'un "miroir aux insectes" par lequel ... certains regardent à "Tort".
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JEAN
- HENRI FABRE
d'après un dessin à la plume de E. Heber Thompson
A l'inverse de justifier un "appel au transcendant", le naturalise J.H. FABRE cherche les explications dans une démarche rationnelle et critique. Il mène des expériences et consigne ses observations. Donnons deux extraits de texte, ci dessous, pour démonstration. Et, de plus, l'homme sait ne pas TOUT savoir. Le sujet consacré au ver luisant, est explicite, le savant ne fait pas appel au transcendant pour expliquer les choses, il expose son ignorance : "La réponse est ailleurs, on ne sait où." Souvenirs entomologiques (quatrième série - J. H. Fabre -1923) INSTINCT ET DISCERNEMENT 1) Longtemps les insectes on été considérés comme des "roues de moulin", fidèles automates aveugles guidés par une pulsion première. J. - H. Fabre s'inscrit en faux contre cette idée largement répandue. "Lorsqu'il
crépit le point où se dressait le nid que je viens de détacher
de la muraille, lorsqu'il persiste à bourrer d'araignées
sa cellule pour un uf absent, et qu'il clôt en toutes règles
une loge où mes pinces n'ont rien laissé, ni germe, ni provisions,
le Pélopée nous donne une bien pauvre idée de son
intellect. Soumis à des épreuves analogues, les Chalicodomes,
la chenille du Grand-Paon et tant d'autres commettent les mêmes
inconséquences : ils continuent, dans l'ordre normalement requis,
leur série d'actes industriels, rendus désormais mutiles
par un accident. Vraies roues de moulin non aptes à suspendre leur
rotation lorsque manque le grain à moudre, ils persévèrent,
une fois l'impulsion acquise, dans l'accomplissement d'un travail sans
valeur. En ferons-nous des machines ? Loin de moi cette sotte idée". "Les
ressources de l'animal ont quelque élasticité dans d'étroites
limites. Ce que son industrie nous apprend à un moment donné
n'est pas toujours la mesure de son savoir-faire. Il y a en lui des moyens
latents, tenus en réserve pour certains cas. De longues générations
peuvent se succéder sans les employer; mais qu'une circonstance
l'exige, et brusquement ces moyens éclatent, affranchis d'essais
préalables, de même que jaillit, indépendante des
lueurs antérieures, l'étincelle virtuellement contenue dans
le caillou".
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Jean
Henri Fabre observe les insectes vivants pour étudier les
comportements... L'insecte mort (épinglé)
n'a pas grand chose à dire...
Pour seul outil, une loupe
à main pour regarder
le monde et questionner la nature...
Le
dossier : Jean-Henri Fabre "Pour
apprécier la quintessence de la science écrite."
Les livres de Jean Henri Fabre, bien plus qu'un miroir aux insectes par lequel certains regardent à "Tort"; (réponse à l'article de G. Lecointre paru dans Charlie Hebdo du 16 octobre 2002) est utilisé dans l'ouvrage : "Jean Henri Fabre, l'observateur incomparable". Alix Delage - 2005. Editions du Rouergue, Rodez (416 pages, 24 planches). Genre : Biographies, mémoires, correspondances... ISBN : 2-84156-689-7 code barre : 9782841566891 |
![]() |
![]() Petit détail : sur l'image de couverture, J.H. Fabre n'a pas sa loupe à main. Etrange... |
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Certains
auraient-ils besoins d'images pour communiquer ?
Pour les célébrations autour de l'uvre de Jean Henri Fabre, certains communiquent sur J.H. Fabre sans aucune image... Le procédé, (ci-contre), a de quoi surprendre... C'est pour répondre à ce défaut d'images que j'ai proposé des scénographies gratuites... (Bis) certains ont-ils besoins d'images pour communiquer ? L'association "les pimprenelles" communique sur le web pour annoncer les activités de l'établissement public le Naturoptère. |
Les
infographies insectes sont faites à partir
de la photothèque : Insectes Art et Images elle-même publiée dans plusieurs ouvrages. ![]() |
Lorsque
je suis venu en conférence à
Millau présenter un nouvel ordre d'insectes (publication
Eric G. juin 2002) découvert à
partir des fossiles de l'ambre, deux choses m'ont étonné.
La preuve, ci-dessus, si
vous n'êtes pas adoubés par vos pairs, la communication
que vous proposez sera étouffée dans l'uf. Dans
l'animation, la culture comme en science, la concurrence fait feu
de tout bois. Se livrant des rivalités de clochers, les petites
jalousies de village à village ruinent la synergie des travaux
collectifs (qui restent alors cloisonnés). Et la critique de
dire encore : "Oui, mais non merci.
Nous souhaitons rester propriétaire de notre programmation.
Et, nous avons nos propres animateurs (certes débordés)
mais suffisamment compétents pour produire dès qu'ils
en auront le temps les mises en valeur qui correspondent à
notre programmation." |
La maçonnerie du
pixel ne réalise que des images...
Les belles infographies ne
vont pas sauver le patrimoine de pierre. La maçonnerie du pixel (qui
ne produit que des images) n'est d'aucune utilité pour entretenir le
patrimoine monumental.
Par contre les créations graphiques -surtout celles construites à
partir de la
restauration de documents originaux-, peuvent contribuer à établir
l'atmosphère d'une animation culturelle originale
qui focalisera l'intérêt du public...
Allons au
grenier trouver
l'inspiration des idées
originales...
La maçonnerie du pixel ne répare pas les monuments, certes,
mais
peut restaurer et compléter des documents anciens. Voici
l'exemple de l'utilité du dessin intégré à l'infographie.
Assis dans sa chaise à roulettes, le naturaliste a ses pieds coupés
(dans l'image originale)...
Pour exploiter Jean Henri Fabre dans une scénographie
originale il est intéressant
de dessiner les chaussures manquantes et de compléter la structure
de la chaise.
Seule la passion permet d'aller chercher ses "détails",
ce qui n'est pas
forcement le cas de ceux qui produisent "grands
formats"...
Autre exemple...
Autre
exemple de "petit" détail... Le plus surprenant avec
les détails, c'est l'importance
qu'ils ont. Comment diable le graphiste qui a réalisé
la couverture du livre "Jean Henri Fabre, l'observateur incomparable"
d'Alix Delage (édition 2005), a-t-il pu enlever
la loupe à main du naturaliste ? La loupe c'est
justement l'identité
du personnage ! L'ob-ser-va-teur incomparable, QUI JUSTEMENT
observe toujours avec SA LOUPE ! Pour
le coup, c'est un détail "loupé"...
|
Jean
Henri Fabre, (l'Homère des insectes), est la "Joconde"
des entomologistes pour plusieurs associations... Quelques collectifs
(qui d'ailleurs cherchent comment avoir leur site Internet) travaillent
pour rappeler la mémoire du naturaliste : autobiographie,
chroniques, généalogie, albums de famille, manuscrits,
travaux compilés, etc. déposés parfois dans des
musées. Et, dans ce cadre, sans le moindre encombrement, la voix
la plus "facile" consiste sans doute à construire un
"web"-voyage virtuel où les belles images peuvent
promouvoir la mémoire et l'uvre du savant. Les infographies
peuvent entretenir la vie et la mémoire du grand naturaliste...
Cette page Internet ne doit être examinée que comme des
ressources iconographiques disponibles à qui souhaite présenter
le naturaliste. Les infographies peuvent être modulées,
remaniées pour coller à un thème. En l'état,
le contenu de cette page Internet n'est alors pas d'avantage destiné
au musée (x ou y) qu'à une association ou des scolaires
qui devraientt faire un exposé dans le cadre d'un TPE...
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On
entend souvent les responsables d'expositions dire : "nous
manquons de moyens pour mieux présenter nos panneaux. Nous aurions
aimé présenter de belles choses mais, vous savez, nous
manquons de subventions".
Oui, l'argument est toujours le même. J'ai entendu ce message des dizaines de fois pour mes expositions sur l'ambre. A titre de petit exercice, faisons des infographies, pour (dé)montrer que la créativité au moins graphique n'a rien à voir avec les subventions ! Ce n'est pas vraiment l'argent qui conditionne l'originalité et le caractère des dessins et des présentations... Dessiner la loupe rectangulaire du naturaliste (plutôt que ronde) et lui remettre dans la main, ne coute rien. Mettre en scène le savant dans sa maison, accessoiriser l'entomologiste (avec ses outils originels et ses effets personnels, ses lunettes par exemple) pour produire des scènes réalistes d'observations dans son jardin ne coute aucun argent. Ceci expliqué, ci-contre, voici l'exemple d'une image animée... Sur ce principe, (sans le moindre argent) il est loisible de developper une visite virtuelle des lieux... Ci dessous, il est possible de proposer des dessins réalistes du personnage (en action) pour rendre les choses plus "vivantes"... |
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Dans
un graphisme volontairement ancien et
réaliste dessinons Jean Henri Fabre debout.
Autre dessin... Jean Henri Fabre au lavoir...
Bien que la représentation à droite (ci-dessous) ressemble à
une photographie ancienne en noir
et blanc, le portrait de Jean Henri Fabre est bel en
bien un dessin. Le graphisme en photo
réalisme permet d'améliorer les scénographies autrement
impossibles avec des vues originales abimées.
Régulièrement
au cours de ses travaux, Jean Henri Fabre nous parle de ses yeux et
de sa mauvaise vue. Dans l'étude du ver
luisant, par exemple, J.H. Fabre nous explique qu'il ne peut pas
approfondir l'explication de la lumière chez l'insecte : "Sur
l'épiderme s'étale une sorte de badigeon blanc, formé
d'une substance finement granuleuse. C'est là certainement la
matière photogénique. Scruter plus avant cette couche
blanche n'est pas possible pour mes yeux si
fatigués. "
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Le
savant avait évidemment des lunettes (ci-contre). Et, c'est
l'occasion de lui remettre la monture originelle sur le visage pour
voir à quoi ressemblait le naturaliste au travail...
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Le
graphisme en photo réalisme, permet de reconstruire
des sujets. Autre exemple, avec le scarabée sacré...
Avec l'infographie, le scarabée sacré de collection
(ruiné maintenant sous cadre) mais ayant
appartenu à Jean Henri Fabre est
remis en action avec
des documents anciens...
Les infographies, une scénographie
pour rendre vie à Jean Henri Fabre.
Les commémorations les plus vibrantes, les plus réalistes
sont sans
doute celles où les images présentent le naturaliste dans sa
maison
et son jardin de l'Harmas... Les infographies permettent
réellement de replacer J. H. Fabre dans un décor
évidemment connu du naturaliste...
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Les
cartes postales anciennes de
collection sont un support idéal pour construire des célébrations
vivantes et des scénographies animées où, par
exemple, Jean Henri Fabre (ci-dessus) est occupé à chasser
les insectes dans un coin de l'Harmas. |
HIER
- Invasions de papillons VS
AUJOURD'HUI - disparitions de papillons...
A son époque, J.H. Fabre nous raconte les invasions de papillons : "J'accours. Il y a de quoi justifier l'enthousiasme de l'enfant et son exclamation hyperbolique. C'est une invasion sans exemple encore dans notre demeure, une invasion de papillons géants. Une bougie à la main, nous pénétrons dans la pièce. Ce que nous voyons alors est inoubliable. Avec un mol flic-flac, les grands papillons volent autour de la cloche, stationnent, partent, reviennent, montent au plafond, en redescendent. Ils se jettent sur la bougie, l'éteignent d'un coup d'aile ; ils s'abattent sur nos épaules, s'accrochent à nos vêtements, nous frôlent le visage. C'est l'antre du nécromancien avec son tourbillonnement de vespertilions. Pour se rassurer, petit Paul me serre la main plus fort que d'habitude. Combien sont-ils ? Une vingtaine environ. Ajoutons-y l'appoint des égarés dans la cuisine, la chambre des enfants et autres pièces de l'habitation, et le total des accourus se rapprochera de la quarantaine. Ce fut une soirée mémorable, disais-je, que celle du Grand-Paon." Jean Henri Fabre, Souvenirs entomologiques, Série VII, Chapitre 23. Aujourd'hui l'observation "in natura" donne l'inventaire de monstres moribonds, des papillons si malformés qu'ils ne volent pas... |
Jean
Henri Fabre : "Hoc erat in
votis"...
Jean Henri Fabre a exploré son jardin de l'Harmas comme un auteur compulse quotidiennement le dictionnaire, mot à mot, page à page, y revenant sans cesse. Le naturaliste a poussé l'expertise comme nul autre ne l'a fait son époque. Il peut être considéré comme l'un des précurseurs de l'éthologie, science du comportement animal. Ses découvertes (racontées de façon si délicieuses) sont tenues en haute estime en Russie, aux États-Unis et également au Japon où J.-H. Fabre est considéré comme un modèle à tel point qu'il est au programme des enseignements de l'école primaire. Jean-Henri Casimir Fabre, né le 21 décembre 1823 à Saint-Léons du Lévézou (Aveyron), mort le 11 octobre 1915 à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix. Son terrain d'exploration du monde était un jardin... Revoir Jean Henri Fabre arpenter les allées du dit jardin est un rêve... "Hoc erat in votis" (= c'était l'un de mes souhaits). Comme le dit, le naturaliste en parlant de son Harmas, Hoc erat in votis est l'expression idéale pour l'un de mes souhaits, vivre la présence du naturaliste dans ses explorations... Ne faudrait-il pas préparer l'exposition "Hoc erat in votis" pour vivre le souvenir du maître dans ses travaux ? (Le sujet est présenté en bas de page ![]() |
Plusieurs
chemins, un plan d'eau, un potager, vingt arbres historiques (monumentaux)
et plus de cinq cent espèces végétales composent
la biosphère très vivante de l'Harmas. Contraste des microscènoses
mais homogénéité transversale du désordre
très biologique. Le jardin est composé d'une partie fleurie,
d'une surface en friche et d'un espace planté de hauts arbres
(dont certains l'ont été par Fabre lui-même). L'espace
fermé par le mur d'enceinte se partage entre le potager, le bassin,
la fontaine et le lavoir. Le nano-monde de l'Harmas est traversé
par ces pistes où circulent les espèces entomologiques
selon de déplacement de l'air (plus ou moins chaud entre les
aires ensoleillées et les espaces ombragées) telle une
armada d'escadrilles volantes. L'Harmas est un jardin exploratoire...
Tous les entomologistes pratiquent LE (leur) jardin secret...
Entomologiste, photographe, j'ai le réflexe de me fondre le plus possible dans le paysage pour rechercher (alors et seulement) les interactions qui se jouent dans le nano monde. Dans le parterre de quelques centimètres, on peut déjà lire l'analyse des comportements des animalcules puis comprendre (mais incomplètement) l'ensemble des messages qui circulent... Cette mesure de proximité avec les espèces (sans aucune intervention) permet de questionner la naturalité des lieux en approchant la coalescence qui soude les acteurs. Tous les entomologistes (observateurs) pratiquent cet abandon naturel. Dans le sillage du grand naturaliste, j'ai naturalisé un espace exploratoire que j'ai nommé "Dream park", c'est mon Harmas en pays Morvan. Aucun voyage n'est plus formidable que celui de l'observation respectueuse des entomofaunes dans ce monde de proximité qui s'offre à nos pieds... |
Jean
Henri Fabre : Depuis une
trentaine d'années que j'habite Sérignan, je n'ai jamais
entendu parler du moindre cas d'empoisonnement par les champignons dans
le village, et cependant il s'en fait ici abondante consommation, en
automne surtout. Il n'est pas de famille qui ne récolte, dans
quelque promenade à la montagne, un précieux appoint à
ses modiques ressources alimentaires. Et que récolte-t-on ? Un
peu de tout. Bien des fois, courant les bois du voisinage, je visite
les paniers des récolteurs et des récolteuses, qui volontiers
me laissent faire. J'y vois de quoi scandaliser les maîtres en
mycologie. J'y trouve fréquemment le Bolet pourpre, classé
parmi les dangereux. J'en faisais un jour l'observation à un
ramasseur. Il me regarda d'un air étonné. "Lui, le
pain de loup [Les Bolets sont connus ici sous le
nom général de pan de loup, pain de loup. On les utilise
indistinctement en cuisine après avoir enlevé la couche
de tubes, la mousso, aisément séparable.], un
poison ! disait-il en tapotant de la main le corpulent bolet ! Allons
donc ! Moelle de boeuf, monsieur, vraie moelle de boeuf." Il sourit
de mes scrupules et partit avec une pauvre opinion de mes connaissances
en fait de champignons.
Extrait des Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre. 1907, 10e Série, Chapitre 20. |
Ce
qui ne peut être conservé ni dans l'herbier, ni dans les
cadres vitrines de collections (en nature), sera transposé en
dessin...
Jean Henri Fabre se lance dans l'inventaire exhaustif des champignons en dessinant les espèces avec une précision formidable assez extraordinaire... Le bolet, ci dessus, devient aussi réel que l'on peut l'imaginer... Grâce aux dessins, l'inventaire tout azimut est maintenant à portée de main (et de pinceau). Comment ne pas être admiratif devant les croquis et les aquarelles de Jean Henri Fabre... D'ailleurs les belles références de l'uvre maîtresse du savant ne sont pas (forcément) au musée mais plutôt dans les collections privées. Quelques documents originaux et des manuscrits des souvenirs entomologiques se sont vendus aux enchères jusqu'à 10.000€... Pourquoi diable personne n'a encore regroupé dans un site Internet (au moins esthétique) les uvres graphiques du savant ? Manque de temps, manque de méthode, ou plutôt refus "pathologique" de partager l'information ? |
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Ci-dessus,
voici les boîtes d'entomologie ayant appartenu à Jean
Henri Fabre. En examinant les collections d'insectes épinglés
de Jean Henri Fabre, on remarque que le naturaliste a échangé
et reçu quelques espèces étrangères, (les
sujets conservés sous cadre ne sont pas tous des insectes de
l'Harmas).
J.H. Fabre à publié sur les charançons (en échangeant d'ailleurs des correspondances ave Charles Darwin), sur le scarabée sacré (qui roule sa boule) et l'entomologiste a aussi consigné en détail le comportement des carabes. Mais certains carabes (ceux surtout qui ont ces tâches blanches aux élytres) ont quelques particularités défensives. Et, en octobre 1848, Charles Darwin corresponds avec Jenyns (voir ici la référence) pour raconter ses mésaventures avec ces insectes. Charles Darwin : "Un Cychrus rostratus m'a un jour aspergé du liquide dans l'il et m'a causé une douleur extrême. Je dois vous raconter donc ce qui m'est arrivé aux rives du Cam durant mes premières expériences entomologiques; sous une pièce d'écorce j'avais trouvé deux carabes (je ne me souviens plus desquels et attrapés chacun dans mes deux mains, quand soudain je découvris un Panagaeus sacré crux major; Je ne pouvais me résoudre à abandonner mes carabes et perdre le Panagaeus et j'ai donc, de désespoir, placé un des carabes entre mes dents quand, à mon inénarrable dégoût et douleur, l'inconsidérée petite bestiole m'a giclé de l'acide dans la gorge, me faisant perdre les deux carabes et le Panagaeus!" En fait, ces coléoptères n'ont rien d'inoffensifs. ![]() |
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L'Harmas
de
J.H. Fabre, route d'Orange, à Sérignan du Comtat 84830. Caché des regards, préservé derrière ce mur d'enceinte, voici l'Harmas. La propriété de Jean Henri Fabre, repérable de loin aux grands arbres, se dévoile comme une merveille de biodiversité... Derrière la grille en métal, voici ce jardin si spécial, ce "laboratoire à ciel ouvert" où le scientifique a pratiqué ses observations entomologiques, en inventant : "la science des insectes". |
A
l'apogée de sa gloire mondiale, J.H. Fabre reçoit
(ci-dessous) le 14 octobre 1913 le président de la République
Raymond Poincaré qui lui rend un hommage national : "Ce
n'est pas seulement par la patience de vos recherches et la consciencieuse
exactitude de vos observations que vous avez donné à l'entomologie
et à la science en général une gloire nouvelle.
Vous avez mis dans les êtres les plus humbles une attention si
passionnée, une pénétration si ardente, un enthousiasme
si bienveillant et si compréhensible, que, dans les plus petites
choses, vous avez fait voir de très grandes, et qu'à chaque
pas de votre uvre, nous éprouvons la sensation de nous
pencher sur l'Infini." .
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Dès
2002, en conférence à Millau, j'avais dessiné
quelques infographies très originales qui, présentées
au public, m'ont valu des commentaires chaleureux et enthousiastes.
Sur leurs demandes expresses, j'ai donné mes tirages papiers
à des prétendus Animateurs - Nature "Fabre and
co" (qui facturent leurs prestations 150€
la demi-journée !!!) pour leur permettre
d'accrocher et d'intéresser les responsables des structures locales...
La communication (qui ressemble quand même
à une récupération) n'aura sans doute pas fonctionné,
d'où cette présentation web où l'on peut, ici,
sans rien voler examiner tout, gratuitement, sur pièce...
Ces images sont présentées ici sans aucune visée commerciale. Les posters, les dessins sont travaillés dans plusieurs directions graphiques pour inviter les responsables et/ou animateurs nature à préparer des flyers, des prospectus... ICI, TOUT EST GRATUIT. Voici de belles images pour nourir l'inspiration, ni plus ni moins. Pourquoi ne pas rééditer un petit dépliant esthétique pour le musée ? Je vois déjà les belles images d'art (grands formats) en kakémonos à l'entrée du musée (insectarium) ou de la salle de conférence pour la prochaine animation culturelle... La démarche de présenter les infographies ici (de cette façon) sur ce page Internet est une démarche altruiste pour soutenir les animations pédagogiques. Une conférence gagne en prestige avec la projection de belles images... Faire une belle affiche sur J.H. Fabre ? Rien de plus facile... Toute la matière est là,... à disposition... Les infographies sont toutes proposées gratuitement. Contact : eric.ambre.jaune@hotmail.fr |
Deux
animateurs nature (du collectif xxx), sans doute frappés du syndrome
de tristesse, ou peut-être écrasés par le complexe
de persécution, prennent l'initiative de m'écrire et m'expliquent,
désolés par e-mail, qu'ils ne peuvent pas suivre ces présentations
(et ces ressources gratuites). Ils m'exposent qu'ils ne peuvent pas
agir et ne se voient pas quitter cette méthode où
quelques livres ouverts sur la table constituent la (seule) ressource
d'animation pour promouvoir les travaux du savant.
Pour ceux qui ne veulent ou ne doivent QUE compulser les livres, il y a les bibliothèques. Pour ceux qui sont touchés par la mélancolie pathologique de l'inaction, il y a la médecine. Et, pour les Internautes de passages, (sur le web), il y a ces infographies de voyage... J.H. Fabre disait de façon pragmatique : "Agir c'est vivre, travailler c'est progresser". Alors, exit la déprime, faisons de belles images pour vivre et progresser... Et préparons l'exposition : "Hoc Hoc erat in votis"... |
"Hoc
erat in votis". Comment rendre une commémoration vivante ?
La méthode qui consiste à regrouper les effets personnels d'un personnage connu dans une petite vitrine d'exposition a ses limites. Pour construire une commémoration, l'exposé exhaustif des effets ayant appartenu au savant disparu ne fait que matérialiser son absence... Les collections souvenirs... "Voici son chapeau, ses lunettes, son manuscrit et, ici, ses chaussures..." Pour accrocher le public, les conservateurs jouent parfois la course aux affaires personnelles : "Nous avons retrouvé trois dessins et ses effets personnels... Voici sa savonnette, ses chaussettes, sa dernière chemise et un mouchoir usager...". Ici, c'est une exagération grossière. Mais, ne versons pas dans le mauvais goût. Jean Henri Fabre (qui jouait du piano) n'a rien de la rock star idolâtrée... La réunion scénarisée de références personnelles (à intimes) peut vite transformer l'exposition commémorative en paysage assez macabre d'une enquête médicaux-légale étrange qui inventorie des indices d'un corps disparu... De telles présentations muséales "maladroites" existent. Au moins celles des momies exploitées par quelques esprits coloniaux qui se sont approprié le fond et la forme des messages exprimés. Aujourd'hui les musées doivent parfois rendre les objets présentés à leurs propriétaires ou ayants droits... L'héritage d'un personnage n'appartient-il pas à ses descendants ? Peut-on s'approprier la communication (commerciale) d'une personne ? Le musée souffre réellement d'une difficulté à faire vivre ses expositions. Les espaces présentés sont statiques, le temps s'est arrêté... Ne reste que les restes... D'aucun achètent de nouvelles références (au prix fort) en croyant que les nouvelles pièces animeront d'avantage les présentations... Mais cela ne contribue qu'à faire de l'argent sur la mémoire des personnes... Au musée je n'ai rien vu de vivant. Rien que des souvenirs morts, figés... Pour éviter cet écueil l'idée la plus facile serait de réintégrer l'image du personnage dans chacune des activités originelles. Pour cela il suffit de dessiner les scènes ad-hoc... Jean Henri Fabre peut être réinstallé en images à sa table... Les images présentées ici sur cette page Internet sont évidemment perfectibles. Ce sont surtout les idées qui importent avant la finalisation des images qui évolueront selon les orientations techniques des présentations (éditions papiers ou utilisations numériques). Un diaporama en fondu enchainé sur un mur donne une ambiance très chaleureuse à une pièce et matérialise une présence bien réelle... L'image ne coute rien, ne souffre d'aucune usure, et ne demande aucun entretien. Si les échantillons précieux et fragiles des collections privés peuvent être touchés, (volés par le public), les images ne demandent aucune sécurité particulière... Bref, l'image reste quand même la solution efficace multi support la plus appropriée pour multiplier sans effort (et sans frais) de belles présentions. |
"Hoc
erat in votis". Comment créer une scénographie colorée
vivante ?
La méthode qui consiste à redessiner des images réalistes (les plus proches possibles des textes publiés) donne une scénographie assez vivante... Prenons un exemple avec le papillons... Jean Henri Fabre (comme montré ci-dessous) n'a évidemment jamais été photographié en couleur, debout dans son salon, (surtout un filet dans les mains !), occupé à rechercher ses papillons... L'image (ou plutôt le dessin) est une infographie inspirée de la lecture : "Murs des Insectes - Le grand Paon", où l'entomologiste nous raconte l'invasion des grands lépidoptères chez lui, à l'Harmas, regroupés, pour certains, au plafonnier... L'image publiée dans l'ouvrage (ci-contre) est une vue en noir et blanc, laquelle, peut servir de modèle pour construire le dessin d'une vue réaliste de la scène comme si nous la revivions à l'époque... L'idée de l'exposition "Hoc erat in votis" est de remettre Jean Henri Fabre en situation dans ses activités de façon réaliste la plus concrète possible... |
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S'il
fallait analyser les travaux d'un naturaliste pour se rendre compte, qu'après
comparaison faite, J.H. Fabre reste l'Incontestable
Observateur Universel, de toutes les publications sorties
de la plume alerte d'un prix Nobel de littérature, mon choix irait
à celles de Maurice Maeterlinck. L'écrivain belge exprime
de tels proppos que l'on mesure alors l'érudition de Jean-Henri
Fabre. |