Jean-Henri Fabre Les livres Article La poésie Le bulletin

 




Jean - Henri Fabre


Une publication pour présenter un nouvel ordre d'insectes
dans la lettre d'information de l'association
des Amis de Jean-Henri Fabre.



Identifié en 1998 à partir des mes
travaux sur l'ambre, puis, présenté en
congrès mondial en octobre 1998,
enfin, publié dans mon ouvrage dès
2002 et présenté en conférence à
Millau en 2002, voici un insecte
digne des "fabreries"
merveilleuses les
plus insolites  !




En 2015 l'insecte de l'ambre (Mantophasmatodea, © Eric G., découvert en 1997
et présenté au public en 1998) est encore examiné comme une merveille...










Unique

Rarissime

Exceptionnel !







Un nouvel ordre

d'insectes très

discret dans la lettre

d'information de

l'association

des Amis de

Jean-Henri Fabre







Jean - Henri Fabre


Une publication pour présenter un nouvel ordre d'insectes
dans la lettre d'information de l'association
des Amis de Jean-Henri Fabre.


Identifier un tel insecte, c'est la
découverte de tout une vie !



(Eric GEIRNAERT)




Retour au début du site Ambre.jaune


 

Le bulletin n°16
décembre 2003












Dans le monde des insectes, le combat est de règle ...

 

 

      Juillet 1999. Ce fut un mois mémorable !... Je l'appellerai le mois de l'inspiration. Qui ne connaît ce remarquable souffle ne peut comprendre... Les Millavois m'avaient convié durant presque une semaine pour présenter mes travaux concernant une certaine éthologie des insectes.

      Une certaine éthologie ?
      Oui, ...
      Une "éthologie" toute particulière puisqu'elle concerne les fossiles; ... une "paléo-éthologie".../...



      Un championnat mondial de paléontologie dont j’étais l'heureux vainqueur avait été organisé en octobre de l'année précédente au Pays Basque espagnol autour du message énigmatique que nous laissaient 88 fourmis prisonnières d'un morceau d'ambre...



       Je racontais alors au public millavois, singulièrement attentif aux histoires d’insectes, mes études minutieuses relatives aux conditions d'enfouissements des ouvrières et restituais avec passion mes propos publiés dans le magazine LA RECHERCHE (Juin 1996 - Mai 1997). Je détaillais les préoccupations des infortunées fourmis qui transportaient leur couvain; je notifiais ces merveilleux exemples des comportements figés dans ce miel de fortune qu'est l'ambre, la résine fossilisée des pins qui conserve parfois les animaux piégés dans leurs positions les plus intimes.



      Evoquant au gré des discussions le célèbre J.H. Fabre !, .../... je faisais remarquer que c'était grâce aux minutieuses écritures du naturaliste que j'en étais arrivé à étudier les insectes de l'ambre durant plus de vingt ans; plus d'un million de spécimens collectés pour concevoir quelques 8.500 photos pédagogiques.
Un véritable travail de fourmi.



      Refusant de tuer les insectes actuels pour quelques examens, exclusivement morphologiques, soutenant la "possible beauté" de ces collections de cadavres épinglés dans des cadres d'exposition, j'expliquais toute la richesse que l'on peut percevoir lorsque l'on explore une collection que nous octroie la Nature par ces pierres d'ambre qui parfois sont âgées de 130 millions d'années.
Alors, selon ma vision du monde animal, où le spécimen s'observe surtout du point du vue du comportement, je me suis spécialisé dans la collecte des insectes fossiles qui exprimaient un comportement : langage antennaire, transport, alarme, combat, naissance, parasitisme, accouplement, ponte, trophallaxie, fuite, etc.



      Ce monde des insectes révolus piégés dans l'ambre ne se découvre que grâce à une petite loupe à main, dès lors, et seulement si la patience se mêle à la passion, il est possible de préjuger comme l'écrivait Fabre que : "La vérité s'acquiert par l'observation; l'homme ne l'invente pas, il doit la chercher péniblement, trop heureux encore quand il la trouve."


      Et d'expliquer alors que le dernier sujet de communication que j'avais présenté en université pour obtenir mon plus haut diplôme était : "Nouvelle méthodologie d'étude du comportement du Nécrophorus Vespiloides". La révision des travaux de J.-H. Fabre m'avait valu la meilleure note de ma longue et piètre scolarité.



      Quand on sait tout le combat que Jean Henri Fabre entretenait avec les entomologistes de haut mérite, ces "Latreilles", ces classificateurs Purs et Durs, mais ne sachant rien des mœurs des espèces, j'admets que les précieux ouvrages que mes parents ont trouvés, il y a fort longtemps, chez un bouquiniste ont éveillé chez moi un intérêt sempiternel à exprimer les réussites adaptatives des insectes. Jusqu'au jour où, à chercher péniblement, on découvre l’insecte qui ne peut pas être inventé !
De quoi parlons nous ?


      Les tendances personnelles que je suppose dans mes recherches d'autodidacte m'orientent à considérer l'instinct comme assez fixe dans le temps et plus ou moins irréductible. Et, de fait, en tant qu'éthologue amateur, mon travail (sans doute perfectible) consiste à étudier les espèces actuelles en les comparant aux examens des traces fossiles... Et, un jour, l'entomologiste est trop heureux quand il les trouve.


      Ayant achevé mon exposé à Millau, par une jolie visite de la région où J.-H. Fabre était omniprésent (musée, fresque immense du savant sur les habitations !...) je faisais alors la promesse solennelle à la presse et au public de revenir dans cette ville présenter le meilleur de mes recherches. Et il fallu attendre trois ans pour que je compile mes travaux et termine avec passion mon dernier ouvrage (voir ci-dessous)...











La statue de Jean-Henri Fabre, photographie Eric GEIRNAERT.












 
Le gladiateur ?!...


Un nouvel ordre d'insecte celui des Mantophasmatodea (les gladiateurs) vient
d'être découvert par des fossiles de l'ambre. (Dessin: Lucas Baliteau)







(Suite et fin dans le bulletin d'avril 2004)

A suivre ...





Le bulletin n°17 Avril 2004

 







Le bulletin n°17 Avril 2004




Dans le monde des insectes, le combat est de règle ...
alors, ...
le gladiateur transporte son acarien !




(suite et fin)


 



 

      Nous sommes désormais en juillet 2002 et je suis fin prêt pour participer à : "Un autre regard sur l'insecte". Ce regard "neuf" devait être celui du comportement des insectes étranges. Et, incontestablement, parmi les pièces réunies pour ce travail, certaines espèces nécessitaient un autre regard ! En effet, des morphologies bien singulières...




Juillet 2002, je présente mon dernier livre et surtout un insecte TRES ETRANGE conservé dans l'ambre...




Au musée de Millau, Eric Geirnaert (à droite, auteur d'un livre
sur les insectes de l'ambre), présente un nouvel ordre
d'insectes dans l'ambre celui des mantophasmes.




      Un animal, surtout, a de quoi surprendre, (c'est celui de la photo que je tiens en main ci-dessus). Il est au carrefour entre un phasme, une mante religieuse et une sauterelle. Le spécimen diffère d'un phasme par le premier segment du corps plus long. L'animal se différencie des mantes religieuses car il possède des pattes antérieures et médianes pour attraper ses proies. A la différence des sauterelles, l’animal semble ne pas pouvoir sauter. Le thorax est composé en trois parties distinctes que sont, de l'avant vers l'arrière, le pro, le méso et le métathorax. Les trois tergites (plaques du tégument formant le thorax de l'Arthropode) recouvrent étroitement le suivant. Voir le dessin ci-dessous.

 





Représentation du premier spécimen fossile identifié des
Mantophasmatodea dans un ambre d'Allemagne.
(Dessin: Eric Geirnaert)


      La classification des insectes a longtemps fait l'objet d'analyses très sommaires, de descriptions à grands traits qui ne servaient pas à grand chose. Impossible de travailler de la sorte lorsque des millions d'espèces d'insectes existent ! Aristote est le premier qui ait décrit les insectes; mais il se contenta de les distinguer en deux classes : les "broyeurs" et les "suceurs". Nombreux sont ceux qui ont étudié les morphologies des insectes, avec une description précise des "outils" comme le raconte J.-H. Fabre lorsqu’il décrit le rôle des organes. Depuis 1915, les taxonomistes qui œuvrent à la classification des insectes nous expliquent qu'ils ont besoin de 30 registres de zootaxie pour répertorier les insectes. Depuis cette lointaine époque tous les entomologistes convenaient que l'on pouvait classer les insectes selon une trentaine de registres fondés principalement sur la structure des ailes et des pièces buccales. Mais, des insectes de l'ambre, d'apparence intermédiaire entre les Mantes (Dictyoptères) et les Phasmes (Phasmoptères), et, dont les nymphes
ressemblent étrangement à des sauterelles (Orthoptères) viennent bouleverser notre connaissance des insectes ! Fait remarquable, des spécimens du nouveau groupe fossile vivent actuellement en Afrique. En avril 2002, l'animal découvert dans le registre fossile est le type d'un nouvel ordre d'insecte. L’Ordre des Mantophasmatodea vient ainsi d'être découvert.

      L’insecte de l’ambre qui a été baptisé "Le Gladiateur" a été confronté aux spécimens épinglés dans des vitrines entomologiques... Des représentant actuels existent dans les Monts Brandberg en Namibie, sur la côte ouest d'Afrique du Sud. Les gladiateurs de l'ambre diffèrent essentiellement des genres actuels par l'absence des épines ventrales sur les fémurs et les tibias des pattes antérieures et médianes. Ces Insectes Hémimétaboles (ou Héxoptérigotes) désignant que le spécimen a une métamorphose incomplète, présentent un léger dimorphisme sexuel
.

      Les individus des deux sexes se reconnaissent aux extrémités abdominales, l'abdomen de la femelle est fendu du fait de la présence de l'organe de ponte. Les pièces buccales des gladiateurs sont orthognathes (dirigées vers le bas). Les yeux très globuleux donnent une forme triangulaire à la tête. Les antennes sont longues et filiformes. Les pattes postérieures ne sont pas modifiées pour le saut.

      Si l'étude morphologique est aisée par l'examen des spécimens fossiles ou de ceux des vitrines, que peut-on savoir du comportement de l'animal ? La découverte unique d'un spécimen de l'ambre transportant un acarien illustre une adaptation (évolution symbiotique que l'on désigne de phorésie) qui suppose un début de comportement. L'animal doit avoir une conduite qui nécessite un nettoyage méthodique de ses appendices. Bigre ! ....

 






Passé/Présent - Ethologie
/Taxonimie :
Ce spécimen unique a été présenté à Millau en juillet 2002.


      Ci-dessus, ce spécimen de Raptophasme est la première mention du groupe montrant une phorésie ! Cette nymphe de Gladiateur transporte un acarien, lequel trouve ainsi une manière pratique de se nourrir sur la cuticule de son hôte.
La cuticule de l'insecte serait alors souillée ? Oui, très exactement !
C'est souvent le cas chez les prédateurs. En étudiant les Mantophasmatodea épinglés dans les vitrines entomologiques des musées, on a remarqué, après dissection que les spécimens pouvaient, probablement, avoir des comportements de chasses identiques à ceux des mantes religieuses. .../...
En effet, des restes de congénères mêlés à des débris d'araignées et autres petits insectes ont été identifiés sur les pattes ravisseuses et à l'intérieur des estomacs. Que peut-on supposer du comportement des espèces fossiles à partir du cannibalisme des espèces actuelles ? Les premiers spécimens apparus il y a 45 millions d'années étaient-ils de redoutables prédateurs ? Le terme de Gladiateur désigne que l'insecte dispose d'armes menaçantes pour creuser et broyer ses proies !

      J'ai peur que cette histoire, ainsi restituée en ces quelques mots, reprenne trop vite une aventure pourtant très longue. Il est parfois des occasions où ceux qui étudient le comportement des insectes se retrouvent aux mêmes sujets d’étude que ceux qui œuvrent à la taxonomie.
La concurrence entre les "érudits de terrain" (cf l'insecte en pleine nature) et les "savants de laboratoire" (cf l'insecte en terrarium) ces derniers œuvrant sur leurs paillasses, a souvent nourri la littérature entomologique. Sans entrer dans le détail de ces petites querelles de clocher régulièrement révisées en congrès, on ne peut que regretter la rivalité que se livrent entre elles les équipes de recherches, lorsque ce ne sont pas des luttes intestines dignes de beaux combats de fourmis (humour : les fourmis rouges contre les fourmis noires).
Ces épi-phénomènes ne peuvent que nuire à la synergie nécessaire pour mener à bien les exercices entomologiques que J.-H. Fabre nous a merveilleusement rapportés dans ses écrits toujours d'actualité.

      Pour être supérieur au combat, le gladiateur portait son acarien et, de ce comportement original, il y a autant à raconter que de la morphologie de ses outils récemment découverts. Ce nouvel insecte a été présenté à Millau en juillet 2002 et je vous laisse, chers lecteurs, examiner un compte rendu visible sur Internet à la page :

http://ambre.jaune.free.fr/article_millau.html

 

Bien entomologiquement,
Eric GEIRNAERT

 











Retour au début de l'article