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Le courrier des lecteurs


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      Le courrier des lecteurs

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Un bloc d'ambre à vendre qui ne passe pas dans toutes les vitrines!

Les annonces gratuites passées sur le site Lisa sont l'occasion de voir des petites choses inhabituelles et de fouiller quelques notions intéressantes liées à l'ambre et au copal. Et, pour le coup, le sujet suivant est assez déconcertant... Tous les musées exposent des pièces prestigieuses pour le public. Mais, ici, mieux qu'au musée, voici un ambre originaire du Vietnam qui dépasse l'entendement. Le bloc d'un seul tenant pèse 20 Kg. C'est une référence record. L'objet de prestige est rapporté par Monsieur Sinh Le (Ho Chi Minh Ville), Vietnam et provient d'un lot (125 kg) de sept pièces principales. La résine (translucide en profondeur mais encroutée en surface) est imprégnée de polluants exogènes, (d'où une densité plus forte) qui fait poids pour atteindre ce record déconcertant. La masse de résine ne contient sans doute pas de myriades insectes (type xylophages ou autres) car l'amas constitue, comme à l'habituel, le creux d'un arbre sans doute mort. Mais l'objet a un intérêt taphonomique. Et, on remarquera que c'est le côté intérieur en contact avec le bois qui est photographié ici. La pièce présentée et le lot complet, sont disponibles à la vente. De quoi satisfaire les gros appétits (humour)...








Trouvé sur un bateau à Sète, un "ambre"(?) avec un insecte...

      Bonjour Eric. J'ai trouvé votre site et je vois que vous donnez des commentaires (et des expertises gratuites). Puis-je me permettre une question ?
Mon oncle a trouvé lorsqu'il était docker sur un bateau qui transportait du granit en provenance du chili un petit bout d'ambre éclairé par un rayon de soleil... L'échantillon était sur le pont du bateau arrivé à Sète. Personne ne le croyait... Il y avait eu une énorme tempête dans le pacifique et également en Méditerranée...
L'objet est photographié en pièce jointe.
Il y a surtout un gros insecte à l'intérieur mais on le discerne mal.
Selon-vous, que cela peut-il être?
Merci. L.S.




      Bonjour Madame, difficile de répondre comme cela brûle-pourpoint sans renseignements ou précisions autre qu'un effet d'éclairage au soleil... (Je plaisante évidemment)...

--- Première vérification simple : si l'objet coule lorsqu'il est déposé dans une eau saturée de sel, alors on supposera immédiatement que c'est un objet anthropique (fabriqué par l'homme), une matière plus lourde que l'ambre, alors de type Bakélite... La patine est ici lisse, presque trop lisse pour correspondre à un ambre vrai qui aurait séjourné dans l'eau de mer. La surface ressemble plus à celle qu'aurait un plastique corrodé. L'objet ne semble pas être une résine authentique fossile... Cela pourrait être un "bijou" plastique, une sorte de perle non percée (comme il en existe tant) qui aurait séjourné ici en mer... L'aspect trop rond (presque la boule parfaite), n'est pas non plus un indice très naturel... L'ambre brut n'existe pas vraiment sous forme de sphères, surtout dans ce volume... Seuls les ambres souvent anciens (crétacés) concassés par des sable gossiers peuvent être idéalement sphériques... Ceci étant ce sont souvent des sécrétions nées par les racines des arbres, or, ici in y a un gros insecte centré dans la matière... Donc il faudrait partir vers l'hypothèse d'une résine aérienne de type stalactite... Mais ces dernières ne sont JAMAIS sphériques... Donc plusieurs incohérences... Cela laisse l'hypothèse de l'objet manufacturé (surtout chinois)... Les boules rondes contenant des insectes ont souvent un label plastique "Made in China", suivez mon regard.

--- Sinon, seconde vérification : une expertise en UV pourrait peut-être en dire d'avantage... Je ne connais aucun ambre natif authentique (sphère parfaite) contenant un insecte... J'ai personnellement une seule larme ovoïde en collection avec une inclusion, c'est TRES RARE mais ce n'est pas une sphère parfaite...
Madame, si vous pouviez faire le test de densité en eau saturée de sel et également une image aux UV, nous serions renseignés... Je reste attentif à vos messages...
Cordialement, Eric G.







L'âge de l'ambre,... découverte faite en Bretagne.

      Bonjour Monsieur, j'ai découverts dans un champ de Loire atlantique (La Turballe) un morceau d'ambre jaune, (je pense). En chauffant une aiguille posée sur l'échantillon cela sent bien le pin. Comme c'est une zone où il n'y en a pas, l'échantillon a du être amené à un moment donné... Sur conseil des frères Guillet (collectionneurs de minéraux) je vous adresse donc ce message avec deux questions : 1) est il possible de dater de l'ambre sorti de son contexte paléo ('ambre sans inclusion, il ne me semble pas en voir). Et, 2) à partir de quand de la résine se solidifie-t-elle ? Merci d'avance !
Morgan LE TALLEC.


      Bonjour Monsieur. "Est- il possible de dater de l'ambre sorti de son contexte paléo ?" C'est ce que souhaitent faire les chercheurs... Mais, le sujet est quand même problématique. L'ambre (géologique, donc celui fossilisé) est daté essentiellement par la stratigraphie de terrain. C'est à dire par la reconnaissance morphologique des indices qui sont présents dans les roches associés et en l'occurrence les micros fossiles présents dans les strates, foraminifères, coccolites par exemple. On regarde l'allure des coquillages et des tests, on en déduit l'âge de la couche d'ambre (si celle ci n'a pas été remaniée par l'érosion évidemment).
Maintenant il existe d'autres méthodes basées sur les rapports isotopiques de certains ions (présents par imprégnations ou pas dans la gemme) qui permettent de donner des dates... Le copal crétacé est récemment daté de cette façon. Mais, bon, pour celui qui n'a pas de laboratoire, la datation des ambres se fait encore et surtout par la stratigraphie du site du dépôt primaire. Et, un échantillon arraché de son dépôt (un ambre trouvé dans un champ, comme c'est la cas ici) a perdu tous ses renseignements stratigraphiques... C'est logique. Mais, pour celui qui a un peu d'expérience, la patine née sous le chimisme des roches encaissantes permet de distinguer grossièrement les ambres récents des ambres plus vieux... Sinon pour répondre à votre seconde question, une résine végétale durci immédiatement à l'air mais, indurée (pendant des centaines d'années), elle n'a pas encore la patine des matières géologiques (âgées de plusieurs millions d'année)... "A partir de quand de la résine se solidifie-t-elle ?" Immédiatement à sa formation... Et pour tester, questionner une découverte faite dans un champ, il faut évidemment et surtout faire une première observation en lumière U.V.
Cordialement, Eric G.





Le nettoyage des ambres à inclusions.





      Bonsoir M. Geirnaert. Suite à mes questions sur le nettoyage manuel de mes pièces, voici les images. Ce sont mes dernières trouvailles (en images jointes). Les échantillons contiennent tous des insectes. C'est de l'ambre balte (d'après les affirmations de la vendeuse). Désolé pour la qualité faible des photographies, je ne suis pas chez moi je les ai faites avec mon téléphone. Si vous désirez d'autres photos c'est possible. Merci pour votre attention et merci de me consacrer votre temps pour m'expliquer le nettoyage surtout problématique avec les insectes à la surface... Très bonne soirée. Signé Pinocculus Anonymous.

      Bonjour Pinocculus. LA VENDEUSE (qui a le nez qui s'allonge comme Pinocchio) EST UNE GRANDE "MENTEUSE"  ?! CAR les échantillons s'achètent à la tonne à Madagascar !!! Lors de ma conférence à Fossilium 2000 (où il y a eu 7.000 visiteurs sur une semaine) je donnais un échantillon gratuit à chacun !!! Preuve que ces pièces sont disponibles et n'ont alors pas grande valeur... Vendre cette matière comme de l'ambre balte (succin) c'est assez "malhonnête"... Mais, bon... Mon propos (intéressant) est ailleurs.

      Tu me poses la question du nettoyage... Les échantillons que tu me présentes en image sont tous de type copal (copal de Madagascar) et, tant mieux, ce sont ceux qui répondent le mieux au petit exercice que je te propose en fin de rédaction. Tu n'es pas le seul à poser la question du nettoyage des échantillons bruts pour observer les inclusions éventuelles profondes... Le procédé pour nettoyer les résines fossiles et débarrasser les gemmes (toutes différentes) de la croûte scoriacée extérieure est un secret de polichinelle... Selon que l'opérateur est un joailler, un gemmologue, un géologue, un chimiste ou, que sais-je encore, ... les matières utilisées seront différentes. Certains vont utiliser du papier de verre imperméable (feuille vendue à l'unité, au grain le plus fin) mais, dans ce cas le polissage extérieur décape l'échantillon en réduisant d'autant le volume de la pierre. Et le procédé (destructif) ruine les inclusions proches de la surface et celles évidemment operculées qui pointent à l'extérieure de la gemme. D'autres utiliserons des poudres calcaires ou minérales déjà plus abrasives (connues des lapidaires) utilisées sur des supports souples. D'aucun parmi les plus pressés iront au magasin du coin acheter la gamme miracle des polishs pour les carrosseries de voitures là où d'autres vont utiliser de l'huile lorsque ce n'est pas directement des solvants !!!! Ah les chimistes ! Bref, chacun conserve ses "secrets" et, comme je l'explique dans mon livre; les collectionneurs d'ambre les plus pointilleux utiliseront des dentifrices neutres mêlés à de la bougie fondue. Tout cela pour dire que l'on peut disserter des heures sur le décapage manuel (plus ou moins agressif) des gemmes... Evitons les longues dissertations inutiles et retenons TROIS points fondamentaux.
1) Un nettoyage qui donne un bon résultat visuel à l'instant T, peut être un désastre absolu au bout de quelques temps. Ainsi un décapage efficace avec un diluant chimique, même léger, (solvant organique), peut pénétrer la gemme en profondeur et ruiner l'intégrité de la matière car la dissolution de la résine peut se poursuivre dans le temps... DONC LES NETTOYAGES avec les solvants sont à bannir !
2) Un nettoyage qui utilise des matières aux propriétés mécanique différentes de celle de la gemme fossile peut déclencher des surprises malheureuses. Tous les polishs utilisés dans l'industrie du nettoyage des carrosseries de voitures contiennent des matières lubrifiantes grasses qui, malheureusement pénètrent l'ambre (car l'ambre est une matière poreuse, ouverte par des trous microscopiques) et dès qu'une huile grasse imprègne les périphéries, le différentiel de dilatation des matières peut faire exploser la gemme. En effet lors d'une observation sous une lampe calorifique l'ambre nettoyé -mais resté gras- peut exploser... Dit autrement, un ambre plongé (même un seconde) dans l'huile est en sursis, car aux variations infinitésimales de température, l'huile qui se dilate plus vite, plus fort, que l'ambre, va exploser le gemme. Donc, là aussi TOUS LES NETTOYAGES qui utilisent des corps gras sont à proscrire !!!
3) Et d'ailleurs !!! Dans un fossile ramassé en pleine nature, l'essentiel de l'histoire intéressante est TOUJOURS localisé aux surfaces, car la résine a enregistré au niveau de sa périphérie tous les paramètres extérieurs qui racontent le scénario du piégeage. L'essentiel de la mémoire (explicative) de l'ambre se situe précisément au niveau des surfaces!!! POURQUOI alors enlever la croute ? DONC dans la mesure du possible il faut garder le plus souvent possible les surfaces car : A) elles font partie intégrante du fossile, B) elles racontent des détails précieux, C) elles protègent les inclusions profondes... Un ambre qui a conservé sa croute scoriacée extérieure originelle (pour ces trois raisons (A, B et C) est 100 fois plus précieux qu'un échantillon nettoyé par un opérateur expéditif...

      A ce stade, cher Pinocculus, je te conseille de réviser ton intention (louable) de nettoyer tes échantillons pour réfléchir autrement ! Et, aussitôt dit, aussitôt fait, je te propose un exercice NON DESTRUCTIF, donc reproductible à l'infini, qui ne coute rien et n'a aucun inconvénient...
Si tu souhaites examiner les inclusions profondes ou celles des surfaces sans abimer la gemme, il faut opérer différemment et là où tu souhaitais retirer de la matière, il FAUT AU CONTRAIRE EN RAJOUTER !!!!!! Je vais simplifier et aller à l'essentiel. Les perturbations occasionnées par la croute extérieure déformée (avec des ondes) et scoriacée (avec des brisures fines et des rayures de surface) peuvent TOUTES disparaître instantanément si tu appliques un liquide qui a la même réfringence que l'ambre. Je vais à l'essentiel: si tu dépose une goutte d'eau sucrée (maintenue bombée) en surface de ton copal tu peux récupérer une observation hallucinante de précision !!!! La preuve ici en image avec un ambre. Plus la goutte est bombée (avec beaucoup de sucre), plus elle joue en grossissement comme une loupe. Et, si la goutte, bombée par ses effets de bords, engendre des déformations optiques, le procédé miraculeux consiste à mettre alors une lame de verre sur la bille d'eau sucrée pour retrouver un plan nivelé alors idéal d'observation. Regarde ce schéma, c'est super simple et TRES EFFICACE. L'observation à travers une goutte d'eau sucrée est une méthode par laquelle on complète un volume d'ambre qui manque. On n'enlève rien au contraire! Et, l'ambre étant diaphane, (spécialement ton copal malgache), TOUT LE JEU CONSISTE A FAIRE DE L'OPTIQUE EN RESPECTANT LES REGLES incontournables des matières translucides... Aucun nettoyage donc... Les scientifiques (relayés des journalises qui cherchent l'information spectacle dans les revues) racontent constamment que c'est le matériel de pointe (cher) qui, lui et lui seul, permet de révéler les inclusions minuscules de l'ambre. C'EST FAUX !!! Cher Pinocculus, si tu n'as aucun matériel cher de laboratoire sous le coude, après le secret de l'eau sucrée, je te propose de déposer une petite loupe par dessus ton échantillon recouvert d'une bille d'eau pour photographier les inclusions comme expliqué ici. Pinocculus tu n'es pas le seul à te poser la problématique du nettoyage manuel des échantillons (et ultérieurement de la prise d'image des inclusions). CE TRAVAIL PASSIONNANT d'observation peut et doit se faire en conservant (autant que faire se peut) les surfaces originelles des échantillons !!!
Mon idée est d'accompagner réellement les collectionneurs débutants.
Et, j'espère, Pinocculus, te lire avec tes découvertes forcément intéressantes...
Cordialement, Eric G.




Et pour apprécier la différence ambre / copal, après ce dossier, voici un visuel très simplifié :









 

L'ambre espagnol de Cantabrie...


      Bonjour, Eric. J'ai vu quelques articles au sujet de vos nombreuses études sur l'ambre et ses inclusions d'insectes. J'ai également examiné et admiré vos deux livres dont "Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie" (avec surtout les merveilleuses images, très nombreuses) même si je ne l'ai pas encore. Parfois, en me promenant dans la Cantabrie, je trouve des fossiles divers, du bois pyritisés par exemple, mais également, (très rarement), un peu d'ambre. Les ambres sont généralement ici des petits morceaux, d'un aspect surtout écrasé, compacté avec de nombreuses brisures internes. Les échantillons sont alors fragiles et ont des couleurs vives. La matière est parfaitement comparable à celle que vous présentez dans votre ouvrage (l'ambre de Alava).
Selon moi, les ambres appartiennent, ici, comme les fossiles alentours, à la période du Crétacé (entre 95-110 millions d'années). Je sais qu'il y avait des gîtes fossilifères d'ambre dans les zones non loin qui sont parfaitement cataloguées, par exemple le grand dépôt à El Soplao (identifié en 2010), qui n'avait pas encore été découvert quand vous avez écrit votre magnifique livre. La Cantabrie (Cantabria en espagnol) est une région de l'Espagne délimitée à l'Est par le Pays basque où l'ambre découvert a été également étudié par les scientifiques. Dans les échantillons d'ambre de Cantabrie que je trouve, je n'ai pas vu (pour l'instant) d'insectes inclus, mais, je n'ai pas suffisamment de matériel pour étudier les sections internes avec des microscopes... Il est assez étrange de repérer aussi des échantillons qui sont marqués par de petites taches, (comme des souillures, je pense à des inclusions du sol ou de la végétation peut-être), mais cela pourrait aussi être des effets nés par des fluides mélangés (comme de l'eau). Dans l'ambre du dépôt d'El Soplao, les scientifiques experts ont trouvé de nombreux insectes plutôt spécialisés. Et, comme je l'ai dit, ici, les ambres sont surtout petits à minuscules même si je dois mentionner un échantillon beaucoup plus grand qui pèse 149 grammes. Je voulais partager mes découvertes de terrain (et vous les présenter). Je vous envois des images de mes découvertes et de mes principaux échantillons.
Sinon, grâce à vos correspondances et réponses e-mail, je connais maintenant l'intérêt scientifique et surtout taphonomique du plus grand échantillon (149 g). Et je comprends mieux l'origine plutôt marécageuse (supposée marécageuse) du dépôt qui explique la compaction des matières et la rareté singulière et originale des insectes corrélée à la présence de macrorestes végétaux producteurs d'ambres (grandes portions de bois compactés, laminés et pyritisés, traces et présence de racines). Excusez l'audace et la démarche de vous présenter mes trouvailles, mais peut-être, vous ou vos lecteurs, pourriez-vous être intéressés par mes petites découvertes.
Une salutation cordiale, Eduardo V. P..








Regarder les ambres (Espagne - Cantabrie).






AMBRE Espagne (Cantabrie) Rédaction ERIC GEIRNAERT.

Prospecteur de minéraux, naturaliste amoureux de la photographie, observateur attentif des paysages paléontologiques, Eduardo V.P., nous présente sa découverte d'ambres crétacés (Cantabrie).

Passant sous la barre des 100 M.A., (correspondant alors à des matières deux fois plus anciennes que celles des pays baltes), les résines fossiles espagnoles, accompagnées de celles du Pays Basque, sont très appréciées des scientifiques qui peuvent étudier des archives particulièrement intéressantes, aux étapes cruciales des grandes évolutions du vivant. Certains ambres espagnols sont datés de 118 M.A. - 120 M.A., mais, en poussant la lecture des détails publiés, il y a autant de datations que d'auteurs et les fluctuations (qui ne sont pas des "erreurs"), sont simplement la preuve du développement des recherches. Les datations des ambres anciens (surtout à inclusions) sont régulièrement discutées, car chacun souhaite évidemment décrocher ses records pour être l'inventeur des séries fossiles à la base des groupes apparus (on parle alors de progénotes). Faisant la course aux fossiles les plus anciens, les scientifiques doivent faire avec ce qu'ils trouvent. Et, en l'occurrence, les ambres crétacés sont souvent petits à minuscules. Tout ceci pour dire que la taille des échantillons crétacés découverts ici est exceptionnelle!!! Les rognons d'ambre sont énormes.

Autre notion fondamentale, TRES intéressante, pour les ambres de Cantabrie, les échantillons sont situés dans leur emplacement primaire !!!! Autrement dit, le gisement du dépôt n'a pas été remanié (modifié) par l'érosion. Les ambres fossiles sont encore installés -in situ- dans la strate du lit originel (ce qui n'est pas le cas des ambres baltes). Et ce point complète encore l'intérêt crucial des matières crétacées ! Par sa teinte, sa forme et sa couleur, par la texture de ses amas, l'ambre crétacé de Cantabrie raconte la genèse d'un dépôt plutôt original qui se trouve en limite intermédiaire d'un dépôt en cuvette (calme et sans mouvement) et d'un déversement parfois en mouvements où les sédiments ont été remués (tourmentés) pour ensuite être secondairement compactés par l'évolution géologiques. Plusieurs échantillons racontent la genèse d'un dépôt calme (à remué) transformé plus tard en gisement compacté.
Dans la mesure du possible l'interprétation d'un ambre doit prendre en compte la place exacte de l'échantillon dans le gisement, (la lecture stratigraphique des gisements d'Alava en Espagne est dans ce sens un exemple intéressant), mais, ici tout ce passe comme si les notions étaient accentuées à l'extrême. Parfois les ambres sont situés dans des boues compactées (statiques) et en d'autres occasions les roches encaissantes ressemblent à des marnes broyées et recompactées... L'exemple le plus remarquable concerne les rognons de grandes tailles qui semblent avoir été roulés dans des boues en eaux tumultueuses où l'examen des débris (orientés dans toutes les directions) donne une indication de la puissance énorme des eaux en mouvements. A certains endroits, les roches encaissantes sont des remblais, là où d'autres observations montrent des dépôts primaires non altérés. Sauf erreur de ma part (Eric Geirnaert 2002), cette observation n'a aucune comparaison connue. Et, de ce fait, la découverte des ambres de Cantabrie est très intéressante. D'ailleurs dans ce registre d'un site à l'occasion tourmenté, il est remarquable de découvrir des tubes d'ambres, (de véritables cylindres très réguliers et homogènes) qui ne sont pas des coulures verticales nées sous le poids de la pesanteur mais vraisemblablement des suints, des épanchements de résines dans des branches creuses. Ce mode d'apparition des résines fossiles ne piège pas prioritairement les insectes aériens (extérieurs). Les inclusions organiques des ambres de Cantabrie sont essentiellement des portions de bois (associés à des déjections d'insectes peut-être xylophages, = qui mangent du bois). Et, au final cet ambre crétacé découvert en dépôt primaire métrite une attention toute particulière TANT les notions sont originales (pour ne pas dire uniques).

La lecture stratigraphique des gisements d'ambre (gisements non remaniés) est le parent pauvre des publications. Les dépôts primaires (= non remaniés) sont certes rares. Lorsque cela est possible, les travaux doivent exploiter les données stratigraphiques et surtout les positions des morceaux dans les couches et dans les différents affleurements. Il faut réaliser des échantillonnages sur le terrain pour évaluer les densités par niveau, les répartitions géographiques et les qualités par situations des dépôts. Ces renseignements stratigraphiques expliquent alors les biotopes originels. Il est loin le travail idiot d'examen des spécimens d'ambres sortis d'un vieux tiroir sans autre indication qu'un numéro, dont on ne connaît plus la provenance. Travailler de cette façon n'a qu'un intérêt limité. Ici, c'est l'inverse ! Avec les ambres de Cantabrie il est possible de comprendre complètement un gisement en fouillant le site (in situ). On peut mesurer ici les épaisseurs des couches, évaluer les étirements et l'allongement des strates par les compactions géologiques dans le temps en prenant la réalité des précisions sur les remaniements des dépôts. BREF, l'étude les ambres de Cantabrie est du plus grand intérêt...

Espérons que les scientifiques portent leur attention à cette découverte d'amateur éclairé qui nous rapporte une matière merveilleuse.
Sinon, la présence de coprolithes (= crottes) qui pourraient apparaître en grand nombre dans certains morceaux d'ambres et la présence de bois dans les strates laisse à penser que les dépôts de Cantabrie devaient se constituer dans le fond du lit d'une rivière turbulente où à l'occasion on trouve aussi des conditions calmes. Il serait très intéressant d'approfondir l'explication stratigraphique des phénomènes observés localement, qui ne reflètent pas nécessairement l'ensemble des conditions de concentration des ambres crétacés identifiés en Espagne...
Eric Geirnaert.







Ci-dessous, on peut voir deux ambres très différents... Généralement les ambre sédimentés (et qui restent) en dépôt sableux - argileux sont plutôt jaunes (1) et ceux maintenus en dépôt de lignite avec des macrorestes végétaux comme des portions de bois (2) deviennent plutôt sombres (rouge à noir et à l'occasion sont compactés, écrasés). Ces caractéristiques de couleur et de forme permettent d'avoir une première approche grossière de la stratigraphie des gisements.



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L'aspect sans doute le plus intéressant des ambres espagnols est leur caractère stratigraphique, par site et même par échantillon. Les ambres (natifs) sont parfois marqués par des effets originaux particulièrement nets, qui n'apparaissent pas forcément ailleurs. Ci-dessus, par exemple, on peut remarquer que l'échantillon 1 est fracturé par le jeu d'un écrasement géologique (écrasement évidemment retardé dans le temps). Et, l'échantillon 2 est comprimé, écrasé dès sont dépôt initial avec une perte de volume associé à une "dessiccation" dans le kérogène. Cette compression (ici avec réduction de volume) est caractéristiques des dépôts riches en macrorestes végétaux, grosse portion de bois, (dépôts de lignite par exemple) qui diminuent en volumes par l'apport régulier de nouveaux sédiment organiques en surface. Les compactions géologiques (qui entrainent les fractures des échantillons) et les écrasements initiaux du kérogène (qui marquent et déforment le volume initial des matériaux sont deux marques très distinctes intéressantes (et séparées temporellement). Il est très rare de repérer sur les mêmes sites de tels effets surtout pour des échantillons crétacés centimétriques (parfois énormes, qui dépassent 100 grammes) qui, de surcroît, ont été roulés dans des boues dont on peut encore apprécier le mouvement en observant les déformations superficielles de la croûte... L'examen stratigraphique et taphonomique des échantillons espagnols crétacés est vraiment du PLUS GRAND INTERET...











 

Pêche d'ambre (rejets rares des Cachalots)...


      Bonjour Monsieur. Geirnaert. Je vous contacte car mon fils qui Capitaine d'un chalut, à pêché en mer du Nord 10 kg d'Ambre Jaune qui provient d'un rejet de Cachalot. Pourriez-vous me renseigner sur cette découverte ?
P.S. : Je vous envois les images en pièces jointes. Pour me contacter, mon tel est xxx.
Cordialement, Thierry.





      Bonjour Thierry. Nous ne correspondons JAMAIS par téléphone car cela ne permet pas de joindre des images aux explications (orales)... J'espère que vous ne nous en voulez pas.
Votre fils, Capitaine d'un chalut, n'aurait-il pas ses activités de pêches qui croisent des navires en provenance d'Afrique de l'Est, (la région de Madagascar, par exemple)? Hum... Bref...
Les matières ici ne peuvent par être des rejets de cachalots. NON !!! SURTOUT PAS !!! Les déjections des cachalots ne sont pas des résines végétales !!! D'ailleurs, en réfléchissant un peu, les cachalots ne sont pas des herbivores. Les cachalots mangent des animaux, les cachalots sont carnivores !!! Leurs déjections sont opaques. Et, ici, les échantillons photographiés sont translucides !!! Ordinairement, les cachalots mangent des calamars (et on retrouve évidemment les becs de calamars dans leurs déjections) !!! Ici il n'y a aucun bec de calamar dans les résines végétales translucides...
Sinon, pour information, les déjections animales (avérées) des cachalots, sont toujours opaques.
L'ambre du cachalot (appelé AMBRE GRIS) est donc GRIS et complètement opaque et contient à l'occasion ces becs de calamars incrustés dans la matière. Or, ici, en regardant vos images, on voit bien que les séries sont translucides (elles laissent passer la lumière) et sont plutôt jaunâtres, avec des coulures... Vos échantillons sont ici des sécrétions végétales (qui n'ont rien à voir avec des baleines)... Et, les fissures larges et profondes sur les échantillons démontrent que les résines (botaniques) réagissent au chimisme de l'eau de mer et ne sont donc pas fossilisées. La matière est donc ici une résine contemporaine qui flotte à la surface des flots... L'objet n'a pas vraiment de valeur "marchande"... Les finlandais (ils ne sont pas les seuls) importent de telles résines en quantités industrielles... Un exemple ici.
Thierry, vos matières ne sont donc que des sécrétions végétales contemporaines d'arbres Césalpinacées, qui appartiennent à la super famille des Légumineuses (Fabales) et qui produisent le copal.
Cordialement, Eric G. (Pour l'équipe du site LISA).



 

Pêche "miraculeuse" d'ambre...


      Bonjour M. Geirnaert. Je rentre enfin (un peu débordé de travail) d'un voyage, plutôt d'un périple, dans les régions baltes à la recherche de l'Or du Nord, la richesse originelle d'origine végétale, transformée en pierre translucide et légère par les forces naturelles secrètes et légendaires... Notre première escale aura été Travemünde (sans découverte d'ambre sur la plage) pour ensuite arriver à Gdynia, banlieue de Gdansk, (voir ci-dessous), pour nous rendre ensuite à Kaliningrad, et notre visite trop brève en Lituanie, qui sont deux endroits clés.
Nous envisageons ainsi (les contacts sont déjà pris !) de retourner là bas en septembre. Nous sommes plus que jamais tombés amoureux de l'ambre (natif) et de toutes les histoires humaines et commerciales qui s'y rattachent. Mais ce n'est pas pour raconter notre voyage que je vous écris, c'est pour vous présenter le résultat d'une pêche "miraculeuse"... Pierre KOHLER.



 
Pêche "miraculeuse" d'ambre dans les régions baltes
...
Francette nous présente SA découverte "exceptionnelle" !

 

      Travemünde est une station balnéaire agréable et populaire d'un quartier portuaire excentré de la ville de Lübeck, sur la côte allemande de la Mer Baltique... Aux époques passées, au chef lieu de la fédération hanséatique (*), il existait une multitude de petites fabriques et manufactures, fendeurs de fanons de baleines et tourneurs d'ambre jaune... Ici, dans ces régions maritimes, celui qui transportait de l'ambre jaune (succin) devait s'acquitter d'un droit de passage selon qu'il conduisait de l'ambre brut ou en débris, ou, des matières ouvrées. Désormais l'ambre jaune (toujours amélioré à l'autoclave) est dans les boutiques ouvertes aux touristes de passage, mais, les prospections miraculeuses existent encore sur la plage... Aussitôt dit, aussitôt fait, Francette (ci-dessous) tente sa chance sur la plage... A Travemünde, Francette explore minutieusement le sable à la recherche d'ambre sans succès... Bon, peu importe... Le voyage n'est pas finit. Et, l'exploration attentive offre d'autres résultats à Gdynia...
Juste arrivée sur la plage à Gdynia, (banlieue de Gdansk) Francette explore le sable en marchant vers la mer et trouve cet ambre gemme parfaitement translucide (et donc à peine visible car fiché dans le sable) du premier coup sur son trajet en direction des flots. La découverte "miraculeuse" se fait au nez d'un chercheur professionnel qui ratisse la "laisse de mer" au ras des vagues, à quelques dizaines de mètre de là depuis de longs moments...
La fortune sourit donc aux chanceux...

(*) = La Ligue hanséatique, Hanse germanique ou Hanse teutonique était l'association des villes marchandes de l'Europe du Nord autour de la mer du Nord et de la mer Baltique.




La pêche "miraculeuse" d'ambre à Gdynia, la gemme "muséale" est idéalement translucide...






 

Expertiser l'ambre en regardant sa surface.


      Bonjour monsieur Geirnaert, Comme je vous l'avais dit, nous sommes désormais en expédition dans les régions baltes pour notre découverte de l'ambre. Et, nous recherchons l'ambre natif (en évitant les matières fondues et les mélanges prétendus "authentiques"). Premier contact ce matin avec l'Or du Nord... Nous sommes à Travemunde, petit port de la cote balte près de Lubeck, avec, ici, de l'ambre qui nous semble bel et bien natif... Je vous envois trois macro photos de perles d'un collier (qui je pense n'ont pas été trafiquées). Monsieur Geirnaert, qu'en pensez-vous ? La matière est-elle ici totalement (et entièrement) authentique ? J'espère que les images faites sont d'une qualité suffisante pour lire les fins détails. Pourriez-vous nous donner votre avis ? Sinon, à partir de demain, nous commencerons à nous rapprocher chaque jour un peu plus du centre de gravité de cet ambre balte : ile d'Usedom, Gdansk, cote de Courlande, Samland, Neringa, Palanga... Nous n'avons encore rien trouvé par nous mêmes sur cette première plage, mais il y a quelques semaines, un promeneur a déniché un gros bloc... Ma question est donc : peut-on dire que l'ambre monté en collier (sur les images jointes) est 100 % authentique ?
Bien cordialement. Pierre Kohler.









 

Atelier Viking du travail de l'ambre.

      Bonjour à tous. Membre d'une association de reconstitution historique Viking, nous présentons au public un campement, la vie quotidienne des hommes du Nord, ainsi que différents ateliers pédagogiques (voir photos sur site Internet). J'ai pour objectif de présenter un atelier de travail de l'ambre (création de perles, de pendentifs...), sans objectif de vente, et je recherche donc de l'ambre brut de la Baltique comme celui utilisé par les vikings à l'époque. En sachant que je ne recherche pas de l'ambre avec des inclusions, mais plutôt un petit lot de matière en vrac (du brut) pour m'exercer au travail des échantillons. Pour le moment j'en ne suis qu'aux balbutiements de la création de mon atelier. Pouvez-vous me conseiller dans ce travail et me guider dans des lots de matières susceptibles de correspondre aux objectifs? Nos ateliers étant le plus souvent en extérieur et l'idée étant une immersion dans la vie quotidienne des vikings, nous souhaitons une reconstitution la plus juste et réaliste possible (sans anachronisme). Si j'arrive à mettre en place cet atelier, le travail sera évidemment médiatisé sur notre site web et les pages facebook. Rien ne presse pour l'instant, nous avons encore le temps avant de démarrer le projet; cette activité associative venant en plus d'autres activités. Mais je vous tiens au courant de l'avancé du projet. Encore une fois merci pour votre aide, et merci pour toutes les informations que vous mettez à disposition sur votre site.
Bien cordialement. Vincent Dumont.








 

Une expertise de mon échantillon de 12 cm.

      Bonjour Eric, Je me permets de vous écrire car vous semblez être un grand connaisseur en matière d'ambre. J'ai un morceau assez grand (12 cm) de collection, qui est dans la famille depuis plus de cinquante ans (donc surement pas ??? en plastique)... Je me demande si des photographies sont suffisantes pour vous permettre de donner un avis ? Ou peut-être avez-vous besoin de ternir la pièce en mains ? J'ai bien sûr lu avec grand intérêt vos pages Internet expliquant les contrefaçons et les couleurs. Je me permets de vous envoyer des images de l'objet et vous remercie par avance pour l'expertise et les explications que vous pourriez en donner.
Bien cordialement, Tenuave Concille.





C'est la lecture taphonomique des traces toujours contenues dans la gemme
qui permet de déduire le scénario de la formation de la pièce
d'ambre, et finalement apprécier la valeur de l'écrin...






 

Le test en lumière polarisée...


      Bonjour, je suis collectionneur de pierres semi-précieuses, de minéraux et, par la force des choses, gemmologue pour expertiser les pièces avant échanges. J'ai maintes fois lu les propos (justes) concernant l'expertise des ambres factices sur le site Ambre-Jaune d'Eric G. J'ai compulsé avec soin le sujet des tests, simples pour la plupart, qui permettent de "questionner" les ambres: grattage, aiguille chauffée, dissolution au solvant, combustion etc. J'ai lu avec attention les propos de Monsieur Kohler. Et, je souhaiterais apporter ma petite contribution en évoquant la lumière polarisée. Tout comme le test en fluorescence largement expliqué sur votre site, le test en lumière polarisée qui n'est pas destructif, permet lui aussi de lire le niveau de naturalité d'une gemme. L'ambre est-il intègre (naturel, authentique, vrai, 100% natif) ou est-il le résultat caché d'une reconstruction au four par fusions compactions et mélanges ??? Le test en lumière polarisée permet de répondre à cette question. La règle est la suivante : un ambre se forme toujours par recouvrement de résine et cette genèse dynamique est enregistrée dans la gemme par des lignes de forces des tensions internes. A l'inverse, tous les mélanges ("plastiques") nés au four n'ont aucune trace des tensions internes.
Examiné en lumière polarisée, un ambre authentique (100% natif) montre des variations comme le sont des vagues de sable à la surface des dunes modifiées par le vent. Et, inversement, une matière prétendue ambre qui ne montre rien au polariscope n'est qu'un mélange artificiel... Ce test de la polarisation est présenté en dernière page dans le document scientifique : Gems&Jewellery / Summer 2011 / Volume 20 / No 2.
Cordialement, Hervé Vanebuick.










Une broche à expertiser svp...


      Bonjour à toute l'équipe du site Internet. Bonjour à Monsieur Geirnaert. Je me permets de vous contacter car je possède une broche me semble t-il en ambre jaune de la Baltique. Mais pourriez-vous l'expertiser ? A une époque, (avant que je ne lise ce site Internet) je pensais vendre l'objet mais il fallait en amont votre avis pour m'assurer (auprès de vous) que c'est bien de l'ambre (vrai). Pourriez-vous à partir des images jointes m'expliquer les couleurs étranges et la différence avec ces bijoux assez grands (couleur cognac) souvent translucides et bien homogène... Combien cela vaut-il, ici, jaune et blanc, surtout dans cette qualité ? Sinon, bravo. Je vous félicite pour les dossiers clairs sur votre site Internet Ambre.Jaune, bien intéressants... Je me suis instruite. Et, sur le site Lisa, VOUS ETES aussi des vrais passionnés. Et en lisant vos dossiers vous m'avez fait prendre LA MESURE DE CETTE BEAUTE NATURELLE.... Merci.
Signé : Madame "trucmuche-bidule".
(
P.S. :je souhaite garder l'anonymat).


      Bonjour Madame. Les parures aux grandes gemmes parfaitement "translucides" (qui ont d'ailleurs des couleurs souvent homogènes, (assez codifiées), peuvent être des mélanges (fondus) consolidés par des matrices à base de bakélites. La variété jaune avec des traces blanches est une qualité prestigieuse des ambres (malheureusement copiée par les faussaires)... Sinon, dans ce document, vous trouverez l'explication de la couleur des ambres natifs. Nous répondons à l'expertise de votre bijou dans l'image faite ci-dessous. Merci pour votre gentil message... Cordialement, Eric Geirnaert, pour l'équipe du site LISA.











L'ambre à Paris et plus précisément l'ambre à Auteuil...


      Bonjour Monsieur Geirnaert, Je suis tombée sur votre site après avoir recherché et lu avec intérêt quelques uns de vos articles que vous proposez sur les gisements d'Ambre en France, et notamment en région parisienne, où je vis. Bon, rien de bien original : j'aime beaucoup l'ambre... Après, je ne veux pas en faire une collection, ni même en vendre... Je ne souhaite pas non plus dilapider les sites par des collectes anarchiques non autorisées. Je pense que ces "pierres" organiques ont encore quelques belles utilités naturelles inconnues pour que l'on fasse l'effort d'en laisser en place, dans les gisements, pour les générations futures. J'ai cru comprendre qu'un site à Auteuil existait mais je n'en connais pas les "coordonnées" exactes. Je ne sais pas si vous les avez ou si vous pouvez me les donner, auquel cas j'accepte même d'y être conviée masquée (histoire de ne pas reconnaître les lieux pour ne porter préjudice à personne). Je comprends vraiment le risque qu'il y a de situer des sites (stratégiques). Je saisis totalement la réticence de donner des adresses, lesquelles peuvent conduire le saccage en règle des lieux et des ressources... Le commerce cupide est si fréquent chez l'homme avide qui exploite tout: l'eau, les diamants, l'or, le pétrole, etc. Monsieur, je rêve de parcourir le gisement d'ambre à Auteuil, pourriez-vous me guider ?
Cordialement. Mlle Kara Merr.


      Bonjour Madame. Vous guider sur le gisement d'ambre à Auteuil ??? (Rires, humour)... Mais bon, oui, pourquoi pas... Effectivement l'ambre fossile existe à Auteuil. De petites quantités d'ambre ont été récoltées dès le début du XIXe siècle par A. C. Becquerel (1819). Monsieur Becquerel décrit d'ailleurs ses récoltes d'ambre situés dans les sables du faciès sparnacien : "Celui que j'ai recueilli sur les lieux, au milieu du Lignite, est d'une limpidité parfaite". Effectivement comme vous pouvez le voir avec le découverte de mes échantillons, ci dessous, l'ambre récolté, d'un bel éclat jaune, se présente sous forme de coulées de résine figées ou de blocs de tailles variables, parfois des gouttes qui, tombées dans l'eau stagnante, présentent encore leur filet d'étirement... Dans certains cas, cette résine fossile adhère encore aux branches, comme le précise déjà Becquerel, 1819, pour l'ambre d'Auteuil. L'ambre d'Auteuil attire donc l'attention des scientifiques... A partir de récoltes faites en 1904, Monsieur P. Combes (1907) décrit partiellement, sous le nom d'Aulacoxylon sparnacense, des fragments de bois ligniteux des conglomérats situés dans les sables du Sparnacien d'Auteuil. Mais l'état de conservation des bois fossiles (portion noires fibreuses) est alors insuffisant pour permettre une diagnose complète. En recherchant des affleurements de sable de la bonne époque à partir d'une lecture des cartes de géologie, j'ai déniché le GRALL ! L'identification à partir des échantillons récemment récoltés et parfaitement conservés est maintenant possible !!! Mes découvertes publiées en 1998, 2000 et 2002 montrent les éléments d'ornementations macroscopiques des canaux résiniques et la structure ligneuse associée. Dit autrement: le bois est réellement producteur d'ambre et, aussi incroyable qu'extraordinaire, le bois fossile montre l'organe de production de la résine antique dans un système de maillage plan conservé en profondeur du tronc ! Cette découverte UNIQUE au monde (présentée à la presse) EST UNE PREMIERE MONDIALE ! Enfin un vrai fragment de bois fossile qui démontre REELLEMENT la production d'ambre!!! La résine n'est pas seulement collée au bois, la résine exsude du tissu ligneux dans le maillage des canaux qui ressemblent à un "filet". De plus, le lien entre les structures ligneuses et les organes de production d'ambre est confirmés sur tous les sites parisiens! J'ai découverts l'arbre à ambre thésaurisé par les spécialistes... Il est là entre mes mains... La prospection de terrain offre des plaisirs immenses...

      Madame, je n'ai aucune volonté de vous emmener en balade les yeux bandés... Ces pratiques de "bandits" sont celles vues à la télévision dans les films d'actions (= humour)... Par contre, je vais vous mettre dans la confidence des "Dieux". Le site d'Auteuil étudié par A. C. BECQUEREL et P. COMBES se situe rigoureusement à l'angle des rues Jean de la Fontaine et Ribéra comme montré ci-dessous. L'ambre fossile existe dans la strate des sables sparnaciens au niveau des arbres et dans le sous sol du petit parc représenté sur la photo en vignette. Bien évidemment depuis 1900, le site a changé et la prospection est désormais impossible (et d'ailleurs interdite). Mais, si la passion, vous anime, rien ne vous empêche d'utiliser les cartes géologiques (dans les bibliothèques de la ville) pour suivre les strates de sables de l'époque géologique " sparnacien" (le" terme est aujourd'hui remplacé par "Yprésien") sur le bassin environnant pour prospecter ensuite en terrain libre... C'est en procédant ainsi, en consultant les livres et les cartes dans les bibliothèques, que j'ai finalement découvert le GRAAL du collectionneur d'ambre...
Pour avoir un complément sur le sujet, je vous conseille la lecture du Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle N°10, pages 583 à 585. P. COMBES, 1904, "Sur les couches sparnaciennes inférieures d'Auteuil".
Cordialement, Eric Geirnaert, pour l'équipe du site LISA.


L'ambre exite à Paris, voici le site historique d'ambre à Auteuil...
 









 

Le collier d'ambre se désagrège...





      Bonsoir aux membres du site. Je cherchais une réponse à l'altération de perles qui me restent d'un collier ancien datant du début du XXième siècle. J'ai découvert votre site. Je vous envoie une photo. Mais peut être qu'il ne s'agit pas d'ambre véritable ? Je serais ravie d'avoir votre avis, si cela ne vous dérange pas.
Merci par avance. Joelle Chomicki.

      Bonjour Madame. Si les éclats sont coupants (ils rayent l'ongle), la matière peut être un silicate, un minéral de type citrine... Mais difficile de concevoir un silicate (une roche avérée dure et stable) qui de "désagrège" sans raison apparente... Si les éclats sont tendres, fragiles, la masse peut être composée une résine (artificielle?) éventuellement compactée, et, fragilisée... Le test de la combustion peut permettre de reconnaitre sans difficulté une résine carbonée qui brûle d'un silicate qui résiste à la flamme.
Sinon, le XXième (le 20ième) siècle a commencé le 1 janvier 1901... Des résines fossiles travaillées en bijoux de cette époque sont donc des parures centenaires... Bon, ceci précisé, la couleur des vos échantillons (si c'est de l'ambre) n'est pas suffisamment sombre, foncé, opaque et terne pour faire croire à une matière résolument centenaire.
En effet, les ambres baltes anciens (avérés anciens, qui ont été alors exposés une centaine d'années à l'air ambiant et la lumière) ont un aspect encrouté assez caractéristique. Une pellicule scoriacée sombre, grumeleuse et fracturée (ressemblant un peu à un "sable" collé en surface) se développe sur une gemme rouge de plus en plus sombre. Regardez par exemple les échantillons fragmentaires anciens de la célèbre chambre d'ambre. Les ambre baltes anciens s'opacifient au temps et deviennent pulvérulent. Ici vos ambres sont encore dans les teintes originelles claires. Et, c'est surtout l'aspect des éclats précis (restés clairs) qui indiquent un âge plutôt récent. La brisure nette témoigne d'une résine qui est encore stable, là où un échantillon ancien (ambre "archéologique") se brise dans toutes les directions... Donc, vos échantillons ne sont pas si "anciens" que cela... Et, cela soulève alors trois remarques.

1) L'opérateur joaillier qui a percé les perles n'a peut être pas fait suffisamment attention aux gemmes... L'ambre natif contient naturellement des lignes internes de fragilités originelles nées au recouvrement des coulures. Lorsqu'elles sont rondes (circulaires) on appelle ces lignes conchoïdales de fracture : "paillettes-soleil" ou "sunspangles". Si le trou réalisé à la foreuse avance selon le plan de recouvrement des coulures, l'opération fragilise la pierre. Il faut évidemment privilégier l'axe perpendiculaire aux coulées pour percer des gemmes d'ambre (aussi petites soient-elles). Malheureusement les perles d'ambre sont aussi réalisées par des machines et les trous sont alors faits au hasard. La stabilité d'un ambre natif (outre sa solidité) n'est pas toujours la même dans toutes les directions... Lorsque la pierre contient des lignes conchoïdales, il faut veiller à travailler la gemme perpendiculairement à ces plans de fragilité...

2) Certains commerçants pour protéger leurs bijoux d'ambre recouvrent les matières de quelques vernis particulièrement solides (comme les vernis polyuréthanes) dont l'effet immédiat de consolidation recherché est désastreux dans le temps. Le vernis polyuréthanes représente une gangue de surface qui préserve des chocs mais la carapace solide n'a pas les mêmes propriétés mécaniques que l'ambre et les forces de dilatations du vernis ont raison tôt ou tard de la matrice qui finit par tomber en éclats nets. Le petit secret qui consiste à recouvrir ses bijoux d'ambre par des produits hermétiques n'est pas une bonne idée. Cette erreur est fréquente. Pour vérifier la présence éventuelle d'un vernis on peut faire le test du goût et apposer une perle sur le bout de la langue. Si l'échantillon a un petit goût acre, alors le coupable est identifié. Les vernis et leurs solvants entrent dans l'épaisseur de la gemme d'ambre tendre et coupent les liaisons du polymère. L'effet mécanique des durcisseurs brise la gemme dénaturée par le différentiel des forces de dilatation. Ce sujet de la protection des ambres est extrait de la page 74 du livre : "L'Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie" d'Eric G.

3) Dans cette nuance (translucide et claire, confer le petit éclat pointé d'une flèche), si les gemmes sont du succin balte, la matière a subit un écrasement mécanique (= un ou plusieurs chocs). Si quelques perles seulement du collier tombent en éclats, on peut supposer le choc... Mais, si toutes les perles du collier ont le même problème de délitement (désagrégations en éclats), il faut alors questionner la gemme pour vérifier si la résine fossile n'est pas du type copal (copal compacté artificiellement). Et, une lecture des échantillons en lumière U.V. est alors nécessaire.
Dans l'archéologie funéraire, il est assez fréquent de découvrir des parures ostentatoires où les filins devenus lâches, desserrés, ont libéré les perles qui, dures pour certaines (faites en verre), sont bien conservées parmi celles en ambre désagrégé. Dans les colliers modernes, aux assortiments parfois variés, les perles minérales peuvent cogner les perles d'ambre fragile et briser quelques échantillons... Est-ce la cas ici ?


En résumé : Un ambre balte avéré, dans cet aspect clair (qui n'est donc pas très vieux), n'a, à priori, aucune raison de briser en éclats (outre un choc)... Sauf si l'opérateur (peu scrupuleux) a réalisé ses trous dans l'axe des coulées et qu'il utilise à l'occasion le vernis x ou y pour consolider ses perles... Seul un mélange mal compacté (mélange de plusieurs résines subfossiles) peut se briser de la sorte assez rapidement. Dans le secret des dieux, de nombreux opérateurs appliquent leurs petites recettes qui se révèlent avec le temps...
Madame, en l'état, mis à part une reconstruction 3D à la colle cyanoacrylate (reconstruction du type archéologique, = humour) le bijou (ambre ou silicate) est compromis... De telles mésaventures se produisent avec des résines de type copal non modifiées et des résines compressées artificielles qui ne résistent pas au gel. Un bijou copal entreposé (= abandonné) dans un espace où les températures deviennent négatives peut se briser de la sorte en éclats nets.
L'ambre natif (= le vrai succin balte non modifié) résiste correctement aux variations extrêmes de température et aux chocs légers et bien mieux que la résine copal et les mélanges compactés, compressés, (parfois fragiles) vendus comme ambres "authentiques" certifiés...
Cordialement, L'équipe du site LISA.


Bonjour. Tout d'abord merci pour votre réponse si prompte et si intéressante. Je n'ai pas été très précise pour la datation du collier, il a été offert à ma mère vers la fin des années 30 par une personne qui le détenait déjà depuis quelques années donc, effectivement, pas vraiment centenaire... Je ne l'ai jamais vue le porter, je l'ai toujours connu cassé. Grace à votre réponse passionnante, je découvre aujourd'hui un nouveau centre d'intérêt ! Peut être pourrais-je faire un petit bracelet avec quelques perles de verre couleur améthyste qui étaient effectivement intercalées !
Merci mille fois... Merci pour toutes ces informations. J'ai parcouru une grande partie de pages et de vos blogs. Tout ce que vous dévoilez sur l'ambre est très intéressant et très utile surtout pour les néophytes compte tenu notamment des spéculations qui semblent exister en la matière... Tous mes remerciements.
Très cordialement. Joelle Chomicki.






L'expertise d'une résine fossile originaire du Mexique.




      Madame Buffet : mon ambre du Mexique.
Bonjour aux membres du site LISA. J'ai hérité de plusieurs pierres et fossiles et parmi ceux-ci il y avait ci-dessus, cette pièce d'ambre (peut être ?). En cherchant des informations sur le net j'ai trouvé votre site que j'ai lu avec beaucoup d'attention. Je savais que l'ambre faisait partie d'un marché de contrefaçon mais pas à ce point là. Je me permets de vous envoyer quelques photos de la pièce qui proviendrait du Mexique. J'ai en partie effacé l'étiquette (en papier) qui se trouvait dessus en voulant la nettoyer à l'eau. Auriez-vous la possibilité d'examiner les photos et me dire ce que vous en pensez ? Au vue de la taille des photos (assez volumineuse) je vous les envoie en 5 fois donc 1 par e-mail. Je vous en remercie par avance. Madame Buffet.



      Bonjour Madame. Oui les faux ambres existent partout sur tous les étalages et les gemmes mexicaines ne font SURTOUT, surtout pas exception à la règle. Les résines fossiles du Chiapas sont contrefaites TRES souvent (avec des plastiques) à tel point que les institutions locales (=les musées mexicains) lancent des alertes pour informer le public. C'est l'aspect éthéré, pur, immatériel de la matière, comme "figé" sans imperfection, sans aucune trace qui permet de proposer sans difficulté des répliques en plastique qui imitent alors assez bien les matières originelles. Dénommée ambre de Mexico, la résine fossile (Copal) Chiapas, à l'opposé des ambres baltes, offre naturellement des variations de couleurs dans des gemmes parfaitement translucides. La gemme mexicaine est pure comme un plastique... Et, en fait, la résine fossile de Chiapas, est rigoureusement UN COPAL. Le matériau si translucide est produit par une légumineuse géante du genre Hyménaea provenant du Miocène inférieur, daté de 25 à 35 M.A. Votre échantillon est apparemment authentique. Malheureusement le bloc a été décapé sans précaution à la ponceuse circulaire (on voit les nombreuses rayures profondes et courbes sur l'une des surfaces, voir la vignette). L'opérateur cherchait sans doute des inclusions organiques dans l'échantillon qui font évidemment défaut puisque l'amas de résine est ici sans doute une poche née au creux de l'arbre (donc 100% en dehors du piège aérien habituel qui capture les inclusions). Les résines mexicaines sont toutes de type copal et votre échantillon à vue de nez pourrait avoir été collecté il y a 20 - 25 ans. L'échantillon fossile a été ramassé il y a environ 25 - 30 ans. La couleur de matériel mexicain fonce graduellement au temps et démonte que la gemme (copal) est pulvérulente. La résine fossile fonce à l'air et la lumière. La résine mexicaine se consume inexorablement au temps qui passe... C'est la marque naturelle du copal authentique. Le copal malgache se fendille d'avantage au temps que le copal mexicain qui, lui, fonce et devient "rouge". Les pièces mexicaines muséales exposées dans les institutions (sous les vitrines éclairées) foncent en quelques années... Tous les conservateurs, collectionneurs savent cela. Mais ce point est évidemment caché au public. En effet, expliquer que la gemme se dégrade au temps n'est pas spécialement bon pour les affaires. Madame, votre échantillon mexicain est authentique (=natif) et il montre les signes d'un vieillissement au temps, il n'y a pas d'inclusion organique et les surfaces sont abimées par des rayures... Voilà pour l'essentiel. Sinon, en consultant le livre "Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie" d'Eric G. on peut rajouter que les plus jolies teintes mexicaines sont rouges et jaunes, les plus courantes sont noires. Le copal Chiapas (23-13 M.A.) se trouve essentiellement dans les alluvions de la région de Simojovel, mais d'autres résines fossiles crétacées donc plus anciennes (73 M.A.) ont été découvertes récemment. Les inclusions fossiles mexicaines sont vraiment d'un aspect différent du matériel balte (Gédanite). Les inclusions organiques mexicaines sont toujours vierges des traces de fractures conchoïdales associées au hâle blanchâtre habituel de l'ambre balte. Les traces fossiles que nous expliquons dans ce dossier pour expertiser le matériel balte n'existent pas dans le copal mexicain. Les fossiles d'insectes du Chiapas restent alors souvent sombres et sont noyés dans des gemmes translucides et font l'effet d'ombres chinoises sur des fonds jaunes et rouge. Abondants à San Cristobal las Casas, dans les hautes terres du Chiapas, on trouve le copal mexicain en morceaux de dimensions suffisantes pour être travaillés en sculptures. Connu depuis longtemps des anciennes populations (confer les rapports historiques et les légendes), le copal Chiapas, quelque temps oublié, n'est de nouveau en vogue que depuis peu (avec le tourisme) et il est désormais collecté de façon anarchique et dangereuse (sans aucun contrôle) par les enfants qui proposent leurs trouvailles aux voyageurs qui veulent rapporter des "trésors" (= souvenirs). Le marché lucratif des faux tourne alors à plein régime... Les ambres trafiqués existent partout mais votre échantillon Chiapas est ici authentique. Madame, souhaitez-vous le vendre ?
Cordialement, L'équipe du site LISA.


      Bonjour .Tout d'abord, je vous remercie pour votre analyse aussi rapide. J'ai effectué le test de la flamme (le plus rapidement bien sûr pour ne pas l'abîmer) il y a bien une petite flamme qui se maintien comme celle d'une bougie sans aucune coulure. Je ne désire pas le vendre car il nous vient d'un membre de notre famille qui comptait beaucoup pour nous. Il effectuait des voyages au Mexique et dans d'autres pays, il aimait les fossiles et les pierres. La valeur de la pièce est sentimentale. Grâce à votre site je garderais un œil critique sur l'ambre et lorsque je voudrais un bijou je serais mieux armée afin de ne pas être dupe. Et je saurais m'adresser alors aux bonnes personnes et je demanderais non pas un certificat mais un test de fluorescence accompagné d'une photo comme vous l'expliquez sur vos pages. Avec une de plus mes remerciements.
Bien cordialement. Mme Buffet Nathalie.








Oleum Succini rectifié et collier en perles d'ambre.



      Monsieur Sylvain Petit : Oleum Succini rectifié et collier en perles d'ambre...
Salut à vous (Eric G.) Dragon d'Ambre Jaune... J'ai lu votre article sur les faux ambres que je trouve très bien fait et complet par rapport aux approximations légères de certains autres sites. Bravo !
Du coup je pense avoir trouvé la bonne personne pour ce que je recherche.
Deux choses:
1) j'aimerais préparer un Oleum Succini Rectifié. Mais vu la quantité d'ambres différents sur le marché et le niveau élevé des contrefaçons (copals, résines synthétiques et autre mélanges), acheter la matière adéquat à distance n'est pas facile. Et compte tenu des prix, je n'ai pas le droit à l'erreur... Je pense que l'ambre le plus approprié pour en extraire le maximum d'acide succinique correspondrait à une Gédano-Succinite originaire de Roumanie. Qu'en pensez-vous ? Ce qui m'amène à la question: est-il possible de trouver encore de l'ambre originel venant du fameux "pinus succinifera" sur le marché? Je souhaite éviter ces résines Dammar et autres mélanges qui n'ont vraiment rien à voir avec les qualités originelles devenues "légendaires". L'ambre du "pinus succinifera" devient-il un mythe ? Pourriez-vous me dire où trouver une gédano-succinite assez grosse ou plusieurs morceaux pour préparer mon Oleum Succini ? Je souhaite que l'ambre soit réellement une poche à résines contenant le plus d'acide succinique... Pourriez-vous me procurer un tel ambre où me guider vers une personne de confiance qui commercialise ce que je recherche ?
2) je cherche un autre morceau d'ambre (sans inclusions) me permettant de construire un collier en perles et un peu plus si j'arrive à graver quelques nodules... Là encore l'abondance sur le marché de colliers disparates déclarés être en ambre authentique est déconcertante. Le morceau que je recherche peut être opaque ou translucide peu importe, mais dans les tons jaune / orange à brun / rouge, pour le rendu de la variété des perles. Je pense qu'un ambre du Liban ou une Gédanite ou une Roumanite feraient l'affaire... Si les morceaux sont trop petits peut-on imaginer un mélange reconstruit ? J'avoue que l'opacité serait même rassurante. L'ambre tellement translucide évoque le plastique et le ton plein d'un ambre osseux originel est plus intéressant pour moi, plus fort...

Voilà j'espère que vous pourrez m'orienter vers quelqu'un de confiance, si cette personne existe ! Pas facile j'imagine, même pour vous... Merci en tout cas, Sylvain Petit.



      Bonjour Monsieur. Merci pour votre correspondance originale. Vous recherchez donc des matières non dénaturées... Vous cherchez l'ambre natif (c'est à dire la matière fossile originelle non modifiée, telle qu'elle existe dans les roches encaissantes)... Ce point est noté. Par contre, j'avoue ne pas avoir compris "complètement" votre intention de préparer cet "Oleum Succini Rectifié" ??? Que voulez-vous dire ou faire par là ? Voulez-vous faire une extraction chimique des composants solubles ? Ou souhaitez-vous faire un mélange "rectifié" qui se rapproche de la mélasse végétale originelle ? Vous voulez faire des réactions chimiques en laboratoire pour préparer une étude de parfumerie ??? Ce n'est pas très clair... Puis, autre chose, vous voulez découper des ambres en perles ?
Si c'est le cas, deux informations pour préparer vos travaux.
A) le taux d'acide succinique intrinsèque présent dans les matières d'un même lot, originaire d'un même site géologique (au sein d'une même strate) peut varier d'une pièce à l'autre selon les réactions chimiques du Kérogène où l'acide succinique serait finalement un produit dérivé ("fermenté") de la cellulose. Donc l'eau pourrait réduire le niveau de concentration d'acide succinique dans un échantillon originel là où les macrorestes végétaux (plutôt durs) pourraient renforcer la concentration guidée par une compaction qui déplace l'eau. Dit autrement l'acide succinique (désigné comme l'esprit chimique des ambres) ne serait pas le dénominateur exclusif du seul ambre balte comparé au copal mais serait plutôt une forme dérivée (transformée de la cellulose). Monsieur, si vous procédez à des réactions chimiques et des transformations ce n'est pas tant le taux d'acide succinique qui faut rechercher (de 3 à 8% de la masse des ambres baltes), non, il faut privilégier les matières qui répondent le mieux aux réactions chimiques (solvants, pyrolyses et autres distillations). La quantité d'acide succinique est variable d'un échantillon à un autre. Et, cette quantité qui a été utilisée pour imaginer une classification des ambres n'est malheureusement plus d'actualité.
B) Après vos travaux exploratoires en chimie, si vous souhaitez construire des perles à partir d'ambre natif, il faut garder à l'esprit que certaines matières sont friables à TRES friables... Certains ambres ne supportent pas le découpage ni même le polissage en perles. C'est d'ailleurs pour cela que l'on ajoute des plastiques (bakélites) aux matières fondues -ainsi consolidées- pour permettre le travail joaillier en volumes adéquats. L'ambre libanais est par exemple solide mais friable, il est cassant. Il est plus cassant que l'ambre balte lui, d'une qualité identique à la Roumanite. Mais cette dernière la Roumanite en grands morceaux est vraiment rare... Si vous souhaitez découper des Roumanites pour avoir un beau collier rouge, le coût d'achat des matières risque d'être assez élevé.
Monsieur, si vous souhaitez acheter un ambre authentique natif sans (mauvaises) surprises, à bon prix pour des explorations chimiques ou des polissages je vous conseille l'exposition de ces lots. Les échantillons accompagnés d'une petite loupe sont commentés. Monsieur, vous devriez trouver là matière pour préparer votre "Oleum Succini Rectifié" et confectionner votre collier...



OLEUM SUCCINI - NOTE.
Les termes : Oleum succini et Succini rectificatum, (page 614) sont expliquées à la mention "Succinum" (page 825) du dictionnaire alphabétique de Robley Dunglison : Dictionary of Medical Science; Medical Lexicon of Official and Empirical Preparations, 1846. Tout ce vocable apparaît dans les formules des alchimistes du Moyen Age pour quelques préparations médicinales. Les huiles d'ambres, le balsam-extrait fait lisaison à l'Electrum, l'Ambra et l'Ambre jaune... L'huile (oil, oleum), le Balsamum Succini, (l'Huile de Succin) est alors sensée être un stimulant antispasmodique, diurétique...


Cordialement, Eric G. pour l'équipe du site LISA.


      Bonjour. Merci Eric pour votre réponse détaillée !
Au constat du nombre impressionnant des produits nommés "huile essentielle d'ambre thérapeutique" (je vous laisse regarder via le lien xxx leur composition sur le web), il est avéré que 90 % des produits sont synthétiques. J'avais pour objectif de renifler un vrai extrait d'ambre, celui évoqué dans les vieux textes nommé l'Ambre Ishq ou l'Ambre des Soufis, extrait sans doute de la résine du Pinus Succinifera aux senteurs balsamiques aux notes de miel et de vanille qui transporte alors l'âme vers les cieux... C'est le livre "Le Guide de l'Encens" de Suzanne Fischer-Rizzi qui a guidé mon intention, mais je n'ai aucune idée (à notre époque moderne) à quoi pouvait ressembler les parfums ancestraux.
J'ai commandé plusieurs fois de l'encens à base de résine d'ambre. Mais je n'ai jamais noté ce parfum typique lors de la combustion, tout juste une odeur mémoire de plastique, parfois l'odeur voisine de la corne brûlée. Donc fausse route. Du côté des huiles, loin d'être "essentielles", elles sont souvent synthétiques et le produit appelé Amber Resin n'en parlons même pas, n'est un résidu de kérosène pétrolier parfumé qui dégage à la combustion une fumée marron dense très toxique... fausse route encore.
J'ai donc regardé de plus près ce qui ressemblerait le plus à ce parfum "légendaire" ambré, d'après l'auteur deux choses : un mélange de plantes indiennes ayurvédique contenant de l'ambrette (petite baie) et l'Oleum Succini Rct. L'oleum s'obtient par pyrolyse d'ambre fossilisé (une sorte de "distillation" destructive) pour obtenir un goudron qui ne sent pas très bon, puis la rectification par distillation fractionnelle où finalement (avec un peu de chance) on arrive à séparer les éléments chimiques qui n'ont pas le même point d'ébullition. En théorie on peut en tirer un oleum rectifié s'approchant de ce légendaire parfum. Bien qu'il y ait distillation ici, l'appellation huile essentielle utilisée ici et là sur le web me fait sourire. On parle d'huile essentielle, d'huile absolue et on raconte tout et son contraire...
Tout cela pour dire la difficulté de choisir l'ambre ad-hoc pour finaliser ce parfum. Je pensais que le taux d'acide succinique initial était responsable du parfum. Et puisque un ambre se nomme Gédano-Succinite je suppose que ce choix serait le meilleur. De fait, il faudrait alors un ambre formé au creux de l'arbre dans une qualité originelle (si je peux parler ainsi) qui n'ait pas été dénaturée, "oxydée" par le chimisme des roches sédimentaires. Je ne suis ni géologue ni chimiste... Je ne suis qu'un explorateur "Alchimiste" curieux des merveilles de la nature. Le philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan Avicenne peut-il être une source d'inspiration pour approfondir et réviser l'alchimie de l'ambre en reprenant les processus avec des ambres 100 % natifs que vous m'expliquez ?
J'ai noté votre explication sur l'origine possible de l'acide succinique comme intrant éventuellement né à partir de la cellulose. Une question alors : peut-on supposer une concentration de cet acide dans une gemme à partir d'un simple examen visuel ? Un ambre desséché (une dessiccation des surfaces qui produit ces croûtes épaisses et ces plissures), une couleur de la gemme particulière, une opacité singulière, quels sont les indices éventuels qui peuvent suggérer la plus grande quantité d'acide succinique dans un échantillon ?
Merci beaucoup pour vos explications et la présentation des lots d'ambre de collection (ambres très intéressants pour faire un collier et /ou une bague). Les pièces à 5 € conviendraient parfaitement. Je trouve dommage finalement de les percer. Sinon, je cherche des pièces surtout opaques, laiteuses et orangées (juste pour l'aspect). Je privilégie les grands échantillons pour exploiter une composition homogène pour faire l'oleum. J'avoue au final ne pas être capable de choisir l'échantillon idéal (si celui-ci existe). D'autant que certains affirment ambre des matières qui ne sont que du copal ou du Dammar. Certaines matières ont certes une forte odeur de pin mais ne correspondent pas à l'ambre... J'avoue ne pas connaitre l'ambre dominicain, roumain, libanais, etc. Je n'ai jamais remarqué de parfum particulier avec ces "pierres". Peut-être les échantillons exposés n'étaient-ils que des plastiques plus ou moins colorés ? Au regard du prix des matières et de la rareté des échantillons, j'ai du mal à imaginer que l'on brûle les ambres (avérés) pour apprécier les exhalaisons comme on le fait pour l'encens en tout cas...
Merci Eric pour vos informations. Si vous avez d'autres idées n'hésitez pas, vous êtes réellement de bon conseil. Grâce à vos pages internet on voit ce qui se passe vraiment de l'autre côté de la vitrine (commerciale)... Vous êtes une aide précieuse pour l'exploration curieuse des choses.
Une narine avisée en vaut deux (humour).
Cordialement, Sylvain P.


      Bonjour. L'acide succinique, historiquement désigné comme l'esprit intime et essentiel des ambres baltes (d'où le nom succin = ambre de la Baltique) est un acide di-carboxylique de formule C4H6O4. Le composé existe à hauteur de 3 à 8 % de la masse des échantillons fossiles baltes. Désormais, utilisé comme édulcorant dans l'industrie alimentaire, il est synthétisé. L'acide succinique industriel n'est pas extrait des ambres fossiles, il est fabriqué artificiellement en laboratoire. Il se commercialise alors sous forme de sacs de 25 kg contenant des cristaux blancs inodores. Inodore ne veut pas dire sans réaction. Et manipuler ces cristaux sans protection peut provoquer des irritations de contact. Tout ceci pour dire que votre exploration des parfums de l'ambre ne doit surtout pas suivre la recherche de la concentration de cet acide puisque celui est inodore. Néanmoins votre idée de rechercher une concentration optimum de cet acide par échantillon via des critères possibles de lecture de la forme des blocs est très intéressante. Dans une exploration logique et intuitive, il est possible que certains échantillons riches en végétaux ou d'autres marqués par des dessiccations, puissent contenir quelques fractions supplémentaires de cet acide... Mais, je le répète l'odeur balsamique de l'ambre 100% natif n'est pas corrélée à l'acide succinique...
Vous l'évoquez bien dans votre message, l'exploration des parfums "ambrés" se heurte à toute la cuisine des faussaires qui mélangent tout et n'importe quoi pour proposer des matières qui usurpent le nom d'ambre. D'ailleurs l'Ambre Ishq, l'ambre des soufis, l'encens en général, n'est pas le succin fossile. Les résines contemporaines commercialisées comme encens n'ont rien à voir avec le matériel fossilisé. Les résines contemporaines (indurées, = encens) proviennent de végétaux actuels qui n'ont rein à voir avec le Pinus succinifera antique dont les extraits sont partiellement conservés dans les résines fossilisées des pays baltes.
Pour apprécier l'odeur d'un ambre fossile, inutile de brûler la matière. Une friction vigoureuse du bout du doigt avec un chiffon suffit à libérer les instants volatiles piégés dans le polymère (les terpènes)... Pour questionner les composés qui donnent l'odeur à l'ambre la fraction soluble a été caractérisée en spectrométrie de masse, (Mills et al 1984-85) et 71 composés organiques ont été identifiés. Dans cette longue liste, on retrouve 10 mono terpènes, 39 diterpènes fossiles identifiables, 21 ont un squelette de carbone basé sur l'acide abiétique, 13 sur l'acide primarique et 5 sur l'acide agathique, squelette de labane. Le tout fait un doux parfum ambré... Le doux parfum (= la fraction soluble) est en fait piégé dans la structure organique rigide du polymère fossile lequel est constitué de molécules d'acides résiniques formant un dimère (l'acide abiétique est le composé principal de cet édifice accompagné de l'acide succinique expliqué plus haut). Voilà, pour l'odeur, les composés fossiles sont connus.
Si vous souhaitez explorer l'odeur de l'ambre IL FAUT surtout, SURTOUT EVITER d'acheter LES PLASTICOMORPHES A PAILLETTES. Ce sont en fait toutes ces matières fondues à l'autoclave (voir ci-dessous) où justement la fraction odorante disparait à la cuisson !
Pour étudier l'odeur originelle des ambres il faut privilégier les matières sises dans des gisements primaires inondés. Les ambres (en Jordanie, au Liban, en Italie, surtout) sont parfois nichés dans des strates complètement sèches et soumises à l'érosion aérienne, vent, soleil, gel, éboulis... Les ambres sont alors corrodés, altérés, secs et même cassés... Indépendamment de l'âge géologique et des affiliations botaniques, les résines fossiles les plus "odorantes" sont parfois celles conservées dans des niches d'eau, des cuvettes préservées, type marécage fermés ou chenaux anastomosés non remaniés par la géologie. J'ai examiné certains lots de bruts anciens qui libéraient de bonnes odeurs lorsque d'autres plus desséchés étaient inodores. Ce n'est pas l'âge d'une résine fossile qui conduit son odeur mais d'avantage sa condition de dépôt et le processus de fossilisation appliqué.
L'ambre natif a une odeur... Il suffit de frotter vigoureusement un chiffon doux sur l'échantillon natif pour s'en rendre compte. Depuis la nuit des temps les explorateurs curieux ont tous pratiqué les mêmes observations pour être fasciné par cette merveille...
Cordialement, Eric G. pour l'équipe du site LISA.





Un ambre assez exceptionnel de 25 cm.





      Monsieur Lanski KARRECOZREK : un ambre assez exceptionnel de 25 cm.
Bonjour. J'ai trouvé par hasard dans le grenier de feu mon papa un ambre assez exceptionnel et énorme. C'est assez incroyable, par contre il est complètement terne. Pouvez-vous m'aiguiller vers d'éventuels acheteurs et me conseiller ? Merci d'avance.
Cordialement Lanski K.

      Bonjour Monsieur. Votre échantillon est un ambre, mais pas un ambre végétal... Votre bloc terne, énorme, est ici la concrétion gastrique du cachalot Physeter macrocephalus. Les parfumeurs ne recherchent que les échantillons les plus récents (odorants), et un échantillon de collection ancienne qui aura séjourné plusieurs dizaines d'années dans un grenier ne va pas intéresser les parfumeurs... Vous pourrez lire ici et là que l'ambre gris (du cachalot) est rare. Et, effectivement, dans les faits, l'ambre gris (avéré) est de plus en plus rare. Dans le cercle très fermé des courtiers en ambre gris il existe un argus (tenu secret) où les matières "fraîches" (exploitables en parfumerie) sont estimées jusqu'à 30€/g. Les parfumeurs qui recherchent l'ambre gris (en cachette) n'opèrent qu'avec leurs courtiers privés (de confiance) lesquels sont de redoutables commerciaux par forcément sincères pour les matières vendues prétendument "loyales et marchandes". Le parfum à base d'ambre gris de baleine n'a plus l'aura d'antan. Les molécules utiles sont désormais produites par la chimie de laboratoire à base de la sauge sclarée dont la culture respectes complètement la vie des baleines. Si vous avez un "trésor" (sec) à vendre, -et ici quel trésor !- mieux vaut réfléchir quelques secondes à sa présentation que de donner le bloc les yeux fermés à un expert qui racontera mille et une merveilles pour vous étourdir...
Les parfumeurs n'achètent l'ambre gris (frais) qu'au cas par cas lorsque l'odeur du bloc convient idéalement à leurs besoins. L'aspect de l'ambre gris évolue avec l'âge de l'échantillon... La consistance de l'ambre gris frais (extrait de l'animal mort) est une matière malléable molle, compressible et friable comme de la terre humide. Puis au fil du temps, l'échantillon évolue par séchage pour devenir un conglomérat sec, dur et cassant. La durée de séchage (dessiccation) dépend de la taille des blocs et du conditionnement. Un échantillon comme le vôtre sèche en plusieurs années et peut perdre de 40% jusqu'à 70% de sa masse initiale. Au cours de temps l'ambre gris -qui n'est rien d'autre qu'une matière intestinale (fécale)-, s'oxyde à l'air ambiant et le parfum passe de l'odeur première nauséabonde forte au crottin de cheval frais pour évoluer graduellement (en 10 - 20 ans) vers l'odeur de "la vielle pipe qui a trainée dans l'étable". Pour exposer une pièce destinée à la vente l'annonce au plus offrant me semble être une bonne approche. Et, quelques particuliers ou des musées attachés aux richesses de la mer pourraient être intéressés par cette pièce d'exposition. Le collectionneur privé me semble un meilleur prospect qu'un parfumeur chimiste pinailleur... Le parfumeur privilégie l'ambre gris plutôt jeune (=dans la bonne qualité) plutôt que les pièces "desséchées" qui ont trainé plusieurs années au grenier.
Monsieur, vous devriez sans doute trouver quelques becs de calamars incrustés dans l'épaisseur du bloc. La présence de ces becs n'est pas un critère de qualité (supérieure pour l'appréciation des parfums) mais tout au plus un indice qui démontre que l'objet est effectivement un amas gastrique de baleine. Monsieur, si vous le voulez, nous vous transmettrons en e-mail privés les messages des prospects qui désireront faire une offre...
Cordialement, L'équipe du site LISA.







L'expertise de deux ambres de la Baltique travaillés en camées.





      Monsieur Pascal M. : Mes bijoux en ambre de la Baltique.
Bonjour à toute l'équipe de votre site. Je voudrais soumettre à votre attention deux bijoux en ambre. Je souhaiterais faire expertiser ces deux pièces (ci-dessus), connaître leur valeur et avoir votre avis d'expert sur la qualité (exceptionnelle?) des gemmes. Je n'ai pas tenté les tests destructifs pour expertiser les bijoux (test de la flamme, test et de l'aiguille chaude, test des solvants). Pourriez-vous me donner votre appréciation générale sur ces bijoux originaires de la Baltique ? Cordialement, Pascal M.

      Bonjour Monsieur. Les bijoux ambre de la Baltique-Argent 925/1000 travaillés en camées (boucles d'oreilles, pendentifs, bagues, etc.) sont assez fréquents. Ils sont désormais réalisés en série (processus mécanisés automatiques). Ils sont disponibles à environ 30€ sur les sites de ventes en lignes de particuliers à particuliers. Le prix est évidemment fonction de la dimension du bijou. Et, ici les roses sont effectivement jolies et assez grandes... Mais la valeur intrinsèque d'un tel bijou dépend essentiellement de la qualité de la gemme (naturelle ou pas) et de la gravure (manuelle ou pas). Le dessin gravé en négatif sur la face arrière plane est parfois réalisé par une machine autonome. Le rendu graphique est restitué par l'effet de loupe de la surface bombée. Et l'aperçu en volume de la gravure sera d'autant plus parfait que la pierre utilisée sera parfaitement translucide. Et, précisément, les gemmes idéalement translucides peuvent être fausses ou améliorées en autoclave avec l'adjonction de plastiques (bakélites) qui consolident la matrice et permet une découpe rendue impossible dans des ambres natifs trop fragiles... Les ambres natifs authentiques translucides travaillés en camées (manuellement!) sont rares et doivent être expertisés en lumières UV pour lire si la matière est originelle ou non. En effet, on peut se rendre compte en lumière UV que de nombreuses pièces sont finalement moulées et que le travail du ciseleur n'a parfois rien des arts de la glyptique car la gravure est mécanisée.
La valeur générale d'un bijou est celle du rendu esthétique général que l'on accorde à l'objet... Par contre la valeur d'une gemme d'ambre s'évalue en lumière UV. Les ambres historiques anciens (authentiques) travaillés manuellement comme à la belle époque par des joailliers ciseleurs artistes (qui ne produisaient alors que des pièces uniques) sont des bijoux rares de collection. Les productions modernes sont désormais réalisées en série avec des matières consolidées... Ainsi va le commerce. Mais certains joailliers utilisent encore parfois de vrais ambres natifs pour certaines demandes très particulières. Attention de ne pas confondre ambres authentiques avec ces matières moulées et autres mélanges à base de résine-cristal couramment utilisées pour produire des pièces à inclusions (résine fraîche Gédéo par exemple, fluide comme un miel, commercialisée avec son durcisseur)...
Cordialement, L'équipe du site LISA.





L'expertise de ces ambres baltes avec ces paillettes soleil...




      Marc M. : Bonjour Monsieur GEIRNAERT. Content de vous retrouver sur ce nouveau site consacré à l'ambre. Comme vous vous en souvenez, pour notre exposition photographique sur les insectes des biotopes d'eau des gravières de l'Oise, nous avons exposés nos ambres locaux (ceux trouvés dans l'Oise) et ces bijoux baltes dont vous disiez que les inclusions aux ailes des papillons étaient "non" naturelles, "artificielles".
Voici donc les bijoux rapportés par Christine L. (achetés xxx€ chez xxx) et pourtant certifiés. J'ai photographié les bijoux comme vous me l'aviez conseillé. J'espère que les images jointes (voir ci-dessus) sont assez précises pour que vous puissiez raconter la nature et expliquer ces "paillettes".
Cordialement, Marc M. Coordonateur de l'expo : Nos Insectes de l'Oise.

      Bonjour Monsieur. Oui, encore le commentaire de ces inclusions circulaires pas très "naturelles"... Nous en parloins pendant l'exposition. Les paillettes ou "sunspangles" sont le témoignage avéré d'ambres passés à l'autoclave.
Les scientifiques de l'ambre confrontés aux lois redoutables du commerce sont devenus soucieux devant l'omniprésence des mélanges (douteux) et des résines fossiles fondues parmi les vrais ambres natifs... L'argent roi a placé les protagonistes devant le problème commercial difficile de l'appréciation douloureuse des paillettes soleil affirmées naturelles dans un bijou certifié. Soucieux de vouloir distinguer les matières, les chercheurs ont posé la focale sur le problème de l'apparition des paillettes en recherchant d'éventuels signes pour circonscrire les traitements appliqués aux matériaux. Les chercheurs ont souhaité étudier l'apparition des paillettes soleil dans les ambres baltes de Gdansk passés à l'autoclave. Certains spécialistes avaient pour idée de trouver LE caractère étalon qui serait l'outil d'appréciation et de mesure des traitements thermiques appliqués aux ambres... Mais, le caractère étalon n'est pas trouvé et les choses ne sont pas simples. Si la profusion de paillettes dans un échantillon atteste sans équivoque le traitement thermique, il faut admettre que certains ambres chauffés sont parfois vierges de ces formations circulaires... Les règles changent d'un échantillon à l'autre ! Selon la "maturité" géologique des édifices fossiles, l'ambre natif chauffé à l'autoclave peut évoluer avec un nombre très variables de paillettes. Tous les ambres chauffés foncent graduellement mais l'apparition des paillettes est assez hermétique aux explications simples. Lorsque les ambres natifs contiennent des paillettes originelles, les formations déjà présentes sont considérablement élargies par le traitement thermique. L'idée aura alors été de mesurer la variation de l'indice de réfraction de la lumière avant et après traitement à l'autoclave en associant la corrélation des liaisons chimiques carbone et oxygène. Les paillettes sont apparemment plus nombreuses dans les ambres initialement les mieux "fossilisés" (= les plus stables).
Les échantillons d'ambres restituent des spectres IR similaires avant et après le traitement thermique. Cependant, la qualité de l'ambre qui développe le plus de paillettes montre un pic initial d'absorption à 1019 cm-1 et un pic renforcé à 887 cm-1 plus intense... La signature chimique (avérée ou pas?) en analyse IR des qualités d'ambres les plus favorables à développer les paillettes soleil n'est SURTOUT pas une explication des processus en jeu.
Au final, la paillette soleil est un élément qui peut exister dans un ambre natif mais l'observation de cet artéfact dans une une myriade d'éléments au sein d'une matrice limpide est un signe qui démontre le traitement thermique des matières. Tout cela pour dire que les "sunspangles" vont dans le sens d'évolution commercial des plasticomorphes de moins en moins naturels / de plus en plus fréquents. Les bijoux ("certifiés", comme ci-dessus) dans lesquels les paillettes sont très visibles s'expertisent en lumière U.V. En effet : si l'ambre ne montre aucun fluage repérable en lumière UV, l'échantillon a incontestablement été dénaturé par un traitement thermique.
Lire un complément PDF concernant le sujet d'expertise des paillettes dans les ambres baltes chauffés.
Cordialement, L'équipe du site LISA.





Allergie aux métaux et solidité de l'ambre.

      Bonjour Monsieur Geirnaert. J'ai lu avec intérêt une bonne partie des pages présentes sur votre site ambre.jaune car, comme de nombreuses personnes j'imagine, je souhaite acheter un bijou avec de l'ambre pour l'offrir à ma compagne qui est passionnée par les fossiles et les minéraux. J'ai découvert votre site non pas parce que je m'inquiétais de l'authenticité de l'ambre (quel naïf je fais...souvent) mais parce que ma compagne fait des réactions allergiques à l'argent (justement parce que celui-ci est de plus en plus mélangé en alliages douteux) et je cherchais des ambres seuls. Je vous remercie donc pour les conseils que vous distillez aux néophytes.
Je souhaiterai vous poser 2 questions.
1) - L'ambre est-il assez solide pour être monté sur un bracelet (en cuir ou en or blanc). C'est à dire s'il peut être percé ou autre. Je souhaite me procurer un ou plusieurs ambres pour faire réaliser le montage chez un bijoutier, avec les matières que j'aurai pu choisir.
2) - Avez-vous de disponible à la vente de l'ambre, avec inclusions et déjà nettoyés ? Bien que je reste tenté par du brut pour le plaisir de la découverte en famille... J'ai vu sur votre site que vous préfériez le troc, mais je crains de ne pas avoir grand chose qui puisse vous intéresser, pas d'ambre en tout cas. Par chez nous dans les Alpes-de-Haute-Provence, nous n'avons que quelques modestes géodes, trouvées dans des robines après de forts orages, mais je ne pense pas que ce soit le genre de choses que vous souhaitiez troquer...
Quelque soit votre possibilité de me vendre de l'ambre sans montage, je suis également intéressé par le collier avec inclusions et insectes s'il vous en reste en stock.
Bien cordialement, Alan VIROT.


      Bonjour Monsieur Virot. L'allergie avérée à l'argent (réellement le métal argent est exceptionnelle). L'argent est un métal hypoallergénique. Mais, pour des raisons commerciales ce métal est mélangé au rhodium pour donner un alliage plus brillant. Souvent l'allergie aux bijoux en argent est causée par ces ajouts... L'allergie est alors celle à l'argent rhodié. Sinon, oui, (au moins pour le matériel balte) les résines fossiles natives (donc 100% originelles, complètement authentiques, non modifiées) sont suffisamment solides et stables pour être serties sur parure métallique (alliage d'argent ou d'or). Le cerclage métallique enferme la gemme et, parfois, la pièce est également collée. L'ambre balte est suffisamment solide pour être percé puis monté sur un cordon de cuir. Un point à retenir dans les annonces faites sur le web, SEUL l'ambre balte est REELLEMENT ad-hoc pour être travaillé en bijoux stables (= durables dans le temps). Les résines fossiles désignées "ambres" (comme le matériel mexicain, dominicain, malgache, colombien, les résines françaises et autres) qui sont de type copal sont moins stables et se désagrègent au fil du temps... Seul le succin, (appelé gédanite, = ambre jaune, Or du Nord) est spécialement stable pour être travaillé en bijoux. Les productions historiques des pays baltes en témoignent.
Monsieur, si vous souhaitez acheter un ambre natif (avec ou sans inclusion) pour le donner à un bijoutier qui réalisera la parure autour de la pierre (bijoux alors 100% authentique, avec un métal hypoallergénique), je vous conseille sans réserve les lots présentés dans cette page. Le choix de la pièce est stratégique pour le rendu esthétique du bijou final. Le zonage des couleurs, la forme des coulures doit s'accorder avec le cerclage.
Monsieur, je reste à votre écoute.
Cordialement, L'équipe du site LISA.




Le nom de mon insecte dans ma pierre d'ambre.





      Bonjour, je voulais-vous demander le nom de mon insecte dans ma pierre d'ambre. Je vous précise quelques particularités de cet insecte. Il a 70 millions d'années et il provient de Pologne (cela a été certifié par la vendeuse) - Il est nocturne (cela a été certifié par des professeurs de SVT) qui n'ont pas su ce que c'était et l'insecte a 2 antennes plumeuses... Je vous envoie quelques photos (ci-dessus).
Cordialement, Pinocculus Anonymous.


      Bonjour Monsieur. - Premier point : la "certification" de votre vendeuse peut faire sourire. La CERTIFICATION ici n'est sans doute qu'une petite affirmation légère (pleine d'aplomb ?)... Une affirmation n'est pas une certification... Soyons honnêtes, une certification se heurte, par définition, au contrôle d'expertise soumis au consensus général des recherches antérieures sur le sujet. Pour la dation des ambres, lorsque vous dépassez la barrière des 65 M.A. (surtout pour l'ambre) vous tombez dans le registre des résines très intéressantes. En passant du Paléogène au Crétacé, vous arrivez dans la période qui précède la disparition des dinosaures. Et là les ambres de cette époque (qui ont au moins 70 M.A., alors originaires du Crétacé Supérieur) sont très scrutés des scientifiques. On peut citer par exemple la rétinite canadienne, quelques ambres d'Asie. On peut examiner l'aïkaïte d'écosse, quelque résines fossiles japonaises. On peut aussi considérer du matériel mexicain avec les résines d'El Rosario qui sont datées de 73 M.A. où les analyses chimiques donnent des affinités botaniques avec les Angiospermes de l'ordre Saxifragale. Et, n'oublions pas la France qui a également ses sites. Pour rappel, des petits moustiques aux antennes plumeuses datant du Crétacé existent dans l'ambre français cénomanien des Vallées Angevines. Les inclusions fossiles d'insectes (donc tous contemporains des dinosaures) ont été illustrées par la collection de Schlüter (1978) et un tableau donnant le pourcentage d'inventaire par ordres d'insectes est publié page 130 dans l'ouvrage "Ambre miel de Fortune et Mémoire de vie". Tout cela pour dire que les résines baltes ne sont pas datées du Crétacé ! Donc votre ambre balte n'a pas 70 M.A. (tout au plus 35-50.M.A. ???) Voici, ci-dessous, un extrait de la datation des ambres, extrait tiré de mon livre "Ambre Miel et Fortune de Vie" Eric GEIRNAERT (juin 2002).




- Second point : votre professeur de SVT (sans connaître l'espèce piégée dans l'ambre de 70 M.A.) certifie que l'insecte est nocturne ! Là aussi, c'est assez étrange et déroutant ! Comment peut-on certifier des comportements pour des espèces que l'on ne (re)connaît pas ? (Humour).
Pour rappel, l'ambre balte s'est formé aux seules sécrétions diurnes des arbres producteurs d'oléorésines collantes. Les sécrétions poisseuses coulent de jour et sont adhésives sur les troncs des arbres, puis, sèchent la nuit. Le piège "tue mouche" aérien est donc fermé la nuit... L'inventaire exhaustif des entomofaunes fossiles des ambres baltes démontre sans équivoque la rareté des espèces nocturnes (comme les scorpions par exemple) et donne une fréquence ouverte aux paléofaunes plus ou moins crépusculaires. Maintenant, autre chose : avec ou sans antennes "plumeuses", les insectes peuvent être nocturnes (sauterelles, grillons, coléoptères, papillons, diptères, etc.). Les antennes plumeuses ne sont pas l'apanage des nocturnes. Les antennes plumeuses suggèrent tout au plus l'utilisation de la perception olfactive pour communiquer (ni plus ni moins)... Observations faites des comportements, les séries entomologiques actuelles se révèlent aujourd'hui être des groupes d'espèces occupant chacune une niche écologique particulière. Et si certains moustiques aux antennes plumeuses (100% nocturnes) sont rares dans l'ambre baltes, d'autres moustiques (aux autres antennes différemment plumeuses), plus ou moins crépusculaires, peuvent être fréquents...

Les insectes fossiles aux antennes étranges, structurées à "plumeuses", voir ci-dessous, (ramifiées, pectinées, flabellées, rameuses, etc.) existent chez les papillons, les guêpes, les coléoptères, les diptères, etc. de l'ambre balte.
Cependant, la taxonomie ou classification des insectes (qui attribue le nom de famille) se fait prioritairement sur la structure des ailes et l'appréciation du détail des nervures ramifiées essentiellement sur les adultes...
Monsieur, les images que vous nous soumettez (apparemment prises à la loupe binoculaire ?) ne permettent pas d'apprécier le détail des structures des ailes ni même des antennes. Monsieur, peut-être pourriez-vous vous tirer avantage de quelques astuces simples (comme l'eau sucrée) que nous donnons sur le site pour améliorer vos images ?
A quoi correspondent les masses sombres autour de la tête de l'insecte ? Les masses étranges sont-elles une partie avérée des antennes ou une chose annexe attachée (collée ?) aux organes de l'insecte ? Y a-t-il une inclusion structurée symétrique d'une antenne à l'autre ou est-ce là seulement un artefact de fossilisation ? En l'état les images assez floues (de mauvaise qualité) que vous nous proposez ne permettent pas de répondre. Les masses attachées aux antennes peuvent aussi être aussi parfois des moisissures, des "filaments" mycéliens (champignons) comme montré ci-dessous.
Cependant et sans prendre de grands risques, posons-nous la question : "quels sont les insectes les plus fréquents qui ont les antennes plumeuses dans l'ambre balte ?" La réponse immédiate correspond à la quatrième des sept familles de nématocères baltes les plus fréquentes (expliquées à la page 135 du livre Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie). La réponse est le : ceratopogonidae. Et l'image d'un spécimen (ceratopogonidae aux antennes plumeuses) est également donnée page 34 dans la publication Minéraux et Fossile N°266 (voir ci-dessous).



Sinon, outre l'eau sucrée, Monsieur, je vous propose une autre petite astuce pour améliorer les images de votre insecte de l'ambre. Pour donner le contraste du contour de l'insecte qui permettrait de repérer les structures anatomiques, mettez votre appareil photo dans le réglage manuel et choisissez le temps de pose le plus long (30 secondes par exemple). Et pendant la durée de la prise d'image, une solution intéressante peut consister à bouger, remuer l'éclairage arrière en permanence... Le panorama arrière devenu flou (flou à l'extrême et qui parfois disparaît) restituera une silhouette alors en contraste au premier plan. Cette méthode est une technique d'effacement de l'arrière plan qui ne nécessite aucun travail de polissage ou découpage de l'ambre... On peut alors faire l'expérience sans risque.

Monsieur, j'espère que vous appréciez les éléments donnés qui vous permettront de poursuivre, je l'espère, vos explorations... Cordialement, Eric G. pour l'équipe du site LISA.



Outre le ceratopogonidae, voici quelques insectes
de l'ambre aux antennes "plumeuses"...






 

Une AMBRE JAUNE NATURELLE au Pays Basque.




      Bonjour Monsieur Geirnaert.
J'aimerais avoir votre avis sur une découverte étonnante... Je vous ai envoyé plusieurs images d'une pièce étrange. Cette "pierre" en l'état est exceptionnelle car, outre son aspect translucide, son éclat superbe, elle pourrait avoir été utilisée par nos ancêtres proto hispaniques.... Je réside au Pays Basque. Pour information, j'ai ramassé ce "beau caillou" dans une rivière du Pays Basque. Au début, je pensais qu'il s'agissait d'un cristal de roche ou d'un verre (naturel ?), car le site vraiment isolé de tout est situé en pleine nature sauvage... Donc exit tous les plastiques ou autres pollutions... Maintenant, compte tenu de la masse (116 g. c'est plutôt léger pou un tel caillou !), j'ai pensé à une résine... L'objet et plutôt grand et mesure 9 cm x 6 cm pour 3,5 cm maxi d'épaisseur. Au premier coup d'œil, j'ai pensé à du verre libyque mais l'objet ici n'est pas assez dure... En plaçant la pierre devant une lampe, par transparence, on dirait que ce volume a également pu être taillé... Qu'en pensez-vous ? C'est étrange, cela ressemblerait alors à un outil ancestral, "préhistorique"... On peut aussi supposer que l'objet a trouvé sa forme par hasard, via l'érosion et les frottements contre les galets de la rivière...
Une question : la pierre peut-elle être de l'ambre jaune naturelle ? Evidemment sur les photos jointes (prises avec mon téléphone portable) on ne voit pas grand chose, mais la matière contient des sortes de "nuages".... Je n'ai pas le matériel technique pour regarder mieux le contenu mais j'aimerais déchiffrer tous les secrets de cet objet translucide... Monsieur, pourriez-vous m'aider à interpréter expertiser cette découverte ? Seul un spécialiste comme vous pourrait m'aider à lire correctement cet objet. Qu'en pensez-vous ? A quoi peut corresponde cette pierre étrange ? C'est quoi ? Merci. Signé M. Guy Barette.


      Bonjour Monsieur Guy Barette.
Soyons pragmatiques, logiques, réfléchissons quelques instants sur ce "caillou" translucide déniché dans une rivière du Pays Basque... Selon le titre de votre e-mail : "UNE AMBRE JAUNE NATURELLE" vous préjugez qu'AMBRE" est féminin. Mais, déjà,... NON... Selon le dictionnaire, qui fait référence, AMBRE est masculin...
Bon, ceci dit, votre objet est-il alors UN ambre jaune naturel ???
Réponse imméditate : Non, surtout pas pour une multitude d'indices.
Et, pour démontrer ce point, il suffit juste d'examiner, la réponse en fluorescence qui doit montrer un fluage. En effet, l'ambre jaune naturel fluoresce TOUJOURS en lumière noire en révélant (également toujours) les lignes naturelles du fluage de la résine qui s'est accumulée en volumes successifs. Voici ce qu'il faut comprendre et vérifier en image. Ceci fait, si l'objet ne fluoresce pas (ou trop comme certains plastiques) ou si le fluage n'apparaît pas, (ce qui revient au même) l'objet n'est pas un ambre mais peut certes correspondre à un vrai minéral mais également (humour) à un joli plastique de type bakélite (surtout avec cet aspect translucide - diaphane). Un autre test simple, pour questionner l'objet : vous pouvez essayer de rayer l'un de vos ongles avec le bord coupant du caillou. En effet, la dureté intrinsèque de l'objet démontre facilement que le caillou (dur ?) sera alors d'avantage un minéral qu'une résine tendre qui ne raye pas un ongle... Vous pouvez faire les tests que j'explique ici. Ceci étant, selon moi, c'est assez inutile, de visu, votre objet photographié n'a vraiment rien d'un ambre jaune fossilisé (ni même d'un copal archéologique)... La référence est putôt "plasticomorphe" qu'ambre... L'aspect de l'objet ne correspond SURTOUT pas aux ambres archéologiques anciens.
D'ailleurs, regardez ici à quoi ressemble l'ambre trouvé dans la région. La matière bien colorée est surtout fracturée (avec de nombreuses cassures internes) et porte une croûte surtout épaisse. L'ambre de Cantabrie, découvert par Monsieur Eduardo Valenti Paz, montre que les matières sont très différentes...

Ayant la forme d'une pointe, vous posez la question de savoir si votre objet (supposé en ambre) aurait pu être taillé et constituerait alors à un outil ancestral, préhistorique. La question soulève le sujet de la méthode ancienne de travail des ambres. Lorsque les ambres bruts (proto historiques) ont été travaillés et modifiés en volumes améliorés (pointes, boutons) ils ont toujours été transformés et débarrassés de la croûte d'altération extérieure par tapotements et grattages. Ils ont été en quelque sorte épluchés par des mini impacts au moyen de couteaux en silex ce qui ce donne des enlèvements minuscules dont le résultat est de restituer des surfaces d'un aspect écailleux (avec une multitude de très petits enlèvements où la fracture est conchoïdale). Les archéologues aiment expliquer que les matières brutes peuvent avoir été taillées par percussions. Et Colette Du Gardin (dans sa publication : Du nodule à la parure : l'artisanat de l'ambre à l'âge du Bronze en Europe occidentale) raconte concernant l'ambre : "Sa structure uniforme, quand elle ne contient pas d'impuretés, permet par ailleurs de le tailler par percussion à la façon du silex. La fracture est alors conchoïdale." Effectivement, en pratique, on peut cogner un ambre brut pour le débiter. Ceci dit, TOUS CEUX qui connaissent bien l'ambre (cette gemme fragile avec ses fractures et ses impuretés internes) et ceux qui exploitent rigoureusement LES PREUVES ARCHEOLOGIQUES peuvent certifier qu'à ce jour, aucune preuve N'A encore été amenée pour DEMONTRER qu'un ambre archéologique ait été taillé par percussion dans un travail volontaire. Et madame Colette Du Gardin d'avouer alors "Même si on ne possède pas de preuve de l'utilisation de cette propriété au cours des périodes qui nous intéressent ici." L'ambre peut donc être "cogné", "percuté" (on peut le choquer pour vérifier ses propriétés) PAR CONTRE IL N'EST PAS spécialement travaillé par percussions fortes, nombreuses car il se casse en éclats plutôt hasardeux selon les échantillons nés par recouvrement de coulées successives autour d'impuretés qui sont des points fragiles. Donc la percussion volontaire (méthodique) n'est pas la méthode exclusive de travail des ambres archéologiques. Les ambres qui sont archéologiques ont surtout été travaillés par épluchage, grattage, polissage et abrasion. Les volumes ont été découpés au moyen de cordes.
Le nouveau cortex (c'est à dire la zone d'épaisseur des nouvelles surfaces périphériques de l'objet) ici formé d'un grand nombre d'enlèvements larges n'est pas vraiment la marque naturelle d'un ambre qui aurait été travaillé par des percussions méthodiques préhistoriques. Sans aller bien loin, on peut supposer que les éclats larges ont été plutôt décollés par des chocs subis dans le cours d'eau contre des galets de la rivière pour cette matière fissile translucide qui ressemble à l'ambre... Pour que l'objet en forme de pointe ait un intérêt, il faut absolument démontrer que la matière puisse être naturelle plutôt que du type pastique (le plus probable ici). Donc, il n'y a que peu de chance que votre objet (marqué d'éclats nombreux) soit un ambre natif modifié (travaillé) et transformé par l'homme préhispanique. L'industrie lithique se faisait sur des pierres et pas vraiment des plastiques...




L'expertise de l'objet supposé "archéologique" doit aussi et surtout tenir compte du contexte de la découverte. Où avez-vous trouvé l'objet ? Dans quelles conditions ? Lors d'une crue, après le décapage du fond de la rivière ??? Existe-t-il localement un gisement d'ambre ??? qui donnerait des échantillons fossiles ??? aussi grands ??? Si c'est le cas, CELA SERAIT LA DECOUVERTE DU SIECLE. Et que dit la topographie (et le contexte géologique) ? Le contexte précis de la découverte est-il lié à la présence historique d'une civilisation ou d'un clan ancien ? Si oui, lequel ? Existe-t-il un site touristique à proximité qui pourrait expliquer la présence anormale d'objets (plastiques translucides / bakélites) ?
Monsieur, pour affirmer (comme vous le faites) que cette pierre est exceptionnelle, il faut démontrer que les traces observées sur la pierre sont également anciennes. Les marques (en éclats) sont elles calibrées ? Les dits éclats sont-ils produits dans la logique d'un travail de débitage ordonné (= grosses percussions d'abord, du bas de l'objet vers la pointe, puis, les petites traces de finition qui recouvrent les plus grandes) ? Les traces démontrent-elles (éventuellement) une intension anthropique ? Les marques de percussions sont-elles latéralisées (= produites par un ouvrier droitier par exemple) invalidant alors l'érosion par les galets de la rivière, évidement, aléatoire ? Lire la forme de l'objet en tenant compte des marques de surface permet de discuter son histoire.
Les pierres travaillées (historiques, qui sont effectivement anciennes) ont aussi et surtout une patine d'usure qui permet de questionner l'âge et l'érosion de l'objet in situ. Une pierre tendre travaillée par l'homme qui aura séjourné plusieurs centaines d'années dans un cours d'eau (surtout de montagne) aura forcément une érosion de surface, une usure logique (qui n'apparait pas sur votre objet). Il suffit d'examiner les arrêtes au moyen d'une loupe binoculaire pour lire l'usure historique de la pierre et la patine de surface. Le sable du désert, par exemple, roulé par le vent, est d'avantage usé aux arrêtes qu'un sable géologique situé en dépôt de cuvette dans un chenal anastomosé. La patine extérieure d'un minéral (dur ou tendre) permet de déduire l'histoire passée de l'objet...
Maintenant, attention, démontrer que l'objet a été modifié par percutions (éventuelles, qui d'ailleurs peuvent être aussi récentes) ne constitue pas les bases d'une valeur historique avérée ! En ramassant les pierres au hasard, vous avez d'avantage de chances de trouver les reliquats déchets d'un groupe de touristes actuels qui collecte les objets des alentours (déjà rejetés autour d'un site touristique) que de dénicher le vrai travail ancestral d'un artisan préhistorique qui aurait perdu une pièce on ne sait où et comment... Il est assez fréquent de trouver des minéraux "ambrés" en montagne... Voici l'exemple de madame Pellegrini qui me présente une pièce (un minéral d'aspect identique au votre mais plus lourd) qu'elle croit être un ambre corse.
Sinon, oui, les photos ne permettent pas d'apprécier tous les détails. Comme vous le dites : "on ne voit pas grand chose mais la pièce contient de nombreux nuages...." Mais, ici, sans outils laborantins, on peut affirmer que les dits "nuages" ne sont pas la marque d'un ambre quelconque... Il manque plusieurs indices pour attester d'un ambre archéologique. Selon moi, il est peu probable que votre objet soit un ambre fossile. Un ambre avéré archéologique n'a jamais cet aspect gemme parfait et il y aurait forcément une pellicule scoriacée opaque extérieure... Des tests simples permettent d'expertiser les minéraux. Le plus difficile consistera sans doute à démontrer l'âge des modifications (= les vrais faux impacts) éventuellement anthropiques... Monsieur, je reste à votre disposition pour expliquer d'avantage les pistes d'expertises... Mais un archéologue vous expliquera bien mieux que moi les critères d'appréciations des objets...
Monsieur, j'espère vous avoir apporté quelques notions utiles. Cordialement, Eric G. pour l'équipe du site LISA.


      Re bonjour Monsieur Geirnaert. Merci pour votre message. Pour compléter mon premier mail, voici copie jointe des réponses des correspondants locaux contactés. Sachez que personne n'a encore contrôlé l'objet en main propre. Les archéologues n'étudient en fait que les seules pièces qu'ils découvrent eux-mêmes et ils ne sont pas tous convaincus par mon objet... Les réponses données, les réactions sont pour l'instant celles faites de visu à partir des images. Voici les avis de deux spécialistes locaux :
1) Une archéologue, Argitxu Beyrie d'IKER Archéologie : Bonjour, J'ai transféré votre message à Christian Normand, archéologue préhistorien, qui sera plus compétent que moi pour identifier votre découverte. Je peux d'ores et déjà vous dire qu'il s'agit d'un outil taillé. Je n'ai jamais rien vu de tel. Cordialement, A. Beyrie.
2) L'archéologue préhistorien Christian Normand : Bonjour, Voici ma réponse qui, je l'espère, ne vous décevra pas trop. Pour moi il s'agit d'un bloc de cristal de roche avec un néocortex assez caractéristique et portant un grand nombre d'enlèvements causés par les nombreux chocs subis dans le cours d'eau (pseudo-outil). Le cristal de roche se rencontre assez fréquemment dans certaines zones du Pays basque et a été utilisé assez souvent au Paléolithique.
Christian Normand.
Cordialement, Guy Barette
.




Ci-dessus, placé devant une lampe, on peut observer que l'objet translucide
(éventuellement proto hispanique ?) est translucide et semble avoir été taillé.




      Monsieur G. B. le point central au désintérêt éventuel de quelques "spécialistes" locaux peut aussi tenir au fait que vous ne précisez peut-être pas complètement le contexte de la découverte. En archéologie comme en géologie et/ou paléontologie, au moins 80% des notions scientifiques utiles aux dossiers sont celles données par l'environnement associé à l'objet... Le contexte catalogue les particularités du site, la topographie, les anomalies dignes d'intérêt sur le lieu de la découverte... Quels sont les indices sur la scène de découverte (comme le seraient les traces sur une scène de crime)... Quelles sont, par exemple, les strates géologiques du sous sol ? Y a t-il affleurement et si oui de quoi ? Y a t-il un lit de dépôt de lignite à ambre qui aurait été attaqué par l'érosion ? Quelle est la nature géologique de l'environnement en amont ? Qui a t-il dans ce lieu et pourquoi / comment. Y a t-il une singularité (les traces d'une culture ancienne) qui pourrait être associée à l'objet ? Y a t-il une maison, un hangar, des constructions où les résines bakélites auraient été utilisées pour un colmatage quelconque. Le CONTEXTE est composé de TOUT ce qui est autour et donne une cohérence et une liaison à l'ensemble... Parler d'un CONTEXTE de découverte, c'est rechercher une concordance éventuelle avec la nature du site. Où avez-vous trouvé l'objet ? Dans quelles conditions ? Avez-vous des images des lieux et quels sont les indices et LE CONTEXTE autour de l'objet ? Eric G.


      J'ai trouvé l'objet dans la partie haute de la rivière Bastan à BIDARAY (64780), à la limite de la frontière Espagnole, lors d'une crue, après le décapage sans doute du fond de la rivière. Il y a souvent des crues. L'ambre existe évidemment au Pays basque... Mais, à vrai dire, je n'ai pas plus d'information que celles présentées sur votre site Ambre.jaune. On peut supposer que la découverte puisse être liée à la présence historique d'une civilisation locale ancienne. Mais là encore ce sont des suppositions. Sinon, il n'y a aucun site touristique dans le coin qui pourrait expliquer la présence anormale d'objets collectés ou rejetés par des promeneurs. Très peu de monde passe ici dans la rivière sauvage difficile d'accès (excepté les pêcheurs à la mouche)... Cet objet n'était sans doute pas là (avant que je ne le ramasse), dans une eau translucide à 30 cm de fond. Je suis très attentif (surtout aux cailloux) et je n'en ai jamais trouvé d'autres références depuis cette découverte ramassée en juin 2014, juste avant la crue centennale du 4 juillet 2014. La densité de la pierre est faible. Environ 1,30 - 1,40. La "pierre" est TRES légère et n'est sans doute pas un cristal de roche comme l'affirme Christian Normand. L'objet, stable, translucide s'effrite assez facilement. Frotté (au doigt ou vigoureusement avec un chiffon) il n'a aucune odeur. Et, concernant les traces d'impact, je n'ai pas les compétences suffisantes pour analyser leur latéralisation et la logique d'un travail volontaire. Ce sujet sera fait, je l'espère, par un archéologue expert. Et, je ne vous ai pas tout dit : il y a des traces visibles, "quelques marques" faites par l'homme, notamment une lettre "A" avec la représentation de plusieurs "flèches"... et peut être d'autres caractères... Peut être est-ce là des caractères paléo hispanique ?... Je pose la question, je m'avance un peu... mais bon... Bien entendu, les réponses des l'archéologue sont donnée pour l'instant à partir des images sans voir la pierre. SANS VOIR LA PIERRE !!!
LA DENSITÉ EST TROP FAIBLE POUR CORRESPONDRE A DU CRISTAL DE ROCHE ALORS JE PERSISTE !
Si trop léger pour être un cristal de roche, est-ce un ambre ?
Cordialement, Guy Barette.


      Bonjour Monsieur. NON, il ne faut pas supposer, IL FAUT DEMONTRER. Un ambre jaune (avéré) est rigoureusement une résine végétale polymérisée (on dit à tord "fossilisée") qui a enregistré au cours des millions d'années de sa lente transformation géologique, les compactions et le chimisme du sol. Le sol encaissant laisse TOUJOURS son empreinte particulière sur TOUTE la surface des ambres... Et, l'ambre ainsi né (matière tendre et légère qui flotte dans l'eau saturée de sel, faites l'expérience) a toujours une pellicule scoriacée extérieure naturelle (terne) qui recouvre une gemme homogène (parfois translucide à opaque).
C'est comme une orange... Si vous trouvez une orange, l'objet "orange" a toujours une "peau" extérieure... Or, ici, votre objet lisse, avec ses éclats également lisses, n'a aucune croûte... DONC ce n'est pas de l'ambre. L'érosion par la rivière n'explique surtout pas cette particularité des surfaces (qu'ont les plastiques). Monsieur, regardez sur cette image à quoi ressemble l'ambre avéré avec sa croûte originelle. Regardez sur le bas de cette infographie à quoi correspond les croûtes naturelles des ambres (pellicule extérieure qui recouvre la matrice translucide). Monsieur, comprenez-vous ce qu'est une "croûte" sur l'ambre et pourquoi comment les plastiques sont "lisses"  ? Ici votre objet n'a pas la croûte naturelle des ambres fossiles. C'est tout au plus, peut-être, un plastique léger et translucide. L'aspect n'a rien à voir avec des ambres archéologiques qui, sachez-le, sont toujours sombres à opaques... Donc, en l'état, votre découverte ne ressemble SURTOUT pas à un ambre fossilisé !...





Trouvé dans une rivière au Pays Basque le 4 juillet 2014, cet objet particulièrement translucide
("tendre", = qui ne raye pas l'ongle, mais stable et friable et d'une densité très inférieure à celle
de tous les minéraux conventionnels), peut-il être un "ambre" paléo-hispanique aussi
pur qu'un verre,... et,... de surcroit gravé d'une étrange lettre "A" ?





      Concernant les "caractères" représentés, comme ce "A" (très discutable), il faudrait que vous puissiez étudier en détail les écritures paléo-hispaniques qui sont plusieus systèmes d'écritures créés dans la péninsule Ibérique avant que l'alphabet latin ne devienne le système d'écriture dominant. Signaire d'Espança, Écriture du Sud-Ouest (ou tartessienne ou sud-lusitanienne), Alphabet gréco-ibérique, Écriture ibérique sud-orientale (ou méridional), Écriture ibérique nord-orientale (ou levantine), Variante dual, Variante no-dual, Écriture celtibère, Variante orientale, Variante occidentale...

      Et, ceci, fait, IL FAUT SAVOIR qu'un ambre archéologique (donc modelé par la main de l'homme à des dates anciennes) est ordinairement une pièce devenue opaque... La matière ayant été retirée de longue date de son dépôt sédimentaire originel, l'ambre a inévitablement été altéré par le chimisme de son nouvel environnant. Devenu opaque (car pulvérulent) l'ambre archéologique n'en reste pas moins fluorescent lorsqu'il est exposé sous une lumière UV. Regardez l'aspect très scoriacé, caractéristique qu'à un ambre balte archéologique retrouvé ici en Egypte. En fait l'ambre fossile a une dizaine de propriétés (huit sortes d'effets internes TRES CARACTERISTIQUES) qui n'apparaissent pas dans votre objet. Les ambres historiques (= anciens) et archéologiques (= TRES anciens) ne sont jamais parfaitement translucides car la matière se consume à l'air, la lumière et l'oxygène (on dit que l'ambre est pulvérulent)... Les ambres archéologiques sont toujours scoriacés, dégradés (arrondis) avec une croûte constamment renouvelée par l'érosion... Tout ceci pour dire que l'objet n'est pas un ambre. Ceci étant, pour caractériser l'objet d'un éventuel minéral et/ou d'un plastique, peut être pourriez-vous faire le test la combustion... C'est simple. Amenez délicatement la flamme d'une allumette à l'extrémité de l'objet. Si la combustion démarre et se développe (assez progressivement, mais, inexorablement), c'est alors une matière carbonée... Cela peut être un résidu, une "pollution humaine" dérivée du pétrole, un plastique type bakélite, (donc sans valeur). Notez que l'ambre jaune fossilisé maintient DURABLEMENT une flamme fixe toujours petite... Si la combustion ne démarre pas, c'est plutôt un minéral, vrai caillou, type silicate... Maintenant, pour être complet, il existe aussi de vrais minéraux légers, mous à tendres qui sont parfois jaunes... Dans lesquels on peut enfoncer une aiguille. Regardez cet exemple.

      Certains minéraux légers (qui n'existent malheureusement pas sur le lieu de votre découverte) peuvent être tendres à "malléables". Centaines matières peuvent ressembler à des sortes de cires légères, tendres à molles, brûlant avec une flamme régulière éclairante, ressemblant alors l'utilisation que l'on peut imaginer d'une bougie. L'ozocérite, par exemple... Il existe donc à coté de l'ambre et des minéraux durs comme les verres, des références légères qui correspondent à des mélanges naturels d'hydrocarbures, des sortes de cires géologiques, espèce de paraffines antiques naturelles, enrichies de fractions lourdes de produits organiques...Dans ce registre plutôt rare des "minéraux mous" les pièces ne sont pas translucides et n'ont pas l'aspect de votre échantillon.
Donc, Monsieur, tout ceci pour dire qu'il faut expertiser votre objet en le présentant sous une lampe UV pour photographier sa réponse en fluorescence en vérifiant aussi la combustion éventuelle... Ceci fait, vous pourrez distinguer un artefact moderne (= plastique) sans valeur, d'un minéral avéré, qu'il faudra attribuer à un outil proto-historique comme vous le suggérez... Mais, au risque de vous décevoir, je reste convaincu à 200% que l'objet n'est pas un ambre. Les fractures extérieures sur l'objet, (que vous appelez "impacts" alors qu'il n'y a pas de traces de choc), ne correspondent pas aux lignes conchoïdales des ambres, et sont plutôt des décollements de matière. La couleur profonde de la gemme est anormalement fixe (=plasticomorphe), sans zonage et sans gardian et ne peut pas correspondre à un ambre. La forme générale de l'échantillon qui aurait été brut (indépendamment du travail supposé de transformation en pointe) ne correspond pas à un rognon natif comme ils existent parfois. De plus, les ambres fossiles natifs SI GRANDS, (de cette taille) sont RARISSIMES... Autre anomalie, il n'y a aucune trace d'inclusion organique (insectes - plantes) dans la pièce pourtant gemme, etc, etc.
Donc pour une dizaine de remarques synchrones, il est assez IMPROBABLE que l'objet translucide soit un ambre jaune archéologique. Si vous faites les tests, l'objet plastique devrait brûler (en coulant) mais ne fluorescera pas et ne montrera aucun fluage en UV... En résumé, il est logique d'imaginer une matière bakélite moderne (une sorte de plastique gravé par une personne???) et qui serait alors un artefact récent sans grand intérêt...
C'est donc l'expertise (l'explication) ici qui est instructive. Il n'y a rien d'inutile de réfléchir sur quelques découvertes, mais, en l'état, l'objet est selon moi un plasticomorphe moderne.
Maintenant, lorsque des caractères sont gravés sur un objet, la police de caractère utilisée de tel ou tel type permet parfois de situer l'ustensile dans son temps. Il est difficile de dater la genèse d'une marque gravée, mais l'identification de la police gravée peut parfois situer la pièce dans son histoire et dans le temps... L'expression d'une police de caractères (qui peut être reconnue et donc datée) peut parfois renseigner sur une époque. La signalétique d'un "a" gravé sur un objet protohistorique avéré ne doit pas correspondre aux polices de caractères modernes... Donc, là encore, l'expertise peut être conduite sans outils laborantin. Le bons sens seul permet d'expertiser l'objet.

      En comptant que la glace a une densité de 0.9, j'ai du mal à intégrer que votre "pierre" (si c'est effectivement une pierre, c'est à dire un minéral) puisse avoir une densité de 1.3 - 1.4. C'est plutôt rare de découvrir des masses (minérales) aussi légères... Les minéraux (avérés), translucides, tendres, aussi légers, n'existent pas... Je pense à la sylvite qui peu apparaitre jaune mais qui a déjà une densité de 2, c'est DONC déjà trop lourds !!! La sylvite (gemme de sel) est une roche vitreuse, translucide qui peu apparaître jaune, elle est reconnaissable immédiatement à son gout amer et montre des cassures conchoïdales. Cette pierre légère, trouve sa genèse géologique dans des cuvettes sédimentaires par évaporations... Malheureusement la sylvite est soluble dans l'eau... Alors, selon moi, pour approcher la densité 1.3 à 1.4, il faut chercher le responsable vers les résines artificielles type résines polyester, résines polyglass, Bakélites...

      La densité de l'ambre, selon les échantillons, oscille entre 1.05 et 1.10 et tombe à 0.95 pour la variété écumeuse (= ambre blanc envahi de bulles de gaz). La densité ici 1.3 à 1.4 est précisément celle des résines industrielles. Et, un détail m'interpelle... Vous dites que l'objet s'effrite mécaniquement assez(?) facilement... Les résines industrielles sont toujours faites par mélange d'une matrice translucide et d'un durcisseur. Lorsque le durcisseur se désagrège (par le gel et/ou par l'érosion d'un chimisme de contact) il arrive parfois que la matrice se délite... La résine (type bakélite) devient "fissile" sur les portions surtout extérieures et perd alors des éclats au niveau des surfaces. C'est une altération mécanique (chimique) du durcisseur. L'ambre ne montre jamais cet aspect, et, pulvérulent, lui s'érode par une opacification progressive accompagnée de fissures orthogonales très fines des surfaces qui créent la croûte scoriacée toujours périphérique. Le fait que l'objet soit si translucide jusqu'aux surfaces et "fissile" valide l'hypothèse d'une résine industrielle de densité 1,3 - 1,4. Frotté au doigt ou vigoureusement avec un chiffon, un ambre ou un copal (d'origine botanique) restitue toujours une odeur balsamique. Donc l'hypothèse d'une résine industrielle inodore est possible. L'aspect général en pointe de flèche de l'objet serait la conséquence du durcisseur devenu de moindre stabilité vers la surface. La forme en pointe serait un effet mécanique d'érosion chimique naturel plutôt qu'un travail de taille d'un homme (préhistorique ?) comme l'affirme les membres d'Iker Archéologie...




      La matière si translucide, ici, ressemble assez aux résines industrielles qui sont utilisées pour les soudures à froid. Toutes les propriétés correspondent. Les résines bakélites et autres peuvent être utilisées en colmatage pour des bassins et des canalisations... Bien évidemment dans ce cas, cela n'est plus une pièce d'archéologie mais une trace anthropique (une "souillure", une pollution)... Et, pour information, entre 2013 et 2015, on signale dans votre secteur des pollutions de l'eau pour la Nive en amont du Bastan à Bidarray au fluoranthène. Ce produit fait partie des principaux constituants des goudrons lourds issus du charbon. Il est également formé lors de la combustion incomplète du bois et du fioul. Le fluoranthène est utilisé en revêtement de protection pour l'intérieur des cuves et des tuyaux en acier servant au stockage et à la distribution d'eau potable. Attention, j'ai déniché ces choses étranges en pleine nature, et, ces "pierres" qui ont pourtant ici une croûte, ne sont QUE DES PLASTIQUES.
L'incrustation (gravée) d'un prétendu caractère (contestable) sur votre objet ne me fera PAS changer ma rigueur d'expertise... La paréidolie est une sorte d'illusion visuelle où vous accordez du sens à des références visuelles plutôt hasardeuses, non factuelles (volontaires) et donc discutables. On peut voir un message dans des rayures d'érosion, comme on peut distinguer le visage d'un homme dans le contour des nuages... Cela ne démontre pas l'intention du message par un quelconque narrateur. Toutes les matières ont leurs propriétés propres qui ne souffrent d'aucune tergiversation... Le test de combustion et le test UV suffisent à démontrer la nature "plastique" de l'objet. Aucun minéral (connu d'x ou d'y) semblable à un verre translucide, n'a une densité inférieure à 2. DONC seuls les plastiques correspondent. Pour tester les séries industrielles, le test de l'aiguille enfoncée qui éclate la matière permet de caractériser certains plastiques (qui résistent) des résines bakélites (qui parfois éclatent). Les grosses et belles "pierres" en plastiques (bakélites qui ressemblent à des verres) existent en pleine nature et sont fréquentes... Pour preuve, voici un témoignage industriel assez MONUMENTAL.
Donc : Vrai minéral = non (aucun n'a une densité de 1.3); ambre jaune fossile = non (l'aspect ne correspond surtout pas). ET donc : il reste tout le reste ! C'est à dire les créations industrielles (= les plastiques)... Le raisonnement est imparable.
En fait, le contenu du dossier tourne autour de l'intension que l'on veut donner aux signes gravés et à la forme ovoïde plus ou moins "travaillée" qui pourrait faire croire à une sorte d'outil (si l'on passe sous silence que la matière est sans doute un plastique)... L'outil taillé, c'est rigoureusement l'affirmation de madame Argitxu Beyrie d'IKER Archéologie : "Je peux d'ores et déjà vous dire qu'il s'agit d'un outil taillé".

      Même avec un caractère gravé, je ne partage pas cette idée. Même si le mot NERON était gravé sur l'objet plastique, cela ne relirait pas la matière (moderne) à l'empereur romain...
Pour débuter l'expertise, il faut d'urgence caractériser la matière, ni plus ni moins, sans préméditer aucun fait. L'objet n'est pas un minéral (géologique), l'objet n'est pas non plus un ambre fossile...
Je (moi, Eric G.) suis assez effaré de lire l'affirmation de madame Argitxu Beyrie d'IKER Archéologie... Le fait que l'objet ressemble à une pointe de lance qui aurait été taillée par percutions avec ses d'éclats alors que la matière carbonée, (légère ne répond pas aux impacts -comme le ferait un silex par exemple-) démontre que les enlèvements se font naturellement par décollement sans intervention de l'homme. L'objet carboné n'a pas été taillé par l'homme... Au final, faut-il appliquer de l'intension (humaine proto historique) à cet objet ? Y a t-il artéfact en plastique ou véritable outil archéologique ??? Pour approfondir le dossier, il faudrait poursuivre la correspondance avec Madame Argitxu Beyrie d'IKER Archéologie, pour lui demander les pistes d'investigations à tenir pour étudier ce "plastique"... Mais trêve d'humour, selon moi, votre objet complète la liste énorme des plastiques précieux trouvés en pleine nature avec par exemple ce dernier objet en date amené au CNRS mais présenté ensuite chez nous(!!!) pour contrôle(!!!).
Tout cela pour dire que les pêches miraculeuses sont souvent celles faites de plastiques...
Cordialement, Eric G. pour l'équipe du site LISA.
Le dossier est-il clos ??? NON !
La suite du dossier avec Monsieur Guy Barette est à lire ici...





Un copal contenant surtout des fourmis.




      Cher monsieur bonjour, J'ai fais l'acquisition il y a quelques jours d'une pièce (voir ci dessus en recto - verso) de ce qui me semble être du copal avec des inclusions d'insectes. La pièce, de forme trapézoïdale fait 8 centimètres dans sa partie la plus longue et pèse 49 grammes. Mis à part deux araignées, des petites mouches, des puces et des moustiques, la pièce compte surtout une nuée de fourmis ailées. J'ai fais des photographies de cette pièce en très haute définition pour pouvoir en lire les détails et je joins à ce mail, l'agrandissement que j'ai tiré de l'une de ces fourmis (elle mesure environ 3 millimètres).
Mes questions sont les suivantes :
1 - Sauriez-vous dater et/ou localiser l'origine de ce copal d'après cette photo (son précédant propriétaire le tenait de son beau-père qui l'avait acheté en Afrique du nord) ?
2 - Pourriez-vous me dire de quel type d'insecte il s'agit ?
3 - Pourriez-vous m'expliquer pour quelles raisons le halo laiteux caractéristique qui se forme autour des insectes pris dans l'ambre semble ne pas se former dans le copal ?
Merci d'avance pour toute l'aide que vous pourrez m'apporter et merci du travail tout a fait passionnant que vous avez déjà réalisé sur votre site.
Bien cordialement. Cyril Beketch.


      Bonjour Monsieur Beketch. Réponse aux trois questions. 1) la pièce est un copal (assez ordinaire) originaire de Madagascar. 2) la fourmi est une myrmicinae comme dessiné sur le bas de cette infographie. 3) la présence du halo laiteux blanc sur une fourmi de l'ambre est plutôt caractéristique des résines fossilisées gymnospermes (= résineux) et le défaut de halo est inversement le caractère avéré des résines fossilisées angiospermes (= plantes à fleurs) où l'eau est mieux "tolérée". Les oléorésines des types (antiques) gymnospermes étaient peut-être plus hydrophobes ? Quoi qu'il en soit, le halo blanc, présent ou absent est à lui seul (visuellement) est un critère assez fiable de la distinction ambre/copal.





Le sujet est proposé par Eric G. le vainqueur du concours scientifique Le Mystère De La Chambre Jaune.


      Tout d'abord, lorsque l'on tient une pièce insectifère, on se pose la question de son authenticité. La pièce examinée ici est est-elle authentique ? Pour répondre à la question on peut scruter les différentes traces significatives (qui existent toujours dans une gemme copal ou ambre et sont au nombre de 8) mais, ici, la cohérence entre tous les acteurs figés (piégés dans l'écrin de résine) est si forte que le fossile n'est pas à mettre en doute. Pour étudier le fossile et discuter la scène fossile, il faut trouver une méthode et celle qui permet de "cartographier" facilement les inclusions est celle de la double grille alpha numérique. La grille (a-z / 1-19) pour la face recto et la grille (A-Z / 1-19), les lettres sont en majuscules pour la face verso. Puis on peut attribuer le terme : "bord intérieur" à un côté et "bord extérieur" au côté opposé. Bon, que voyons nous ? Evidemment une multitude de fourmis.
Aussi incroyable qu'inexplicable, le milieu piège des oléorésines (surtout paléogènes) foudroie si rapidement les insectes piégés que les comportements individuels et/ou communautaires sont (souvent) conservés. Comptant avec le flux de la résine qui peut déplacer les sujets qui agonisent, la paléo éthologie depuis 1996 (avec le célèbre concours Le Mystère de la Chambre Jaune qui examine 88 fourmis de l'ambre qui déplacent leur couvain) est démontrée en détail par une lecture attentive des insectes... Travaux, publications Eric GEIRNAERT.

      Les fourmis sont le groupe animal le plus "travaillé" dans toutes les directions par l'évolution. Issues des guêpes, ubiquistes (= qui sont partout depuis fort longtemps, plus de100 millions d'années) elles constituent le groupe écologiquement dominant sur Terre et sont aussi la confédération vivante la plus riche en espèces eusociales. Mais cette prolifération en nombre d'individus et en modèles n'est pas uniforme entre les lignées. S'il existe 16 sous-familles de fourmis, quatre d'entre elles (= Dolichoderinae, Formicinae, Myrmicinae, Ponerinae) regroupent 90% des espèces. Parmi ces quatre dominants les Myrmicinae sont les fourmis les plus diversifiées, pour ne pas dire "débridées"... Etudier les Myrmicinae de l'ambre, c'est un peu le "graal" du paléo entomologiste... Et approcher des fourmis ailées c'est la certitude d'appréhender des pièces proches du graal qui peuvent se révéler très intéressantes.


Image RECTO du fossile.






      Procédons par ordre pour considérer les indices rapportés par ce fossile. Et examinons la face que nous avons appelé "RECTO". Pour aller à l'essentiel je vais rédiger la vision globale déduite en évitant la prise en amont des différentes hypothèses qui, sinon, rapportées dans le texte, rallongent considérablement le sujet.

      La trace 2b, est incontestablement une empreinte laissée par une pierre. Donc la face "recto" du fossile est celle en contact avec le sol. Cela implique alors évidemment que la face appelée "verso" est celle restée aérienne. Nous avons ainsi la position du fossile au sol. La marque 3a montre des rayures faites à la toile émeri par l'opérateur qui a nettoyé le fossile pour enlever la croûte scoriacée extérieure qui gênait l'observation des inclusions. Et, on peut apprécier sur cette zone la puissance des coulées successives et leurs formes à partir desquelles on peut déduire l'inclinaison de l'écrin de résine posée au sol. La bulle 14u (par sa forme née sous le jeu de la pression et de la pesanteur) est alors un critère qui permet d'apprécier l'inclinaison à 20° environ, étant dit que la région 'a' de la grille est plus basse que celle du niveau 'z'. Donc, à ce stade, avec 3 traces : 2b, 3a et 14u on peut replacer le fossile avec sa bonne face "RECTO" au sol en retrouvant l'inclinaison estimée à 20° environ.

      L'analyse de l'inclinaison peut être affinée en tirant profit de la mesure d'espacement entre les différentes coulées appréciables au niveau 18o. L'inclinaison se précise alors sur deux axes (x et y) et permet maintenant de comprendre d'avantage la position respective des acteurs piégés. Le collembole 12n par exemple (puisque figé avec son organe de saut resté ouvert : furcula, furca) est forcément posé en contact d'une surface (résine collante) et si il n'est pas basculé latéralement par le fluage, il renseigne sur l'inclinaison du fossile. Les collemboles sont les arthropodes qui permettent de situer l'étage du piège. Le piégeage collectif des fourmis ailées se situe au sol, et ne correspond pas à un nid en hauteur dans le couvert supérieur d'un arbre. Les collemboles inféodés au sol sont à proximité immédiate d'un sol riche en litière organique. Un autre acteur permet de lire l'inclinaison et la position de la pièce d'ambre au sol, c'est l'araignée 6g. Les araignées crabes, les araignées loups et les salticidae (=araignées sauteuses) sont des prédateurs plutôt véloces et il suffit généralement de suivre le fil de traine (toujours laissé par les salticidae) pour comprendre le scénario du piégeage. Le regard de ces araignées est le plus souvent orienté vers la surface supérieure (à moins qu'elles ne soient piégées en phase de prédation).
Pour démontrer ce point autrement que par des mots, voici une pièce d'ambre exceptionnelle. L'araignée (salticidae) tenant encore son fil de sécurité (non visible sur cette prise de vue faite par dessus) vient de capturer une fourmi ailée précisément myrmicinae pendant son vol d'essaimage... Le duo est figé pour l'éternité dans l'écrin de miel.


      A ce stade, nous avons examiné 6 traces (4 empreintes et 2 arthropodes) avec des "certitudes" et nous en savons déjà beaucoup... Maintenant les questions vont se poser... Impossible de les dénombrer, il y en a tellement... Il y a une multitude de petits déchets organiques sombres associés aux insectes. Ce sont souvent des minuscules portions de bois, des restes (détritus) du tronc ou des déjections (coprolithes) d'espèces phytophages. Les déjections se reconnaissent (12h, 5j) car le volume se rétracte par dessiccation et apparait alors parfois dans la cavité fantôme plus grande qui forme une bulle autour de l'inclusion. A côté des déjections (reconnaissables), il existe dans la pièce d'ambre une multitude d'inclusions rondes à ovales qui sont souvent operculées (5q, 3d). S'agit-il d'œufs (éclos ou mangés), s'agit-il de graines broyées par des insectes ? Pour répondre à la question il faudrait examiner précisément le contour des ouvertures pour lire des traces de mastications éventuelles (insectes broyeurs). Quoi qu'il en soit, ces inclusions ressemblent à quelques graines (4j) pour lesquelles on peut lire une ligne de suture et une pointe d'apex. Ces nombreuses inclusions "trouées" pourraient-elles être une "ressource" collectée, libérée ou perdue, dans une scène associée à l'essaimage des fourmis myrmicinae ? L'essaimage des fourmis ailées myrmicinae doit être examiné de près pour voir si quelques reines de grande taille ne seraient pas dans des situations conflictuelles (5h) avec la présence de fourmis d'autres espèces (3o) qui sont des formicinae. La proximité de plusieurs espèces de fourmis (concurrentes ?) que l'on observe piégées pendant un essaimage (voisinage, proximité) est-elle guidée par la recherche de quelque chose (l'accès à une ressource) ou le résultat d'un incident majeur... Y-a-t-il une collaboration ? Si oui, pour quoi faire ? Ces questions fondamentales (les mêmes questions !) se posent surtout avec les fourmis ailées françaises de l'Oise (piégées pendant le vol d'essaimage) où des reines aux mâchoires pièges sont associées aux mêmes myrmicinae...

      La collaboration est toujours "possible" mais l'hypothèse de l'incident majeur prévaut ici car une multitude d'insectes associés de près ou de loin au bois mort ou pourrissant sont présents dans la gemme. Guêpe parasites (9s, 7x, et bien d'autres) qui pondent leurs œufs dans les larves du bois pourris, nématocères mycétophages (2w, 5k), mouches hygrophiles (8g, et bien d'autres) coléoptères sylvicoles inféodés aux bois (3r), etc... Toutes ces syninclusions suggèrent la présence d'un arbre vermoulu, mourant, qui, basculant, aurait piégé ce contingent important de fourmis ailées. La portion d'un bois arraché qui traverse l'épaisseur de l'ambre (17o -17t) valide cette lecture d'un piégeage plutôt traumatique.



Image VERSO du fossile.






      La lecture déductive de la face interne du fossile (la face qui est en contact au sol) se termine avec l'hypothèse d'un piégeage traumatique où un arbre basculé ou une portion cassée de l'arbre aurait piégé une communauté de 150 - 180 fourmis pendant l'essaimage. Le décryptage des inclusions sur la face opposée confirme le scénario et montre un ralentissement relatif du nombre de fourmis piégées qui tombent au gluau mortel, mais le fluage est plus fort. Les traces en surface (2M) montrent le flux qui correspond bien à l'inclinaison estimé de 20° environ avec par la prise en compte des indices discutés précédemment. La fourmi (5G) a son antenne gauche sise dans une bulle qui migre vers la gauche de l'image (en direction de la case 5A) qui est la zone la plus élevée via l'inclinaison de 20° où il faut réfléchir cette fois de façon inversée compte tenu de la lecture antérieure qui se faisait par le dessous du fossile. La marque (3K) montre clairement des bulles venues poindre et éclater vers la périphérie (donc vers le haut), prouvant que c'est bien cette surface (supérieure) qui est restée aérienne. Maintenant la tendance montre moins de fourmis piégées (le gros de l'incident est passé) mais les fourmis sont toutes basculées sur le flanc (9Q, 5G, et bien d'autres), prouvant que le suintement est finalement plus véloce. Les fourmis ailées sont rigoureusement basculées par la force du fluage (11K) comme cette fourmi où l'antenne droite suit les coulées (11Kbis). Le plus surprenant dans le paysage dévasté des fourmis c'est que l'essaimage des myrmicinae est accompagné de celui des termites Reticulitermes (12F). Ces insectes privilégient des micro-biotopes plus humides que celui des fourmis. Il faudrait vérifier si le termite n'est pas attaqué par des fourmis comme cela existe (page 5 dans ce document). La présence des syninclusions (mouches qui se nourrissent de champignons sur le bois pourrissant 9L et des araignées sans doute occupées à la chasse 4X) précisent l'environnement de la scène. Le sol est sec, le temps est ensoleillé, chaud, l'eau est présente à quelques mètres. Nous sommes là au pied d'un arbre valétudinaire (fatigué) et des cailloux (support légèrement inclinés) reçoivent des flots de résine tombés verticalement. En comptant la proximité plus forte des fourmis sur le côté "ondulé" de la pièce d'ambre on peut orienter le nid qui devait être en contact avec le bord interne de la gemme collante. La branche piégée sur le bord interne (18K) que l'on retrouve peut-être en connexion plus ou moins dégradée avec (17o -17t) suggère un piégeage en deux jours pour l'ensemble des niveaux successifs.

      De tels fossiles sont très appréciés en conférences car on peut développer toutes l'histoire à partir d'une inclusion prise au hasard pour lire sa voisine qui complète le scénario de subtilités toujours différentes selon le point d'entrée de l'observation. On regrettera alors que les scientifiques de la grande institution ne s'attardent pas à ces lectures horizontales, trop occupés à jouer la course aux publications en découpant systématiquement les ambres en lames minces pour isoler les insectes et proposer des descriptions morphologiques qui (publiées en noir en blanc dans des PDF en anglais) sont assez ennuyeuses.



L'araignée est un acteur précieux de lecture du scénario taphonomique.



En regardant quelques inclusions stratégiques profondes comme cette araignée on peut
retrouver la géométrie originelle de la position de l'ambre au sol et déduire une
foule de renseignements qui expliquent le scénario du piégeage...
La science qui examine les fossiles via les conditions
d'enfouissements en regardant les positions
respectives des sujets les uns par rapport
aux autres s'appelle la taphonomie...

Qu'elles soient de type copal ou de type ambre, toutes les
pièces natives peuvent supporter de telles lectures.
Voici un ambre balte identique (TRES comparable)
qui raconte lui aussi un piégeage magnifique.


      Cher monsieur, bonjour. Je viens de lire votre rédaction et je dois vous avouer que je suis absolument stupéfait par la profondeur de ce travail et son relief. La maitrise du sujet - je devrais dire des sujets - et aussi, il faut bien le reconnaitre : sa poésie... Merci pour tout ceci, vous m'avez régalé ! Pardon de me répéter,... mais,... je viens de RElire votre étude pour la 4e fois et je la trouve proprement fascinante. Je trouve formidable cette capacité que vous offre votre science de passer de l'objet à l'endroit, de l'endroit à la durée d'un événement. J'ai le plaisir d'exercer une profession par le biais de laquelle il m'est offert de rencontrer nombre de personnes -souvent passionnantes- aux centres d'intérêts divers, mais je dois bien avouer qu'il est rare qu'une discipline ouvre autant de perspectives de narration que ce que permet la taphonomie. Ce travail de médecin légiste du fossile est une découverte pour moi. Par ailleurs, une question. J'imagine que la taphonomie permet parfois de dater une pièce, cela est-il possible cette fois ? Bien à vous. Cyril de Beketch.

      La taphonomie exploite les indices physiques (matériels) dans la pièce et leurs positions respectives (une à une, comme assez souvent, ou, par lots / syninclusions). La taphonomie porte essentiellement son attention sur les inclusions présentes (organiques ou minérales) mais peut aussi jouer sa partition dans un registre peu étudié celui de la couleur. La taphonomie peut exploiter le zonage des couleurs.
En tirant avantage des traces logiques qui expliquent les nuances, en lisant le développement graduel et temporel du gradient des couleurs diffusés dans la gemme, en recherchant les causes qui expliquent les variations des couleurs (ce qui n'a pas été fait ici avec ce fossile) on peut tenir une logique qui démontre comment et combien de temps un écrin de résine a été exposé à la lumière (du soleil qui fonce la gemme) ou protégé des altérations atmosphériques par un recouvrement via une bascule retardée qui plonge l'échantillon dans les sédiments etc. La taphonomie peut raconter un scénario "mesuré" calibré dans le temps qui peut s'échelonner de quelques secondes à plusieurs jours mais, la datation de la scène (l'époque géologique) afférant au fossile est précisée par l'étude stratigraphique des roches encaissantes.
Pour dire la chose simplement, prenons un exemple : la stratigraphie basée ici dans cette région sur l'étude des petits coquillages marins disséminés dans le paysage certifie que les ambres dans tel dépôt lagunaire sont datés de l'oligocène inférieur. Et, extrait de ce gisement, la taphonomie peut raconter que tel échantillon a été façonné en 7 jours au cours desquels il y a eu un épisode très ensoleillé et deux orages successif... La mesure du "temps" (pour l'ambre) est donc appréciée par deux sciences très différentes mais complémentaires... Votre fossile contenant les nombreuses fourmis a sans doute 2 millions d'années (environ) et la scène rapportée s'est faite en deux jours...
Sinon, pour finir, ce sont surtout les amas de gluau déposés en flaques (lors de chutes verticales sur un support plan horizontal fixe et immobile) comme c'est le cas ici, qui permettent d'avoir des fossiles intéressants pour la taphonomie qui raconte la position et l'expression originelle des acteurs piégés...
Cordialement, Eric G.





L'identité d'une petite mouche dans l'ambre balte.

      Bonjour Eric Geirnaert, Dans l'immédiat, sans vouloir vous accaparer trop, avec ce nouveau sujet (le premier est ici) nous aimerions avoir votre avis sur cette inclusion d'insecte qui semble être une "mouche", détectée par hasard dans un collier d'ambre balte acheté il y a déjà quelques années. Ma (petite) expérience visuelle ne me permet pas encore de trancher sur l'identité du passager inconnu... Auriez-vous une identification même grossière ?
Ci-joint, plusieurs images de l'insecte (présenté ci-dessous).
Merci par avance et bonne semaine à vous.
Bien cordialement. Pierre Kohler.




      Bonjour Monsieur Kohler. L'œil rond peut faire penser effectivement à une "mouche"... Mais les mouches qui ont deux ailes (Diptères = 2 ailes) sont aussi appelées Brachycères (qui signifie "court") en rapport avec les antennes réduites formées seulement par trois articles. Et ici sur cet insecte, les antennes sont très longues et filiformes...
Donc, l'insecte n'est pas une mouche...
Autre remarque : sur le thorax on peut voir ce qui semble être une sorte de mini "fourrure"... En notant que Trichos veut dire poils; poilus, l'insecte pourrait être un trichoptère (l'insecte a 4 ailes). On peut discerner aussi de longues épines aux pattes postérieures sur une autre image... Donc, la petite "mouche" est ici un insecte de l'Ordre des Trichoptères. L'angle de la photographie (ci-dessus) ne permet pas d'en dire d'avantage...
Sinon, ci-dessous, le même insecte dans un autre ambre balte...
Et, je ne resite pas au plaisir de vous indiquer que nous avons un spécimen polychrome conservé dans l'ambre de la Baltique que nous proposons à la vente... C'est une pièce de musée...
Cordialement, Eric G.








 

L'identité d'une autre petite mouche dans l'ambre balte.






      Bonjour Pinocculus. Soyons logiques quelque secondes... Seuls les insectes qui ont des mandibules (pièces buccales broyeuses comme les coléoptères, les guêpes, les fourmis) peuvent mordre, mastiquer un volume dur, une "boulette" solide qui serait éventuellement piégée dans la résine en constituant le reste d'un repas. Ici l'insecte est une mouche... Et les mouches ont plutôt (en règle générale) des trompes ou des stylets pour se nourrir par aspiration de liquides. Une mouche ne peut donc pas vraiment se faire piéger avec un repas solide qu'elle aurait transporté devant elle... Certaines mouches, c'est vrai, transportent leurs proies (comme les Asilidae, mouches prédatrices) mais, ce n'est pas cette espèce ici... Par contre ce qui arrive le plus souvent c'est que la résine opère une dessiccation sur l'insecte et que les fluides dessinent des volumes (ronds) aux orifices : bouche, trachées, anus... Le volume que tu vois dans l'ambre est sans doute le fluide de l'insecte (piégé vivant) qui marque la résine. Et, d'ailleurs si se sont ses fluides (à base d'eau) cela devient alors effectivement blanc par dégazage dans la résine... Voilà, la mouche ne mangeait sans doute pas... PAR CONTRE!
Oui, par contre, ce petit diptère de l'ambre de forme allongée pourrait bien être une mouche Anisopodidae(?). Ces mouches qui sont inféodées au bois humide, mort et/ou pourrissant sont des bioindicateurs intéressants de l'état des biotopes. Pour une fois ce n'est pas tant l'analyse du piégeage, les mouvements et/ou le comportement qui est important, c'est plus la spécialisation de l'insecte à vire sur un biotope particulier. Ces petites mouches (si c'est bien celle qui est dans ton échantillon) ont été étudiées dans l'ambre surtout dominicain. Et le conservateur de la collection ambre - entomologie de New York, Monsieur D. A. Grimaldi a étudié ces insectes en 1991. (Mycetobiine woodgnats, Diptera: Anisopodidae from the Oligo-Miocene amber of the Dominican Republic, and Old World affinities. Am. Mus. Novit. 3014:1-24, D. A. Grimaldi / 1991). Ces insectes sont utilisés pour caractériser les biotopes et les comparer entre eux et également par époques. Ce sont en quelque sorte des marqueurs des sites étudiés. Dans ce document PDF tu verras en dessin à la page 156 que ces insectes sont utilisés pour reconstruire et caractériser le paléo environnement. La mouche est synchrone au termite qui, lui aussi, caractérise le bois mois et le biotope humide...
CQFD (Ce Qu'il Fallait Démontrer), ta petite mouche, Pinocculus, qui pourrait-être "insignifiante" est donc un acteur important de la forêt d'ambre (humide).

      Mais, poursuivons quand même le commentaire... Pour certifier l'insecte inclus dans l'ambre -avec conviction- comme étant une mouche effectivement Anisopodidae, il faut des images nettes. Et ici, l'observation par une seule vue latérale, reste problématique et incertaine... Il faut admettre que l'identification à partir d'une seule image, surtout sous cet angle, ne permet pas de certifier l'espèce... Par exemple : je ne vois pas les ailes... Pourtant l'insecte doit forcément avoir des ailes (2 pour les mouches, et si plus de deux, alors ce n'est pas une mouche)...
L'identification des insectes se fait ESSENTIELLEMENT et prioritairement sur l'observation les ailes... Sans distinguer les ailes, on en reste alors aux tergiversations et aux suppositions "floues"... Nous ne voyons pas les ailes, que nous reste-t-il ? Si les appendices longs, que je ne distingue pas segmentés (ce qui est gênant), devant la tête, sont bien des "antennes" et non pas les "pattes antérieures", l'insecte n'est sans doute pas une mouche... Et si ces appendices sont bien des "antennes" réellement connectées à la tête (note : les mouches ayant des antennes courtes formées de 3 articles), l'insecte avec son corps allongé et sa tête plutôt triangulaire et ses yeux proéminents pourrait être un Mécoptère... Les Mécoptères ont souvent un rostre plus ou moins long comme cela se voit parfaitement sur les mouche-scorpions (que je ne distingue pas ici sur l'image).
Les Mécoptères sont surtout intéressants car des spécimens de ce groupe, de la famille des Panorpidae, dans des ambres de la Baltique ont parfois des ailes qui semblent avoir conservées leurs ornementations originelles et dès 1998, j'évoque l'idée que des pigments puissent être conservés dans l'ambre. Et je rapporte ce fait dans mon livre "L'Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie" en haut à droite de la page 63. Si l'insecte se rattache bien au groupe des Mécoptères, pour les critères de la tête (bien que je ne distingue pas les ailes, ni le rostre, sans parler de la segmentation des "antennes") le spécimen pourrait être un Bittacidae(?).
Dans cette étude polonaise de 2007, tu verras la description morphologique d'un spécimen où, en l'occurrence, il n'y a aucune ornementation aux ailes...
Pour discuter de l'insecte piégé dans l'ambre il est crucial d'avoir des images nettes de la morphologie et des structures pour lever le doute des expertises. Il faut au minimum voir et distinguer les ailes...
L'étude du groupe des Mécoptères fossiles se fait d'ailleurs sur l'examen de la nervation radiale des ailes et ces insectes, connus de très longue date dans l'ambre balte, apparaissent aussi dans les résines fossiles crétacées anciennes (donc beaucoup plus vieilles que celles originaires de la Baltique). Ce qui m'interpelle sur ton spécimen (mouche ou mécoptère) ce sont ces bandes apparemment sombres qui ornent l'abdomen (comme des anneaux). Et, je n'ai pas d'indication pour me rendre compte de la taille de l'insecte. Les Mécoptères peuvent être grands à très grands dans l'ambre, c'est moins vrai pour les mouches...
Il est très difficile de donner un commentaire juste ou une expertise détaillée sur un insecte mal interprété... Il est crucial de faire de bonnes images pour reconnaitre l'anatomie des spécimens.
Cordialement, Eric G.








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