Les
inclusions rares du Miel de Fortune
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Des
inclusions fossiles libérées de l'ambre !
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Les
inclusions de l'ambre sont-elles récupérables ?
Théoriquement il semble assez invraisemblable d'isoler une inclusions
fossile... Mais, si la question est posée...
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Ces
inclusions fossiles mises à l'air se conservent mal,
ainsi cette portion de plume africaine (environ 2 M.A., 17 mm) encore
figée dans la matière, se désagrège au
toucher. |
Les
inclusions de l'ambre sont-elles récupérables ?
Opérant sous binoculaire il est parfois possible d'extraire quelques insectes très scoriacés, une pratique qui reste cependant franchement délicate !... Le spécimen partiellement dégagé, ci dessous, (4 mm), est un coléoptère originaire du Brésil. |
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L'extraction
d'une inclusion est rendue possible par l'existence autour du fossile
d'un espace infime isolant partiellement l'insecte de la résine.
Cela se traduit, par la proximité immédiates de zones qui semblent métalliques mais dont la nature semble découler de phénomènes de dégazage aux réactions d'évaporation de l'eau contenue dans l'inclusion et dans la sève initialement mêlée à la résine. Plusieurs dépôts
à insectes existent dans la région de Manaus,
(Brésil), les échantillons sont tendres, l'arbre producteur
est le courbaril, une Légumineuse du Genre Hymenaea.
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Découvert en 1991, la résine malgache est selon les collecteurs autochtones, le "fruit" d'une activité volcanique étrange transformant la résine du Mandrorofo en "Jeune Ambre". A la pointe septentrionale de l'île de Madagascar, au nord du massif du Tsaratanana, point culminant de l'île (2.886m), près d'Antsiranana (ex Diego-Suarez), se trouve un petit relief volcanique, la Montagne d'Ambre, que les malgaches entourent d'une aura mystérieuse pour satisfaire à l'imaginaire du collectionneur. |
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La
résine fossile malgache est produite par l'Hymenaea
verrucosa; et c'est à l'extrême nord de
l'île que l'on récolte les résines fossiles les
plus anciennes. Cette graine fossile, (11 mm), extraite d'un
échantillon daté à environ 2 M.A., est-elle
celle de l'arbre producteur ? |
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Etude des inclusions végétales
de la forêt ambrifère malgache
En
1998, en recherchant les incluions intéressantes du copal malgache,
j'ai opté pour un travail systématique avec le brut. Et,
je remarque qu'avec une matière mal fossilisée,... assez
identique au matériel de Zanzibar, je remarque,... qu'il est
loisible de libérer des plumes antiques en brisant
la matrice de résine !!!
Les formes ainsi libérées, précises et fragiles se détériorent à l'air, mais, dans certains lots malgaches récents, quelques résines offrent des portions stables en parfait état. Les inclusions malgaches des lots jeunes sont-elles alors récupérables ? Toutes récupérables ? Si tel est le cas, connaissant la capacité de certains organismes à résister aux conditions défavorables (diapauses, enkystements), si certaines graines libérées de la résine, remisent en terre, rendaient vie aux arbres antiques ? Le rêve est à porté de main, et, des graines (précieuses!) sont dès à présent à l'étude... En menant d'avantage l'enquête sur des lots de bruts destinés à l'industrie, (du matériel peu rémunérateur pour ses inclusions organiques de piètre qualité) toute une série végétale libérée du piège de la résine permet de représenter les étages originels de la forêt antique. Le jeu de lecture des portions organiques éclaire beaucoup sur le fonctionnement des différents étages du couvert végétal. De la petite portion de bois, à l'écorce, en passant par des branches, des feuilles et des racines, en remarquant les herbes, les mousses et évidemment quelques entomofaunes associées, il est assez commode de se représenter le piège par étage spécifique. L'examen des inclusions libérées des résines tend à différencier plusieurs hauteurs et différents mécanismes de piégeage. Formation haute, formation moyenne, piégeage à la basse et à l'assise du sol, piégeage souterrain. La distribution des inclusions végétales piégées dans la résine (puis libérée en ouvrant les échantillons de brut) est un outil formidable pour appréhender les différents mécanismes sylvicoles. Outre l'intérêt de fournir un inventaire idéal de la biodiversité végétale, ces objets libérés des résines sub-fossiles permettent d'étager la biosphère de la forêt malgache. Ce qui offre en définitive un modèle FONDAMENTAL pour comprendre les forêts ambrifères de l'Eocène. Les espèces végétales libérées des résines subfossiles malgaches sont presque exclusivement constituées d'inclusions nées aux étages aériens, (le haut couvert végétal, les banches, le tronc). Les résines tombées au sol, puis, mêlées aux sédiments piègent ensuite au hasard des portions amorphes. Tout l'intérêt de l'étude consiste alors à dresser le scénario à l'origine du piégeage en interrogeant les inclusions fixes qui (elles seules) sont de bons indicateurs de position. Rognons provenant des racines, agglomérats formés dans le tronc, flaques formées au sol puis mêlées aux sédiments, coulures nées sur les branches... Le hasard, seul, présidant au choix des inclusions végétales le résultat de l'analyse des portions végétales est plus direct qu'un travail entomologique où les populations se déplacent... Voici un bref aperçu de quelques portions libérées des résines subfossiles originaires de madagascar... |
Portions
végétales libérées
des résines subfossiles
malgaches
Découvertes Collection et Photographies Eric GEIRNAERT
Quelques
inclusions organiques libérées des résines subfossiles
malgaches : Portions
végétales libérées des résines
subfossiles Et, bientôt
la suite...
...avec une énorme surprise ! |
Ambre de la Baltique :
SURPRISE !
Passez le curseur de la souris sur l'objet pour
découvrir l'inclusion libérée de la résine.
Les inclusions fossiles piégées dans l'ambre
sont-elles récupérables ?
Oui, voici une fourmi extraite de l'ambre par la dissolution chimique de la
gemme !
Vous avez une question, une remarque ?
Participez au
Forum de l'ambre
Graines, feuilles
et branches toutes dégagées
mécaniquement des résines subfossiles récentes.
Poursuivons l'étude de l'extraction des inclusions fossiles de l'ambre
avec des références rares, puis, l'examen de protoplumes...
Le
poil de chêne dans l'ambre.
L'inclusion pile-poil qui bientôt fait frémir...
Les
inclusions filamenteuses (souvent isolées dans la gemme d'ambre)
sont souvent délaissées des collectionneurs, car, peu
significatives... Seule les quelques formations synchrones aux grosses
bestioles (comme ici cette araignées salticidae installée
dans son repère de chasse en soie) sont commentées, à
l'occasion, pour valoriser le fossile et ainsi compléter l'histoire
de l'inclusion principale... Cependant les inclusions filamenteuses
qui parsèment les gemmes fossiles (toutes les gemmes fossiles)
peuvent même isolées de toutes inclusions médiatiques
raconter beaucoup sur le micro biotope antique.
Référencés principalement dans le matériel balte (mais pas seulement) les trichomes dont l'observation est assez problématique ouvre la voie aux découvertes parfois sensationnelles... Certains auteurs affirment (et écrivent dans des ouvrages spécialisés) que les trichomes (ou poils de chênes étoilés sont rigoureusement (RI-GOU-REU-SE-MENT) la marque du matériel balte, l'ambre jaune, c'est-à-dire, la succinite... |
Attention
les "stellate hairs" peuvent apparaître dans
l'ambre albien espagnol de San Just (mai 2007, voir l'image notée
C, ici)
et peuvent correspondre également à des portions de fougères
dans l'ensemble du matériel africain type copal (même ancien).
C'est en cherchant le "stellate hairs" dans l'ensemble des résine fossiles pour infirmer le critère d'exclusivité du matériel balte que la découverte s'est imposée ! En reprenant le petit sachet étiqueté "Trichomes - poils de chênes" certaines inclusions étaient mal interprétées ! Oui, des petites brindilles (déformées) qui portent des filaments s'avèrent parfois être des plumes ! D'où l'importance de bien examiner les inclusions même insignifiantes et banales... Du banal au rare, parfois, il n'y a qu'un poil de différence ! (=humour). |
A) Trichomes type de chêne, = inclusions assez spécifiques
du matériel balte (succinite) - synchrone à l'araignée.
B) Organe d'absorption d'eau des fougères. Inclusion en morphose (=morphing)
non spécifique au matériel balte.
Les
trichomes (signifiant "croissance de poils" en
grec) regroupent l'ensemble des fines excroissances en écailles
ou appendices souvent constitués de poils disposés en
étoile. Si certains trichomes sont spécifiques aux fruits
des chênes, (et sont pour l'ambre jaune la marque surtout spécifiques
du matériel balte A), d'autres inclusions en étoiles présentes
dans l'ambre jaune (B), constituées de colonies filamenteuses,
sont des organes végétatifs spécifiques aux fougères,
qui, tapissant les tissus, permettent de lutter contre la dessiccation.
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Les
trichomes (ou poils étoilés) issus des jeunes
bougeons et inflorescences des chênes sont des inclusions saisonnières
très intéressantes... Pour plusieurs auteurs -qui n'ont
surtout examiné que les gisements baltes et dominicains-, ces
inclusions (formant le feutrage de protection qui se détache
avec la croissance végétale) peuvent constituer la marque
unique et exclusive des succinites baltes. Ces formations végétales,
en étoile, n'apparaissent dans aucun autre matériel fossile.
Les trichomes, qui imprègnent 50% des pièces à
inclusions de la Baltique, ont été transportés
au piège de la résine par le vent. Cependant, outre le
matériel balte, il semble que l'on puisse trouver des
traces de chênes dans les sécrétions sub-fossiles
(copal).
Toute la question est de savoir si, finalement, ces matières récentes font partie du registre des sécrétions qui méritent d'être étudiées comme l'ambre jaune. Des collectionneurs, des responsables d'institutions, des spécialistes et les acteurs des pays baltes voient d'un très mauvais il apparaître des matières insectifères concurrentes extrêmement riches en merveilles médiatiques. Certains font le maximum pour dévaloriser les produits concurrents dont l'examen "rétrograde" le "prestige" des pièces (authentiques ?) achetées déjà à grand frais. Il est mal vu (et mal venu) que des substances viennent concurrencer le marché de l'or du nord très codifié, (et mal en point). Outre les "coups bas", nous sommes dans la nébuleuse des transactions lucratives de l'ambre, où, depuis 1995, la presse a même évoqué une mafia. Certains apportent à l'expertise des matières récentes pour trouver les preuves scientifiques de règles qui pourraient ainsi garantir la pérennité de l'ambre jaune. Dès lors certains lots de copal kenyans et malgaches peuvent être contemporains et avoir une datation de 50 ans. (George Poinar 1998, Cenozoïc Fauna et Flora in Amber). Au prétexte d'un petit poil de chêne, d'une aile de mouche, d'un duvet filamenteux, -indice d'une éventuelle plume- ou de tout autre chose comme une couleur d'origine pigmentaire révélant le développement des premières algues bleues, l'ambre déchaîne les passions. Et, les critiques virulentes, autour du matériel médiatique fusent (Car, sachez, Monsieur, que ce lot n'est pas le plus ancien du registre des fossiles que j'étudie au laboratoire !) Le torchon brûle une nouvelle fois entre les équipes qui jouent la course au scoop. Ces propos me rappèlent ceux de Stéphane Boucher, du M.N.H.N. qui ne comprend pas que l'on puisse publier sur autre chose que ce qui est rare, très ancien, très extraordinaire, bref, très à lui ! Faut-il défendre avec cupidité ses gisements, ses découvertes et son fond de commerce, (et son fond de tiroir plein de lame minces? =humour), ou, faut-il abandonner le mercantilisme protectionniste pour examiner enfin, sans complexe et à un même niveau toutes les oléorésines et leurs inclusions avec un intérêt égal ? En travaillant ainsi, sur tout et surtout de façon ouverte, (avec Internet comme outils de présentation) cela permettrait finalement de mieux comprendre l'ambre jaune, le vrai, le seul et l'unique qui vaut quelque chose... |
A l'opposé des sécrétions récentes, voici du matériel
très ancien...
Etude de cas... Examinons une inclusion
organique qui ressemble à une plume.
- Préambule -
Oui,
l'origine des plumes fait débat. Les références des fossiles sont rares. Des théories affirment certaines choses qui ne sont pas tout à fait définitives... Plusieurs exposés (surtout sur le web) avancent des idées mais ne proposent que les photographies d'inclusions récentes de l'ambre qui ne correspondent surtout pas aux références "protoplumes" anciennes. Quelques articles expliquent les protoplumes en ne donnant que les images de quelques plumes modernes dans des ambres récents. Alors, présentons (ci-dessous) une inclusion remarquable : les parois cellulaires indiquent qu'il ne s'agit pas de fibres de plantes, ni de tissu fongique. Alors, cette inclusion de l'ambre français peut-elle être une protoplume précoce ? Finalement, avec l'origine des plumes, nous ne savons pas de quoi il en retourne. Seule une connexion avérée à l'animal permet d'attribuer une structure à un dinosaure (plumes, plumages et plaques fossilisées des dinosaures). Les descriptions récentes 2011 à partir des ambres canadiens (ambres crétacés du lac Grassy, sud-ouest de l'Alberta.) de la collection du Musée de Tyrrell, montrent des références incomplètes différentes où les axes (sombres, non colorés), sont plus fins... N'oublions pas qu'une plume (comme structure vivante) peut varier selon son âge propre et ainsi proposer plusieurs "formes" graduées différentes (plumes de duvet imparfaitement plane, calamus précoce). L'origine des plumes est-elle unique ? Peut-on confronter les découvertes des ambres français aux ambres canadiens ? (A lire: Ryan C. Mckellar, Brian D. E. Chatterton, Alexander P. Wolfe, Philip J. Currie. A Diverse Assemblage of Late Cretaceous Dinosaur and Bird Feathers from Canadian Amber. Science, September 15, 2011). |
Quelques plumes
de l'ambre, collections découvertes, photographies : Eric Geirnaert.
Une proto-plume dans un ambre crétacé français
?
Etude de cas... Examinons une inclusion
organique qui ressemble à une plume.
C'est
une trouvaille formidable. Voici (ci-dessous) une image exceptionnelle,
preuve, s'il en est, d'une découverte réalisée
(en 2000) dans un ambre très sombre, opaque et très ancien,
puisque daté du crétacé.
Cette inclusion révisée et identifiée des "spécialistes"
à partir du travail de photographie (Eric G. janvier 2000) s'avèrerait
pouvoir être une TRES étrange "plume"...
Expertisée initialement comme une simple brindille végétale, l'axe étrangement effilé porte finalement des barbes (pas de barbule). Cette image, réalisée en janvier 2000, (l'inclusion est dans une collection privée) est sans doute, la première mention d'une découverte de "plume?" vraiment "différente" des références jusque là connues... L'ambre des Charentes, découvert en 1999, est daté d'environ 100 M.A. Si cette portion incomplète d'une sorte de "proto" plume, (axe qui semble être structuré, avec une apparente symétrie) semble être une inclusion animale, l'inclusion est vraiment, vraiment, intéressante... |
Cette belle inclusion, ci-dessous, (collection privée) appartient à
un collectionneur venu me rencontrer en 1999
en compagnie d'André Holbecq lors d'une séance photographique
consacrée aux météorites (après avoir
essuyé un refus des scientifiques). S'il le souhaite, le propriétaire
est invité par d'autres spécialistes
de l'ambre à présenter son matériel pour un ré-examen
qui s'annonce très instructif.
Constituée
sans doute de kératine, comme les écailles et les poils, cette
"plume?" formée d'un axe creux
(ou rachis parfaitement visible à la prise d'image) porte des ramifications,
des sortes de
longs barbes, ... mais,... sans les "barbules" perpendiculaires
habituels
qui sont dotés d'innombrables crochets minuscules.
L'examen
de ces inclusions crétacées rares de l'ambre permet
de réviser l'évolution des plumes chez les oiseaux et
également les dinosaures non aviens. Ces inclusions que l'on
appelle proto plumes sont apparemment composées d'un rachis droit
(ici formé d'une pointe terminale rapide) auquel s'attachent
des barbes filamenteuses, longues, droites (apparemment sans barbules).
Ces formations désignées de "primitives"
semblent correspondent à une possible étape intermédiaire
entrant dans la passionnante, mais controversée, évolution
théorique de la plume.
Les portions de rachis conservées dans l'ambre sont plus rares que les traces de barbes filamenteuses. Cette révision d'une inclusion -initialement passée inaperçue tant l'échantillon fossilifère est opaque- démontre bien l'intérêt de repérer tous les micros détails d'une exploration photographique extrêmement poussée. Jusqu'à 1000 Watts de lumière a été nécessaire pour révéler les détails à peine perceptibles. Les observations optiques des inclusions de l'ambre rivalisent encore en qualité de résultats avec les récentes explorations 3D ou les imageries scanners inaccessibles au public... Un ambre insignifiant peut potentiellement devenir intéressant, tout l'enjeu consiste à révéler l'inclusion cachée dans l'écrin fossile. L'exploration optique, puis photographique des inclusions est réellement un domaine passionnant de recherche... |
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Correspondances adressées à Monsieur Geirnaert pour commenter
l'inclusion Proto-plume cétacée.
Bonjour Monsieur Geirnaert.
Je découvre votre jolie image, et, je me permets un commentaire.
L'objet inclus dans l'ambre charentais une "proto" plume ? ?????
Soit je lâche ma bouteille et j'ouvre grand les yeux, soit, la
photo est extrêmement floue (=humour)... Non, l'image est assez nette,
bravo et l'objet peut supporter une remarque. L'inclusion présentée
ici ne ressemble pas aux "protoplumes".
Ici le follicule n'est pas creux, il n'y a pas de barbes ? Bref si l'inclusion
est du type "plume" elle doit absolument être étudiée
car la c'est une première mondiale. En général on observe
le stade avec le follicule produisant une structure creuse et non ramifié.
Parfois on note des barbes soudés directement au calamus, et plus tard
un semblant de plume actuel mais, ici, c'est tout nouveau.
L'inclusion semble montrer un follicule pas creux (à priori) et des
barbes qui débutent bizarrement tout le long de l'axe principal, c'est
extrêmement bizarre ! Cette chose, (intéressante), cette
inclusion, à mon avis, est plutôt végétale ou du
genre insecte mais certainement pas du type "proto plume".
Signé : Vari.
Eric G. : Oui, Bonjour Vari.
En lisant votre message, j'ai lâché ma bouteille, et, j'ai
ouverts grand les yeux. Et, sauf erreur, sur l'image je vois des barbes.
Le rachis, large, porte des barbes, longs, lesquels sont vierges de barbules.
Alors pas de barbes ? Si au contraire !
L'inclusion ressemble à une plume à barbes MAIS SANS BARBULE,
ce qui en fait un objet TRES intriguant !
Une plume traditionnelle se compose d'un axe central, creux à sa base,
le calamus qui naît dans l'épiderme et plein dans sa partie principale,
le rachis. Le rachis porte des "barbes", insérées
en deux séries de part et d'autre de l'axe dans un seul plan, et enchevêtrées
par des "barbules" perpendiculaires qui sont dotés d'innombrables
crochets minuscules. Ici l'inclusion semble montrer un rachis qui porte des
"barbes" insérés dans un seul plan.
Je suis moi-même déconcerté par cet objet (que j'ai initialement
commenté être, au propriétaire, une brindille végétale).
Dans mon analyse, je suis d'autant plus perplexe que l'inclusion, selon mon
observation (logique) correspond, je crois, dans le bas de l'image à
l'extrémité de l'objet. Ce n'est pas la base que l'on observe,
mais, selon moi, l'extrémité... Selon cette idée, le
rétrécissement rapide de la tige centrale effectivement, devenant
creuse, m'interpelle absolument. Oui, ce n'est pas le registre de la plume
"habituelle".
Et, le propriétaire n'a pas souhaité présenter d'avantage
son inclusion aux spécialistes de la grande institution pour un accueil,
(apparemment) problématique. Je n'en sais pas d'avantage. Oui, protoplume
"avérée" ou inclusion organique juste végétale
étrange, l'inclusion (que j'ai un moment pris pour une aile de trips
GEANT, un Thysanoptère Vraiment géant !) mérite
un examen très attentif !
J'ai particulièrement insisté sur l'utilisation des lumières
bleues incidentes fortes pour révéler l'inclusion nichée
dans la résine surtout opaque. C'est l'une des inclusions les plus
problématiques que j'ai eu labeur à photographier. Je suis content
que l'on reconnaisse que l'objet ainsi présenté soit étrange.
Je suis le premier à le dire, l'écrire et l'afficher. Et, effectivement
la reconnaissance demande à être confirmée. L'examen de
cette inclusion (plume ou pas plume) devrait donner des informations importantes
quant à l'évolution des structures avérée chez
les oiseaux et les animaux non-aviens de cette période ancienne de
l'ambre charentais. A cette époque éloignée, les vraies
plumes (les proto plumes) sont déjà composées d'un rachis
auquel s'attachent des barbes filamenteuses, longues et sans barbules et apparaissent
ainsi à un stade déjà intermédiaire entre plusieurs
étapes. Un message amical au propriétaire (refroidi par un accueil
complaisant des chercheurs parisien en 1999-2000) pourra peut-être permettre
d'examiner plus en détail l'objet et pourquoi pas expliquer l'évolution
de ce tégument particulier (végétal ou animal). Pour
ma part, j'ai réalisé gratuitement (à mes frais) l'image
diapositive (en argentique).
L'image de l'inclusion prise en 2000, gratuitement, a au moins le mérite
de sauvegarder la découverte. J'ai longtemps hésité à
publier l'image dans mon ouvrage référence édité
en 2002. Mais j'ai finalement opté pour des inclusions exclusivement
de ma collection. Pour retrouver le propriétaire de l'objet, il faudrait
lancer une annonce sur le web. Nous souhaitons retrouver le propriétaire
de cette inclusion TRES INTERESSANTE...
Merci Vari pour votre commentaire, (précis), qui me conforte dans ma
démarche d'ouvrir gracieusement mes capacités techniques aux
collectionneurs privés pour leur permettre d'avoir de belles images
de leurs inclusions.
De nombreux collectionneurs possèdent (je crois) des inclusions potentiellement
formidables. Dommage que certains soient aussi frustres ce qui est finalement
un frein à notre connaissance générale des inclusions.
Pour ma part, je réponds toujours favorablement aux sollicitations,
et, mes implications ambre sont gracieuses. Selon ces collectionneurs qui
m'ont présenté des échantillons charentais insectifères
en 2000, il y avait des tensions particulières (1999) qui empêchaient
les examens utiles des ambres. Oublions les luttes intestines et concentrons
nos efforts autour des inclusions.
Si le propriétaire de l'inclusion présenté ici se reconnaît,
qu'il sache que son matériel intéresse
la communauté des spécialistes.
Oublions les tensions passées, allons de l'avant. Je suis heureux de
voir que mon image a suscité un tel intérêt.
- Autre correspondance pour commenter
l'inclusion "proto"-plume...
Selon les propos de Gaël
de Ploeg qui utilise sa meilleure
"plume" pour en commenter une :
"cette inclusion est une aile de trips. Thysanoptéra,
Héxapoda, plus connues sous l'appellation 'bête d'orage'".
Réponse Eric G. : si la portion kératine crétacée
photographiée correspondait à une portion incomplète
d'aile de trips, cela reviendrait, (pour tenir une comparaison), à
découvrir un minuscule insecte, -prenons l'exemple d'une puce- qui
serait alors plus gros qu'un chat !!!
Je n'y crois évidemment pas ! Les trips sont, je crois, surtout
petits à minuscules... L'inclusion crétacée n'est -selon
mes hypothèses- pas une portion d'aile de trips. Des Trips GEANTS crétacés,
longs de 8 - 10 cm, auraient-ils existés il y a 100 M.A.? La question
est posée, et si la réponse se confirmait, la découverte
serait alors d'avantage qu'une PROTO-plume intéressante ! Voici
pour ceux qui ne connaissent pas, les trips, voici un
visuel qui fixe les idées
des tailles de ces insectes surtout, surtout, surtout minuscules.
En exploitant des images (techniquement difficile à réaliser,
mais possibles) je veux dire à GdeP, qu'il n'est pas nécessaire
de découper les ambres en lames minces pour réaliser de belles
images, il est loisible de vérifier que les ailes des trips sont surtout
diaphanes (assez planes dans leur partie centrale) et ne correspondent surtout
pas à cette référence d'un axe plein, assez cylindrique,
évidé dans sa partie terminale, avec surtout un rétrécissement
manifeste. Pour l'inclusions crétacée, (follicule plein), c'est
étrange, les barbules sont insérées obliquement sur ce
qui ressemble être un rachis, les soies fines sont surtout espacées
de façon régulière, faisant penser à une "structure
végétale".
Selon moi, il faut SURTOUT garder à l'esprit que nous observons des
références anciennes. L'actualisme, le principe de transposition
des constatations actuelles pour expliquer les références anciennes
n'est peut-être pas le moyen le plus efficace d'appréhender les
inclusions crétacées.
Attention, attention à ne pas tomber dans l'écueil des comparaisons
faciles...
C'est en
rapprochant l'inclusion crétacée 100 M.A. d'une aile de trips
30M.A. que l'on peut noter les rapprochements, et, également les différences
structurelles et morphologiques... L'inclusion crétacée en vignette
(en haut à gauche sur l'image) ne correspond pas aux plumes même
anciennes...
-
Autre
correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
Selon Vincent Perrichot: "Il pourrait en effet s'agir d'une plume mais
l'axe principal (le rachis) me semble trop large et le diamètre trop
irrégulier. Cela peut aussi être végétal, sinon
un fragment d'insecte, (il existe des antennes plumeuses), mais ce même
axe serait alors segmenté. Sans barre d'échelle je ne sais pas....".
Peut on avoir une échelle ? Et une provenance exacte ? La
translucidité de ce fragment d'ambre m'interpelle tout de même
pour de l'ambre charentaise surtout lorsqu'il manque toutes les informations
du contexte de la trouvaille.
Signé : Vari.
Eric G. : re-bonjour Vari.
Oui, l'axe de l'objet est, de mémoire, -j'ai manipulé l'échantillon
15 minutes en janvier 2000-, comparable à celle d'un coupe papier de
bureau, (c'est une image). Selon moi, (mais je peux me tromper), l'axe des
plumes -que j'ai en référence sans connaissance spécifique
des PROTO-plumes-, est surtout mince et se termine de façon progressive,
donc différemment de celle de ce " coupe papier " bien difficile
d'interprétation... Oui, les antennes des insectes sont effectivement
segmentées. Et, d'un autre coté, les ailes des thysanoptères
(thrips) notamment trouvés dans l'ambre crétacé d'Ethiopie
ont quelques ressemblances avec ces soies fines, nombreuses et très
serrées, disposées -en franges- au pourtour des ailes antérieures.
Mais, ici, les soies apparemment plus raides semblent former des lames chitineuses
peu flexibles, régulières et longues, insérées
sur l'axe selon un espacement sans référent comparable...
En y réfléchissant d'avantage, (localisation précisée
ou non de la découverte), l'inclusion me pose encore plus d'intrigues...
Pour préciser le site de la découverte, la provenance du lot,
(échange, achat, prospection), j'espère que nous retrouverons
effectivement le propriétaire (dajà venu se présenter
aux scientifiques).
Concernant le caractère gemme de la pièce, mes échantillons,
en collection, sont tous jaunes, complètement opaques. Les informations
du contexte de la découverte seront sans doute précisées
par le propriétaire, qui je le rappelle a sollicité -à
l'époque- sans réponse favorable, les spécialistes, puis
est alors venu me voir en secours pour tenir une image qui malheureusement
n'aura pas été correctement exploitée...
Eric
G. : Dans le livre qui accompagnait
l'exposition du musée d'histoire naturelle de Neuchatel, Les fantômes
de l'ambre, de Ewa Krzeminska et Wieslaw Krzeminski, Jean-Paul Haenni et Christophe
Dufour 1992 ont rappelé que des plumes de la queue d'un oiseau nommé
Momotus (voir ci dessus) auraient été retrouvées dans
le matériel de la Baltique. Et, les plumes évoquées sont
surtout intéressantes car le rachis est nu -sur une longue partie-
excepté, sa partie terminale, formant alors une sorte de petit drapeau.
Ces plumes ressemblent à celles de la queue du Loddigésie admirable
(oiseau actuel).
Il serait intéressant de comparer le rachis étrange de l'inclusion
crétacée en vérifiant s'il existe des corrélations,
des ressemblances, entre les références Momotus - Loddigésie
et l'inclusion crétacée.
Il faudrait noter si les rachis sont mal plumés (ou "déplumés",
=humour) de la même façon...
Dossier à suivre...
-
Autre correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
Bonjour. Selon moi, ce ne peut être qu'une plume appartenant à
Archéoptéryx ou à genre voisin dont les caractères
aviens et reptiliens forment une mosaïque. Les caractères aviens
d'Archéopteryx sont la plume et la pneumatisation des os. Les caractères
reptiliens restent le petit bréchet, la queue et le cerveau connu par
moulage endocranien. Mais Longisquama qui n'a rien à voir avec les
dinosaures et les oiseaux et a inventé la plume bien avant les oiseaux
du jurassique supérieur et sa plume ne lui servait pas à voler,
tout au plus à séduire sa belle. Longisquama est un reptile
du Trias. Le terme longisquama (longue écaille) a été
choisi pour montrer que c'est l'écaille reptilienne qui donne la plume
avienne. Longisquama possédait en outre un long cou qui lui permettait
de pêcher sans se mouiller les pieds. Ceci ci, dit la plume est peut
être d'abord un caractère sexuel secondaire qui permet la parade
nuptiale.
Signé : Palpépé.
Eric
G. : Oui, ce qui me surprend
énormément dans l'inclusion que j'ai photographié en
1999, c'est l'apparente structure du rachis, plein vers l'arrière,
mais, finalement creux vers l'avant ! (Un organe dual ?).
Comme une pneumatisation des "os" ou des structures, comme
vous dites ?
Oui pour moi, j'ai l'illusion d'une sorte de coupe papier (double biseau)
dont l'axe serait à la fois rigide mais vide, comme ayant une fonction.
J'avais alors pensé à un organe de ponte, qui pouvant se planter
dans le sol aurait agit comme une pompe (à insufflation d'airà.
Planté dans les sédiments, l'organe se gonfle pour élargir
le sol, puis, par dégonflement permettant à l'organe de s'enfoncer
d'avantage avant de reproduire un nouveau gonflement. L'organe pour creuser
par gonflements périodiques est utilisé chez les diptères
pour pénétrer le sol à des profondeurs qui peuvent dépasser
le mètre. Mais les poils, ici, apparemment rigides, n'auraient pas
d'utilité fonctionnelle.
Bref, je n'ai pas de comparaison -référent même approchant-
dans le registre des structures entomologiques, et, à force de chercher,
je délaisse progressivement le domaine des arthropodes. Alors, pourquoi
ne pas imaginer un tégument de reptile ?
Monsieur, merci pour votre message !
Veuillez, m'excuser, mais, je suis obligé d'intervenir en précisant
qu'il serait très étonnant que l'inclusion crétacée
de l'ambre puisse être la signature d'Archaeoptéryx (A),
(voir ci-dessous)
tout simplement, pour le décalage important des époques géologiques.
L'ambre cénomanien charentais, (crétacé supérieur,
93.5 - 99.6 M.A.) présenté ici, -si le gîte de découverte
est confirmé par le propriétaire- est au moins 50 M.A. plus
récent que l'époque de vie des Archaeoptéryx. Oui, merci
pour le rappel à propos de Longisquama (D) dont Alain Bénéteau
a fait surtout de belles illustrations, rappelons-le.
Sinon, pour suivre et guider surtout la pensée d'Eric Geirnaert, tous
les organes du vivant n'ont par forcement d'utilité ni de fonction,
(confer la théorie synthétique de l'évolution). Attention
donc à l'écueil de vouloir expliquer les structures d'un organe
ou d'un tégument! L'hypothèse de la plume reste encore la plus
probable et il faut surtout porter la focale sur les potentialités
du site charentais (B) pour situer (si cela est possible) le fossile
dans une série référencée cohérente. Je
vais essayer de retrouver les photos des plumes de l'ambre charentais. En
général la plume est composée du calamus puis du rachis
qui soutient l'ensemble des barbes. Ces barbes sont les premiers stades ontogéniques
de "la plume", proto-plumes ou autre, ensuite viennent les barbules
de deux types, à crochets ou à sillons qui permettent l'imperméabilité...
Bref, à priori pour l'inclusion présentée ici, on ne
dépasse pas le stade de la barbe, soit, un caractère relativement
primitif. Il faudrait absolument comparer cette mention avec d'autres références
plumes homologues du cénomanien...
Je poursuis mes recherches également sur les "poils" (C)
de certains psitacosaurus et autre ornitischiens qui, pour l'instant, ne constituent
qu'une simple piste d'exploration Oui, un point, je ne vois pas trop ce que
vient faire Longisquama ici. Et, j'ajoute, qu'il ne s'agit pas seulement de
mes pensées mais évidemment des théories les plus étayées
à l'heure actuelle.
Vari
Eric
G. : Les références
connues des plumes dans l'ambre crétacé des Charente-Maritime
sont toutes des inclusions, qui, au premier coup d'il, sont originales,
car peu fournies. Les plumes incluses dans l'écrin de résine,
très aérées, sont composées d'un rachis filiforme
fin auquel s'attachent de simples barbes espacées. Les barbes sont
filamenteuses, longues, souples et sans barbule. Les plumes sont alors très
light, ("déplumées", pourrait-on dire, pour faire
un mauvais jeu de mot). Excepté le rachis, qui ici est large, la similitude
d'organisation est très troublante. Le rachis qui porte des barbes
(sans barbules) à de quoi surprendre l'observateur même attentif.
Peu de plumes sont faites d'un rachis qui ne porte que des barbes, celles
par exemple de Sinornithosaurus (le dinosaure à plumes chinois décrit
en 1999). Ici, pour l'inclusion discutée, les barbes semblent apparemment
rigides...
Alors, poursuivons l'enquête.
-
Autre correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
Quels sont les indices qui finalement vous permettent de croire que l'inclusion
soit animale, (étrangeo- plume) plutôt que végétale ?
Des inclusions végétales pourraient théoriquement être
envisageables ?
Le sablais.
Eric
G. : Oui,
à vrai dire l'interprétation est ouverte. On peut se poser la
question pour toutes les inclusions étranges. Lorsque l'on trouve une
griffe, par exemple, tant que l'objet "griffe" n'est pas connecté
à un animal effectivement reconnu, l'objet "pointe courbe"
reste abstrait. La portion piégée dans la résine, ici,
ressemble à des stades intermédiaires de plumes très
anciennes. Mais l'objet n'est cependant pas situé sur une série
logique connue. Seuls des indices fossiles (surtout présents sur les
ambres baltes) peuvent parfois, je dis bien parfois, permettre de cataloguer
les inclusions animales des inclusions végétales, (lignes de
brisures conchoïdales, halo blanc de dégazage). Pour dire les
choses brièvement sans digression, disons que ce sont surtout les inclusions
animales qui marquent d'avantage les résines. La texture chitineuse
semble assez stable au chimisme des résines et l'inclusion, si elle
est en chitine, pourrait alors être animale. Mais, ici de toutes les
façons, la résine est crétacée, et, les dits indices
manquent.
Eric
G. : Je souhaite répondre aux messages nombreux (pas toujours
amicaux) de ceux qui s'interrogent sur la finalité d'une telle
ténacité à discuter une inclusion. L'objectif de discuter
une plume (ou une chose qu ressemble à une plume) n'est pas la recherche
de notoriété ou le lustrage de l'ego, pour reprendre les arguments.
Non. La redondance d'observations banales d'inclusions conventionnelles (des
petits moustiques, des belles mouches) n'est, je crois, pas le moyen le plus
efficace d'espérer de grandes découvertes. Je m'explique.
C'est en explorant les frontières inconnues, c'est en focalisant l'interprétation
sur les inclusions étranges que l'on peut parfois ouvrir un pan de
la connaissance. Souhaitant éviter la digression préjudiciable
à la lecture du sujet, je donne, quand même, un exemple qui situera
l'enjeu de l'exercice. Entre 1996 et 2000 des discussions (orales, par courrier
et e-mail) ont sondé des inclusions noires étranges en forme
d'étoiles. Les questions étaient toujours les mêmes. Est-ce
animal ? Est-ce végétal ? Est-ce d'ailleurs même
une inclusion organique plutôt qu'un artéfact, créé,
par des polluants exogènes ? Lorsque certains ont définitivement
opté pour l'artefact, d'autres ont, de façon dogmatique, affirmé
l'origine botanique, alors que l'inclusion animale était constitée
par des cellules pigmentaires de vertébrés. Outre l'interprétation
donnée, c'est vraiment le cheminement de la pensée qui est enrichissant.
Et, suivant le développement des réponses, on comprend pourquoi
certains s'empêtrent dans des hypothèses tandis que d'autres
plus intuitifs découvrent l'interprétation déjà
moins théorique et sans doute plus juste.
En 2002, refusant l'idée de l'artefact ou de la portion végétale,
j'ai écris (juin 2002, fig. 245) que les étranges écailles
animales pouvaient être trouvées à maintes reprises. Et,
ce sont juste des
portions d'épidermes de vertébrés contenant des cellules
pigmentaires !!! A cette époque, certains chez les spécialistes
ne comprenaient pas la ténacité à discuter l'origine
de petites tâches étoilées dans la résine. Aujourd'hui
preuve est faite, la propension à préférer la facilité
ferme les portes des découvertes les plus intéressantes. Il
y a dix ans, les scientifiques ont tergiversé longtemps sur les premiers
pigments animaux sans les voir !
Aujourd'hui, cette inclusion crétacée (une étrange plume,
ou pas) est d'un potentiel comparable. L'idée consiste à interpréter
le fossile, juste le fossile, rien d'autre, les rédactions agressives,
les insultes, ne sont sans doute pas très utiles au débat.
-
Autre correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
Si je me souviens de mes cours de biologie, quelques faunes aquatiques telles
que les crustacés disposent je crois d'organes respiratoires avec des
formes ramifiées qui pourraient rappeler celle de l'inclusion crétacée
où la subdivision de ce type permet d'augmenter les surfaces d'échange
pour absorber l'oxygène de l'eau. L'hypothèse des organes respiratoires
aquatique est-elle tenable ?
Signé Next50MY.
Eric
G. : Intéressant.
Et pourquoi pas des organes respiratoires ou des organes sensoriels de petites
bestioles aquatiques ! L'idée est intéressante. Les organes
respiratoires présentent parfois des formes effectivement étranges.
Voici l'exemple
des organes respiratoires d'un petit scorpion ! Ce détail extrêmement
difficile à photographier n'a jamais été montré
chez aucun spécimen de l'ambre. Alors pourquoi pas des organes d'espèces
aquatiques? Tient pendant que nous y sommes, c'était mon hypothèse
pour cette
inclusion impressionnante balte, qui, elle, vraiment grande, mesure 7,5
cm! J'ai osé (mal m'en a pris) écrire (2002, fig. 253) que l'inclusion
pourrait correspondre à une antenne de crevette (ou une espèce
étrange de symphyle) mais cette mention ne m'a attiré QUE des
critiques. "Les espèces aquatiques qui pourraient donner des telles
inclusions n'existent pas, sinon, cela se saurait!" Je persiste à
dire que c'est l'examen et la prise en compte des inclusions étranges
qui ouvre la voie aux découvertes (certes déconcertantes) mais
passionnantes! Si la proto-étrange-"plume" crétacée
est un organe sensoriel ou respiratoire, l'animal hôte (aquatique ou
pas) est une référence très intéressante qu'il
faut évidemment identifier! Restons ouvert à toutes les hypothèses.
Sinon, ce qui me surprend, outre la distance régulière
entre les soies, insérées sur l'axe, donnant l'illusion d'un
peigne parfait, c'est surtout la position rectiligne des fines structures
dans la résine. Toutes les inclusions de plumes sont usuellement roulées
par le fluage. Ici, la rectitude étrange des soies (ou barbes?), évoque
une solidité des structures que je ne m'explique vraiment pas. Autant
les plumes sub-fossiles sont déformées par le fluage, autant
la référence crétacée est ici figée.
Concernant plusieurs digressions relatives
aux espèces aquatiques.
Eric
G. : Il
faut noter (attention je ne donnerais cependant pas
la SOLUTION, je vais simplement annoter un fait, et donc ne me demandez pas
LE pourquoi du comment), il faut noter, disais-je, que des organismes
antiques, aquatiques ou aériens, parfois démunis de force motrice,
peuvent apparaître seuls ou nombreux, profondément enfouis dans
des résines dont le fluage, analysé dans le détail, ne
montre pas d'écoulement !!!! Dans certains cas, le piégeage
ne fonctionne pas par le seul fluage selon la fluidité relative des
oléorésines, qui, selon le dogme, piègeraient alors les
inclusions toujours par la périphérie. Attention, le piège
de la résine antique souvent conceptualisé dans une forêt
-que l'on imagine selon notre modèle connu- peut aussi fonctionner
sous l'eau en replissant par le dessus ou par le dessous des cavités
submergées où vivent des organismes aquatiques ! Le piège
peut fonctionner par les racines immergées dans toutes les directions !!!!
La représentation intellectuelle abstraite du seul piège aérien
de l'ambre comme un modèle attrape mouche collant (actualisme oblige)
est une méprise sévère !
Je me suis heurté à des personnes (TRES connues) qui n'avaient
jamais imaginé la possibilité d'un piège fonctionnant
dans l'eau, sous l'eau, dans les profondeurs d'un sol immergé (ou non),
par la diffusion des racines. Un animal enfouis dans le sol peut être
piégé dans la résine lors d'évènements
survenant par des racines ! Le modèle du piégeage de l'ambre
est surprenant ! Un animal sommeillent ou en diapause dans une cavité
(fut-elle inondée ou pas) peut être plaqué contre une
oléorésine végétale. Je dis bien OLEOrésine
car, l'OLEOrésine, c'est ce qui est vivant !!!!! L'oléorésine
possède donc des propriétés différentes de celle
des résines !!!! Je ne m'étends pas d'avantage sur les
propriétés des matières ni sur le mécanisme des
piégeages possibles, mais attention, en affirmant le seul piège
aérien de l'effet attrape mouche vous limitez beaucoup votre champs
d'investigation. ATTENTION aux théories intellectuelles qui réduisent
la réalité !!!!!! Les fossiles sont là (et seront)
là pour vous le rappeler, les théories ne sont jamais la réalité
du modèle.
-
Autre correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
La question est posée avec insistance
de savoir comment les auteurs peuvent certifier les plumes, dont celles du
type proto peuvent vraiment être confondues avec tellement d'autres
inclusions organiques...
Parfois, il n'est pas possible d'obtenir des certitudes, et de ce fait, on
utilise la méthode la plus appropriée pour approcher de la vérité.
Lorsque seul l'examen visuel permet d'apporter des réponses, on se
base sur ce fait (sans oublier de le mentionner). Pour autant, il faut toujours
donner la part d'incertitude dans le résultat (et dans notre cas de
figure, il faudrait toujours parler au conditionnel, tant les méthodes
scientifiques sont évasives voire absentes). Si visuellement, nous
avons à faire à une plume, il faut alors parler de théorie
probable, mais jamais de certitudes ou de faits. De trop nombreuses dérives
plombent les sciences, et aboutissent à des débats idéologiques
(mais pas scientifiques!!!). Il n'y a pas pire que les certitudes basées
sur des probabilités pour faire avancer une science. La question aujourd'hui
n'est pas de savoir comment tel ou tel auteur a levé une incertitude
sans en préciser le moyen, mais plutôt de mettre en place une
nouvelle méthodologie qui permet enfin, après des centaines
d'examens, 'approcher de la vérité. L'approche photographique
est séduisante, mais elle doit se contenter d'être un système
d'archives qui permettra par la suite, grâce à d'autres méthodologies,
d'enfin tirer des conclusions.
JexSavoie.
Eric G. : Pour l'ensemble des quinze plumes crétacées étudiées,
(voir ici
) pour les proto-plumes de l'ambre,
l'indentification a été visuelle. Et, dans les textes cela se
traduit par "The Identification of the feather
was based on conformation of the barbs attached at the base of the feather,..."
L'examen des inclusions a été rigoureusement visuel, aussi pour
les proto-plumes de l'ambre il faut alors parler de théorie probable,
sans certitude.
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Autre correspondance pour commenter l'inclusion "proto"-plume...
Pour moi, c'est une plume,
en faisant un agrandissement sur les extrémités des barbes,
on remarque qu'ils se prolongent finement (certes c'est difficile à
voir) ce qui fait vraiment penser à une plume de dinosaure...
Vari.
Eric
G. : Il
est amusant, -attention ce n'est pas une critique-,
de constater comment l'esprit focalisé d'un spécialiste est
(souvent) enclin à refuser (d'emblée) ce qui est nouveau, surprenant
et en dehors de la norme! Inconsciemment, le professionnel d'un domaine souhaite,
(sans doute pour se rassurer sur la solidité des frontières
de son domaine), trouver la référence moyenne répétitive
la plus conventionnelle qui confortera la fixité d'une référence
standard. Le spécialiste affectionne surtout la redondance académique
qui confirme le modèle pré-établi. La littérature
(qu'elle soit paléontologique, de l'ambre ou pas) abonde d'exemples
où la réalité d'un petit sujet insolite (un petit "grain
de sable") vient déranger l'ordre du modèle dogmatique.
Les fossiles de l'ambre, surtout par la précision des détails
conservés, sont alors SURTOUT très intéressants. Certaines
morphologies, (non conventionnelles), dérangent parfois les séries
graduelles (celle alors anticipées) qui dessinent une évolution
qui devait être prévisible... Evitons la digression, mais, souvenons
nous de ces dessins de spécialistes qui nous présentaient (avec
autorité et certitude !) les prévisions paléontologiques
d'insectes à découvrir.
C'est surtout en explorant les références limites que l'on peut
trouver un effet de levier formidable pour sonder -dans toutes les directions-,
en une seule fois, un domaine de recherche.
La première réponse de Vari, si j'ai bonne mémoire
disait ceci :
"Je découvre votre image, et, je me permets
un commentaire. L'objet inclus dans l'ambre charentais une "proto"plume
? ????? Soit je lâche ma bouteille et j'ouvre grand les yeux, soit,
la photo est extrêmement floue... L'inclusion présentée
ici n'est pas une 'protoplume' !"
Et, Vari d'écrire maintenant :
" Pour moi, c'est une plume, en faisant un agrandissement
sur les extrémités des barbes, on remarque qu'ils se prolongent
finement ce qui fait vraiment penser à une plume de dinosaure..."
Je trouve intéressant la progression, le cheminement des interprétations.
L'étude de l'approche a autant d'importance que l'inclusion elle-même.
La proto-plume, présentée ici dans cette page du site Internet
Ambre.jaune, n'est qu'un petit grain de sable dans les rouages d'un modèle.
La proto-plume n'est qu'une inclusion parmi tant d'autres qui, regardée
suffisamment, (oui, derrière la petite loupe), ouvre l'esprit et dérange
forcément l'ordre imposé des choses..
-
Complément d'information pour suivre l'étude de l'inclusion
"proto"-plume...
Eric
G. :
L'image de l'inclusion (ci-dessous), présentée
au public en 1997 et commentée oralement comme portion végétale,
(puis aussi vite oubliée de la science par les auteurs) semble être
une portion animale. L'inclusion étrange d'un ambre d'âge aptien,
restitue des portions d'un épiderme étrange formé de
petits kystes réguliers surmontés d'une ouverture circulaire.
Cette inclusion pourrait-elle avoir porté des téguments (ici
détachés) comme des proto - plumes ?
Oui, les spécialistes évoqueront les lézards Autarchoglossa
dont la peau est parsemée de petites pointes. Mais, non, l'épiderme
ici ne semble pas être celui d'un lézard antique pour plusieurs
raisons... Alors, est-ce la peau d'un progénote des oiseaux ?
L'attribution systématique est discutée en fonction des fossiles
homologues de l'ambre (restes squelettiques de vertébrés et
également proto-plumes référencées aussi dans
l'ambre).
Eric
G. :
L'inclusion photographiée ci-dessus (ambre d'âge
aptien - néocomien), montre des petites protubérances, des cônes
situés dans un même plan, assez réguliers, surmontés
d'une ouverture ronde. L'image de l'inclusion -présentée en
conférence en 1997 comme une structure végétale-, me
fait penser (c'est une image) à des sortes de petits kystes folliculaires
d'où pousseraient (en dessous du derme causant ainsi un gros amas de
peau) des sortes de "gros poils ou plumes avortées". On pourrait
facilement imaginer, sortir de ces cavités, des gros poils rigides !
Oui,... pourquoi ne pas imaginer des rachis ou des calamus ? Pourquoi
ne pas imaginer des tiges de proto-plumes ? Cette sorte d'épiderme
surprenant (qui n'a rien de l'inclusion végétale) est l'objet
typique, idéal, (qui théoriquement) pourrait supporter des proto-plumes !
L'idée initiale des proto-étranges plumes m'est venu à
l'esprit, en 1997, lors de la présentation en conférence de
ces inclusions étranges de l'ambre aptien.
Sauf erreur, peu de personne (pour ne pas dire personne) n'a jamais présenté
d'inclusions de l'ambre dans cette hypothèse (certes
hardie) mais, malgré tout intéressante d'être une sorte
de support possible aux proto-plumes ! J'ai donné ici
dans cette autre page du site
Ambre.jaune la bibliographie actuelle mondiale des proto plumes crétacé
de l'ambre, et, sauf si je me trompe, personne n'a suggéré un
quelconque support, une matrice, qui pourrait porter des proto-plumes.
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